• Processus de paix

    Israël s'apprête à sanctionner les Palestiniens

     

    Publié le : 4 avril 2014 - Avec agence, LE MATIN    lien 

     
     
    Processus-de-paix.jpgMahmoud Abbas brandissant la lettre de demande de reconnaissance de la Palestine à l'ONU en 2011. Ph. AFP

     

    Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Moshé Yaalon ont demandé dès mercredi dernier au chef de l'administration militaire qui gère les Territoires palestiniens, le général Yoav Mordechaï, de proposer une série de mesures punitives contre les Palestiniens, a précisé le quotidien Haaretz, à en croire l’AFP.

    La direction palestinienne a décidé de demander mardi l'adhésion à 15 conventions et traités internationaux en représailles au refus d'Israël de libérer un dernier contingent de prisonniers le 29 mars, comme prévu dans l'initiative de paix promue par le secrétaire d'État américain, John Kerry. 
    Jeudi, la chef de l'équipe de négociateurs israéliens Tzipi Livni a informé son homologue palestinien Saëb Erakat que la libération de ces prisonniers était désormais annulée. Selon un responsable israélien cité par «Haaretz», les autorités israéliennes ont l'intention de geler l'autorisation accordée à l'opérateur de téléphonie mobile palestinien Wataniya de développer son réseau d'infrastructures dans la bande de Gaza. Elles devraient également restreindre les activités des Palestiniens dans la zone C de la Cisjordanie occupée, où sont implantées des colonies et où Israël exerce un plein contrôle civil et militaire, selon les médias. Israël est prêt en outre à geler à nouveau le transfert de taxes collectées par Israël au profit de l'Autorité palestinienne du Président Mahmoud Abbas. Cette sanction avait déjà été adoptée en décembre 2012 après l'octroi par l'ONU du statut d'État membre observateur à la Palestine.

    La Knesset, le Parlement israélien, doit se réunir lundi prochain en séance plénière pour débattre de la crise du processus de paix. «Il existe encore un fossé qui doit être comblé assez rapidement», a reconnu M. Kerry qui s'est de nouveau entretenu dans la journée avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le Président palestinien Mahmoud Abbas, réclamant «un compromis décisif pour pouvoir avancer», a déclaré le secrétaire d’État US, John Kerry.

    Selon «L’Express», l’hebdomadaire français, dans son édition du 2 avril, l'ampleur du décalage des positions de part et d'autre rend presque impossible un accord. «Benyamin Netanyahu campe sur les positions qu'il avait fixées lors de son discours prononcé à l'Université Bar Ilan en 2009. Il refuse de négocier sur la base des frontières de 1967, il refuse le gel des colonies, le droit au retour des Palestiniens expulsés en 1948 et 1967. Il rejette l'idée de Jérusalem capitale des deux États israélien et palestinien», rapporte cette publication. 
    À cela s'ajoute sa demande récente que les Palestiniens reconnaissent Israël comme «État juif» ce qui impliquerait que les 1,2 million d'Arabes israéliens n'y auraient plus leur place, précise l’hebdomadaire. 
    Avigdor Lieberman, le très influent ministre des Affaires étrangères ne cache pas qu'il souhaite le départ de cette population. Toutes ces positions manifestent une réelle absence de volonté politique d'aller vers la paix, poursuit la publication. La majorité de la coalition au pouvoir en Israël récuse un État palestinien, en particulier Naftali Bennett, ministre de l'Économie et dirigeant du parti d'extrême droite, «Foyer juif». 

     


    Les accords d'Oslo

    Selon l'accord conclu en juillet sous l'égide de M. Kerry, Israël s'était engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés. En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre toute démarche d'adhésion aux organisations internationales, y compris les juridictions à compétence mondiale susceptibles de poursuivre Israël. Des sources de sécurité israéliennes, citées par l'AFP, ont mis en garde contre un échec des pourparlers, jugeant le risque encouru largement supérieur à celui présenté par la libération de centaines de prisonniers palestiniens supplémentaires.

