• Dernière modification : 22/11/2013 
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    Yitzhak Herzog, l'héritier élu à la tête du Parti travailliste israélien

    Yitzhak Herzog, l'héritier élu à la tête du Parti travailliste israélien
    Yitzhak Herzog
    © AFP

    Fils d’une famille illustre d’Israël, Yitzhak Herzog a été élu vendredi à la tête du Parti travailliste, principale formation de l’opposition israélienne. Il entend faire revenir son parti au pouvoir et prône la paix avec les Palestiniens.

    Par FRANCE 24 (texte)
     

    Les adhérents du Parti travailliste, la principale formation de l'opposition israélienne, ont élu à leur tête le député Yitzhak Herzog, avec 58,5 % des suffrages, a annoncé le parti vendredi matin. Le scrutin l’opposait à la dirigeante sortante Shelly Yachimovich, une ancienne journaliste qui a obtenu 41,5 % des suffrages. Soutenu par à peine un tiers des 15 députés du parti, Yitzhak Herzog a bénéficié de la mobilisation de la base travailliste. Âgé de 53 ans, cet avocat, fils d'une des familles les plus illustres d'Israël,  est généralement présenté comme assez terne.

    Depuis 2003, Yitzhak Herzog siège à la Knesset, le Parlement israélien, après avoir été secrétaire général du gouvernement d'Ehud Barak entre 1999 et 2001. Petit-fils d'Yitzhak Herzog, le premier Grand rabbin ashkénaze d'Israël (1948-1959), il est aussi le fils de Haïm Herzog, qui fut successivement général, ambassadeur aux Nations unies, député puis président de l'État d'Israël entre 1983 et 1993, et le neveu de l'ancien ministre des Affaires étrangères Abba Ebban. Sa famille compte également un ancien chef de cabinet du Premier ministre Golda Meïr, un général et un avocat célèbre.

    Dans son discours de victoire vendredi, Yitzhak Herzog a appelé les travaillistes à "brandir de nouveau l'étendard de (leurs) valeurs", citant la justice sociale et la paix avec les Palestiniens. Dans sa carrière politique, il s'est d’ailleurs prononcé pour la création d'un État palestinien. "Nous sommes au début d'un chemin qui ramènera le parti à sa place naturelle : à la tête de l'État", a-t-il lancé aux militants de la formation du père fondateur d'Israël, David Ben Gourion. Ce chemin pourrait d'abord passer par une entrée au gouvernement du Premier ministre de droite Benjamin Netanyahou, une option à laquelle il semble plus favorable que la dirigeante sortante, Shelly Yachimovich, soulignent les commentateurs.

    Avec dépêches (AFP)


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  • Dernière modification : 06/11/2013 

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    Regain de tension autour de la revendication

    par des juifs religieux de

    l'esplanade des Mosquées

     
    © AFP

    À Jérusalem, juifs religieux et partisans de la reconstruction du Temple sont de plus en plus nombreux à revendiquer l'esplanade des Mosquées. Le lieu le plus saint du judaïsme abrite cependant la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam.

    Par Gallagher FENWICK , correspondant à Jérusalem. (vidéo)  lien
    Gallagher FENWICK (texte)
     

    À Jérusalem, sur l'un des sites religieux les plus sensibles et les plus disputés au monde, Max Freidzon avance à petits pas, et pose son index sur ses lèvres, invitant au silence, avant d’esquisser un sourire malicieux en direction de la caméra.

    Ce juif d'origine russe, âgé de 46 ans, sourit, car il est en train de défier l’interdiction faite aux non-musulmans de prier sur l’Esplanade des mosquées, sur lequel se dresse d'un côté la mosquée al Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, et de l'autre le Dôme du rocher, depuis lequel le prophète Mahomet serait monté au paradis.
     
    Comme un nombre croissant de juifs religieux et de sionistes messianiques, il monte fréquemment prier en toute discrétion, et sans bouger les lèvres, sur ce que les Juifs considèrent comme le mont du Temple. Et ce, dans l'espoir d'y bousculer le fragile statut quo, qui prévaut depuis des décennies, dans le but d'éviter des accrochages et les provocations. En septembre 2000, la visite controversée sur le mont du Temple d'Ariel Sharon, alors leader de la droite israélienne, déclencha la seconde Intifada palestinienne.
     
    Reconstruire le Temple
     
    D’autres, au-delà d’une simple prière, rêvent de pouvoir reconstruire le temple juif sur l'esplanade, qu’ils ne peuvent visiter qu’en dehors des heures de prière islamique. D'après les chiffres de la police israélienne, le nombre de juifs religieux se rendant sur cet espace, doublement sacré, pourrait atteindre les 10 000 visites en 2013.
     
    C’est filmé avec une caméra amateur, et sous escorte policière le temps de la visite, que le directeur adjoint de l’Institut du troisième temple, Yitzchak Reuven, explique à FRANCE 24 que sa mission est de rappeler à ses coreligionnaires que le saint des saints du judaïsme est ici-même, là où se trouve le Dôme du Rocher.
     