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  • Jérusalem-Est: Israël approuve la construction d'un musée archéologique

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    Créé le 04/04/2014 à 23h11 -- Mis à jour le 04/04/2014 à 23h21    lien 
    <aside>Des inscriptions en hébreu et en araméen sur le sarcophage de la reine Hélène datant du Ier siècle le 21 septembre 2010 lors d'une exposition au Louvre, une pièce prêtée par le musée d'Iraël à Jérusalem

    Des inscriptions en hébreu et en araméen sur le sarcophage de la reine Hélène datant du Ier siècle le 21 septembre 2010 lors d'une exposition au Louvre, une pièce prêtée par le musée d'Iraël à Jérusalem GALI TIBBON AFP

    </aside>

    Jérusalem - Le ministère israélien de l’Intérieur a donné son feu vert au projet de construction d'un musée archéologique controversé dans le quartier palestinien de Silwan, à Jérusalem-Est occupée et annexée, a-t-on appris vendredi auprès du ministère.

    «La commission régionale du ministère de l’Intérieur a entendu les objections au projet de construction (...) mais a estimé que ce projet permettra d'exposer au public d'importantes découvertes archéologiques et contribuera, en tant qu'attraction touristique, au développement de la ville de Jérusalem», a expliqué le ministère dans un communiqué.

    «La commission a décidé d'approuver le projet sous réserve de modifications concernant la hauteur du bâtiment, initialement prévu sur trois étages, et qui devait dépasser la hauteur des remparts de la Vieille ville», précise le communiqué. L'autorisation sera publiée officiellement d'ici deux semaines.

    Des dizaines de familles juives se sont installées à Silwan, en contrebas des murailles de la Vieille ville, au milieu de la population palestinienne sur un site appelé la «Cité de David», en référence à l'ancien roi de Judée David.

    Les habitants de Silwan dénoncent une tentative des Israéliens de renforcer leur présence dans ce quartier de Jérusalem-Est.

    Ce projet de musée controversé est administré par Elad, une organisation d'extrême droite qui milite pour la colonisation juive à Jérusalem-Est et est impliquée dans un projet de parc biblique à Silwan.

    «Depuis 1967 (date de l'occupation de Jérusalem-Est), l'Etat d'Israël essaye de vider ce quartier de sa population en refusant aux Palestiniens des permis de construire. Maintenant, il autorise cette construction qui est déconnectée de l’histoire des Palestiniens», a déclaré à l'AFP Sami Ershid, l'avocat qui représente les habitants de Silwan.

    Le projet prévoit l'établissement d'un complexe d'une superficie totale de 16.000 m2 sur plusieurs étages, a précisé M. Ershid à l'AFP.

    La décision du ministère de l'Intérieur survient au moment où le processus de paix israélo-palestinien s'enfonce dans la crise, chacun des deux camps s'accusant mutuellement d'avoir violé leurs engagements.

    «C'est une réaction classique de l'Etat d’Israël et de la municipalité de Jérusalem que d'essayer dans ces circonstances de porter atteinte aux Palestiniens de Jérusalem», a estimé l'avocat des opposants au projet.

    Israël s'apprête à prendre une série de sanctions économiques et sécuritaires contre les Palestiniens à la suite de leurs démarches auprès d'instances internationales.

    Dans un rapport interne le mois dernier, les chefs de mission de l'Union européenne à Jérusalem-Est et Ramallah (Cisjordanie) se sont inquiétés de l'accélération de la colonisation, soulignant que la politique israélienne met en péril «la viabilité» de Jérusalem comme future capitale des deux Etats, Israël et la Palestine.

    Israël considère Jérusalem comme sa capitale «unifiée et indivisible». Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion en 1967 de la partie orientale occupée de la ville, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.


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  • Merkel reçue en « amie d'Israël »

    par Nétanyahou

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2014-02-24T21:07:23+01:00" itemprop="datePublished">24.02.2014 à 21h07</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-02-24T21:12:25+01:00" itemprop="dateModified">24.02.2014 à 21h12</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Angela Merkel, accompagnée de la plupart de ses ministres, est arrivée lundi 24 février en Israël. </figure>

    La chancelière allemande Angela Merkel, accompagnée de la plupart de ses ministres, est arrivée lundi 24 février en Israël, où elle s'entretenait dans la soirée avec le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, du nucléaire iranien et des négociations avec les Palestiniens.

     
     

    « Nous allons discuter du programme nucléaire iranien et des moyens de faire progresser les négociations avec les Palestiniens », a affirmé M. Nétanyahou en accueillant la chancelière à sa résidence de Jérusalem, a indiqué la radio publique israélienne. « Israël veut parvenir à une paix réelle qui mette fin au conflit et à une reconnaissance [par les Palestiniens] d'Israël comme Etat du peuple juif », a-t-il ajouté.

    Auparavant, le premier ministre avait rendu hommage à la chancelière en la qualifiant « d'amie d'Israël ». « Elle a pris à de nombreuses reprises position contre le boycott et les tentatives de boycott contre Israël, ce qui mérite notre reconnaissance », s'était félicité M. Nétanyahou lors d'une réunion de son parti Likoud (droite nationaliste) au Parlement. Il faisait allusion au risque de boycottage international d'Israël en cas d'échec des négociations avec les Palestiniens, une menace évoquée très fréquemment ces dernières semaines par les dirigeants et les médias israéliens.

    Lire (édition abonnés) : Le succès d'une campagne internationale de boycottage inquiète Israël

    SIGNATURE D'ACCORDS ET DISCUSSIONS SUR L'IRAN ET LE PROCESSUS DE PAIX

    Mme Merkel, qui est accompagnée de 16 de ses ministres, doit revoir M. Nétanyahou mardi, lors d'une réunion commune des deux gouvernements. Elle va signer une série d'accords de coopération dans les domaines de la sécurité, de la diplomatie, de l'économie, de la justice, de la science et de la culture, a précisé le bureau de M. Nétanyahou.

    Au menu des entretiens doivent également figurer les discussions en cours entre les grandes puissances, dont l'Allemagne, et Téhéran sur le programme nucléaire iranien. Dimanche, M. Nétanyahou s'est dit à nouveau « inquiet » de la tournure des négociations entre le groupe 5 + 1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) et l'Iran. « L'Iran obtient tout et ne donne pratiquement rien (...) Je considère avec inquiétude le fait que l'Iran croit pouvoir mener à bien son plan pour devenir un pays proche du seuil nucléaire », a-t-il souligné.

    Concernant le processus de paix au Proche-Orient, la chancelière, comme tous les dirigeants européens, a réitéré son soutien aux efforts déployés par le secrétaire d'Etat américain John Kerry pour parvenir à un accord entre Israël et les Palestiniens. « Nous avons besoin, le plus rapidement possible, d'une solution stable de deux Etats, avec l'Etat juif d'Israël parallèlement à un Etat pour les Palestiniens », a plaidé samedi Mme Merkel, qui ne se rendra pas dans les Territoires palestiniens au cours de sa visite.

    Les gouvernements allemand et israélien procèdent pratiquement chaque année à des « consultations bilatérales », alternativement dans les deux pays. La dernière de ces réunions avait eu lieu à Berlin en décembre 2012. Mardi, Angela Merkel sera décorée par le président Shimon Pérès avant son retour dans la soirée à Berlin.


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  • Actualité > Personnalités > Israël: détérioration de l'état d'Ariel Sharon après 8 ans de coma   lien

    L'ex-Premier ministre israélien Ariel Sharon photographié le 4 janvier 2006
(c) Afp

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    Israël: détérioration de l'état d'Ariel Sharon

    après 8 ans de coma

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    <time datetime="2014-01-04T19:40:01" itemprop="dateModified">04/01/14</time>
     
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    Tel-Aviv (AFP) - L'état de l'ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon, plongé dans le coma depuis huit ans, s'est fortement détérioré faisant craindre jeudi une fin imminente.

    "Ces deux derniers jours, nous avons assisté à une baisse graduelle dans le fonctionnement de plusieurs organes centraux d'Ariel Sharon, essentiels à sa survie", a déclaré Zeev Rotstein, le directeur de l'hôpital Tel Hashomer où est soigné l'ex-homme fort de la droite israélienne.

    "Son état est défini comme critique, ce qui signifie que le pronostic vital est engagé", a-t-il souligné lors d'un point de presse.

    C'est la première fois que le directeur de l'hôpital, prenant acte de la gravité de la condition de M. Sharon, s'exprimait devant les journalistes depuis l'annonce mercredi par les médias d'une sérieuse détérioration de M. Sharon, victime d'une attaque cérébrale le 4 janvier 2006 et dans le coma depuis.

    L'état de santé n'avait pas évolué en fin d'après-midi, selon la radio publique.

    Au début d'une nouvelle visite en Israël, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé que les Américains avaient une pensée pour Ariel Sharon, 85 ans.

    "Nos pensées, mes pensées, sont avec la famille Sharon", a-t-il dit lors d'un point presse conjoint avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

    "Tous les Américains pensent à Israël et à leur ancien dirigeant (Ariel Sharon). Nous nous rappelons ses contributions, les sacrifices qu'il a faits pour assurer la survie et le bien-être d'Israël", a-t-il dit.

    Mercredi, les médias avaient rapporté que Ariel Sharon souffrait de "graves problèmes rénaux" à la suite d'une intervention chirurgicale.

    "Il n'a pas subi de dialyse. Il reçoit les mêmes traitements qu'il a reçus pendant des années", a indiqué M. Rotstein, répondant ainsi aux rumeurs sur la possibilité d'une dialyse, seule en mesure de prolonger la vie de M. Sharon.

    Une question de jours?

    "Si un seul organe était touché, ce serait différent mais Sharon souffre de problèmes dans plusieurs organes", a-t-il précisé.

    Le quotidien Haaretz, citant une source informée, estimait mercredi que si son état de santé continuait de se dégrader, son décès serait "une question de jours".

    Interrogé par les journalistes, M. Rotstein a refusé de se prononcer précisément sur le délai dans lequel pourrait survenir le décès de M. Sharon. "Il s'est sorti de situations difficiles à plusieurs reprises depuis qu'il se trouve avec nous à l'hôpital".

    "Mais le sentiment du personnel médical de l'hôpital et de la famille d'Ariel Sharon est que nous assistons actuellement à un changement pour le pire de son état de santé", a-t-il ajouté.

    La famille d'Ariel Sharon, notamment ses deux fils, Omri et Gilad, qui ont décidé de le maintenir en vie sous assistance médicale depuis huit ans, sont actuellement à son chevet et en consultation avec l'équipe médicale, rapportent les médias.

    Des spécialistes des neurosciences israéliens et un neurochirurgien américain avaient détecté "une activité cérébrale importante" chez le patient.

    Chef de guerre, Ariel Sharon restera dans l'Histoire comme celui qui a préparé et conduit en 1982 l'invasion du Liban voisin alors qu'il était ministre de la Défense, mais aussi comme le héraut de la droite nationaliste qui a pourtant opéré le désengagement israélien de Gaza.

    Une commission d'enquête officielle conclura à sa responsabilité pour n'avoir ni prévu ni empêché les massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth en septembre 1982, perpétrés par une milice chrétienne alliée d'Israël. Il est contraint à la démission.

    Mais cela ne l'empêche pas de devenir Premier ministre en 2001, poste auquel il est reconduit en 2003.

    Après avoir été un fervent partisan de la colonisation des Territoires palestiniens, il organise en 2005 le retrait israélien de Gaza et le démantèlement des colonies dans cette région.

    Le 18 décembre 2005, il est hospitalisé à la suite d'une "légère attaque cérébrale", dont il se remet rapidement. Mais le 4 janvier 2006 une "grave attaque cérébrale" le plonge dans un coma profond.


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  • Actualité > TopNews > Gaza transformée en décharge à ciel ouvert par la crise énergétique

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    Gaza transformée en décharge à ciel ouvert par la crise énergétique

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    <time datetime="2013-11-28T13:10:32" itemprop="datePublished">Publié le 28-11-2013 à 13h10</time> - <time datetime="2013-11-29T05:35:34" itemprop="dateModified">Mis à jour le 29-11-2013 à 05h35</time>

    Un enfant de dix ans mène sa charrette tirée par un âne entre les ordures qui s'amoncellent dans les rues de Gaza. Le territoire palestinien en est revenu à la traction animale pour suppléer les véhicules des éboueurs immobilisés par la pénurie de carburant.
(c) Afp

    Un enfant de dix ans mène sa charrette tirée par un âne entre les ordures qui s'amoncellent dans les rues de Gaza. Le territoire palestinien en est revenu à la traction animale pour suppléer les véhicules des éboueurs immobilisés par la pénurie de carburant. (c) Afp

    Gaza (Territoires palestiniens) (AFP) - Un enfant de dix ans mène sa charrette tirée par un âne entre les ordures qui s'amoncellent dans les rues de Gaza. Le territoire palestinien en est revenu à la traction animale pour suppléer les véhicules des éboueurs, en panne sèche.

    Le garçon, Alaa, pieds nus, aide son père, Mahmoud Abou Jabal, 55 ans, à collecter les détritus dans ce quartier huppé de Gaza, où son attelage était jusqu'alors indésirable.

    "Au début, nous ramassions les ordures autour de l'hôpital Al-Chifa, mais à présent nous le faisons aussi devant les maisons et les magasins", explique le père.

    "Ils nous payent 700 shekels (140 euros) par mois, ce n'est pas assez pour répondre à nos besoins, mais c'est mieux que rien", raconte Mahmoud Abou Jabal, "je dois nourrir mes 12 enfants et l'âne".

    Le bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a mis en garde contre les conséquences du tarissement du trafic de carburant égyptien par les tunnels de contrebande sous la frontière avec la bande de Gaza, tombé d'environ un million de litres par jour en juin, à 10.000 à 20.000 litres par semaine actuellement.

    Cette pénurie, due à la démolition de centaines de tunnels par l'armée égyptienne, à la suite de la destitution du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet, a entraîné l'arrêt le 1er novembre de l'unique centrale électrique de Gaza, où les coupures de courant atteignent 16 heures par jour.

    "Le secteur le plus touché est celui de l'eau et de l'hygiène", précise l'Ocha, soulignant que l'une des principales stations de traitement des eaux de Gaza a cessé de fonctionner le 13 novembre, et plus de 35.000 m3 d'eaux d'égout ont débordé dans les rues d'un quartier de la ville.

    "Nuées de mouches"

    Le coordinateur de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, qui s'est rendu sur place jeudi, a annoncé le prochain redémarrage de cette station grâce à l'achat, financé par la Turquie, de plus de 800.000 litres de carburant, selon l'Ocha.

    "Grâce à une donation de la Turquie, cette station a maintenant reçu le carburant nécessaire pour continuer à fonctionner", a déclaré M. Serry, précisant que la livraison, via Israël, avait commencé.

    "Cela ne résout pas la pénurie mais fournit un filet de sécurité, pour, nous l'espérons, les deux trois prochains mois, aux infrastructures critiques à Gaza", a-t-il ajouté.

    1.700 tonnes d'ordures par jour

    Un porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Levent Gumrukcu, a déclaré à l'AFP que son pays était "toujours prêt à offrir son assistance pour améliorer les conditions humanitaires difficiles en Palestine, en particulier à Gaza", faisant état de contacts avec les autorités concernées.

    Le ministère britannique des Affaires étrangères a appelé dans un communiqué "les autorités israéliennes, égyptiennes, et palestiniennes à garantir que les efforts pour fermer les tunnels de contrebande s'accompagnent d'efforts aussi déterminés pour ouvrir le commerce légal et autoriser les habitants de Gaza à se déplacer".

    Israël impose un blocus à Gaza depuis la capture en juin 2006 d'un de ses soldats - libéré en 2011 - renforcé en juin 2007 après la prise de contrôle par le Hamas de l'enclave, décrétée "entité hostile".

    Le ministre des Municipalités du gouvernement du Hamas, Mohammad al-Farra, a annoncé dimanche l'immobilisation, faute de carburant, des camions de ramassage des ordures, qui collectaient 1.700 tonnes par jour, pour leur substituer "430 véhicules à traction animale".

    Le directeur général de la santé et de l'environnement de la municipalité de Gaza, Abderrahim Abou al-Qoumbaz, s'alarme que "des centaines de milliers de tonnes de déchets s'entassent maintenant dans les rues de Gaza, attirant des nuées de mouches comme on n'en a jamais vu".

    Une institutrice, Rim Abou Safia, doit empêcher ses élèves de s'approcher des déchets qui s'entassent près de son établissement "par crainte des maladies".

    "Nous supportons la pression du travail, aussi forte soit-elle, pour pouvoir vivre", soupire Mohammad Taramsa, 21 ans, du camp de réfugiés de Chati, qui nourrit son âne avec les légumes trouvés dans les ordures, vidant le contenu de sa charrette dans un grand container à côté d'une école.


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