    "Quand la nation juive sera une nation unie, et qu'elle aura décidé que nous devons revenir ici, alors nous avons la conviction que les autres nations respecteront ce choix", affirme Yitzchak Reuven. Son institut plaide pour la reconstruction du temple juif, détruit deux fois il y a quelque 2000 ans, sur le site de  l'esplanade des Mosquées, le Mont du Temple pour les juifs. 
     
    "Sommes nous ici pour n'être qu'une simple nation, et si c'est le cas, qu'est ce que cela implique ? Ou alors avons-nous un destin que nous devons accomplir ? Nous pensons que cette ambition est une partie centrale de notre destin", indique-t-il.
     
    Débat houleux à la Knesset
     
    Après n'avoir été que l'obsession d'une minorité de religieux extrémistes, la question de la prière juive sur le Mont du temple est devenue un sujet de débat et un dossier politique très sensible. "Nous avons beaucoup d'appuis politiques mais les politiques manquent de tripes. Beaucoup de députés soutiennent notre cause, mais ils ont peur !", déplore Yehudah Glick, directeur de l’Initiative pour un judaïsme libre sur le Mont du Temple, interrogé par FRANCE 24.
     
    À la Knesset, le parlement israélien, le débat très attendu sur cette question a rapidement tourné au vinaigre. "La seconde Intifada a éclaté, parce que Al-Aqsa a été menacée. Il en sera de même pour la troisième Intifada, et ce sera de votre faute!", a lancé Ahmed Tibi, un député arabe israélien de la Knesset.
     
    Du côté juif, cette question ne fait pas l’unanimité, car d’aucuns veulent éviter de provoquer un conflit entre communautés, et découragent tout juif de venir prier sur ce site sensible.  "Autorisons les visites, l'exploration, mais sans ouvertement affirmer que c'est le lieu du temple juif, précise à FRANCE 24  le rabin Barnea Levi Selavan, co-directeur de la Fondation Stone. En d'autres mots, nous avons renoncé à une partie de notre héritage, de nos propres droits pour le bien de la paix et du calme, et c'est un choix que j'approuve." 
     
    Jusqu’ici, c'est bien en contrebas de l’esplanade des Mosquées, face au Mur des Lamentations, qu'une vaste majorité de juifs continuent de prier.

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  • Vives tensions dans la bande de Gaza

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      • Mis à jour <time data-ago="il y a 1 heure" data-original="le 01/11/2013 à 18:03" datetime="2013-11-01T18:03:34+01:00" itemprop="dateModified">le 01/11/2013 à 18:03</time>
      • Publié <time data-ago="il y a 1 heure" data-original="le 01/11/2013 à 17:33" datetime="2013-11-01T17:33:46+01:00" itemprop="datePublished">le 01/11/2013 à 17:33</time>
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    Le corps de Rabieh Barikeh, un commandant local du Hamas tué jeudi, est transporté par la foule dans la bande de Gaza.
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    La mort de quatre Palestiniens membres du Hamas jeudi, après un violent accrochage avec les troupes israéliennes, envenime la situation dans la bande de Gaza.

     
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    Correspondant à Jérusalem

    La tension remonte inexorablement dans la bande de Gaza après plusieurs mois d'un calme relatif. Jeudi soir, une explosion suivie d'un violent accrochage a tué quatre Palestiniens, dont un commandant local des Brigades Ezzedine al-Qassam, et blessé cinq soldats israéliens à proximité de la frontière. Il s'agit du plus violent incident répertorié depuis l'opération «Pilier de défense», qui a fait plus de 170 morts et près de mille blessés palestiniens en novembre 2012.

    Cet incident intervient après la mise au jour, début octobre, d'un «tunnel terroriste» long de 2,5 kilomètres entre la bande de Gaza et le territoire israélien, dont le percement a été revendiqué par le Hamas. Les services de renseignements israéliens soupçonnent la formation islamiste de préparer des infiltrations visant à enlever un ou plusieurs militaires, pour ensuite s'en servir comme monnaie d'échanges et obtenir la libération de prisonniers palestiniens. «Ce tunnel, similaire à celui utilisé pour kidnapper Gilad Shalit en 2006, a été construit à cet effet», a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Peter Lerner.

    <aside class="fig-embed fig-exergue fig-media-gauche fig-exergue-gauche">

    Confronté au mécontentement de la population, le Hamas pourrait bien être tenté de la ressouder en engageant un nouvel épisode de tension avec Israël

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    Selon un haut gradé israélien cité par le Jerusalem Post, c'est pour détruire une ramification de l'ouvrage qu'une unité du génie israélien a fait jeudi soir une incursion d'une centaine de mètres dans la bande de Gaza. L'explosion d'un engin placé dans le tunnel aurait alors blessé plusieurs militaires. L'armée israélienne a répliqué en tirant un obus de char sur un groupe de combattants du Hamas affectés, quelques centaines de mètres plus loin, à une mission de surveillance. Deux autres responsables locaux des brigades al-Qassam auraient trouvé la mort, non loin, lorsqu'un hélicoptère a ouvert le feu dans leur direction.

    Aux yeux de nombreux observateurs, la situation dans la bande de Gaza est d'autant plus volatile que le Hamas, au pouvoir depuis 2007, traverse depuis l'été dernier une fort mauvaise passe. Isolée par la chute du président égyptien Mohammed Morsi, la formation islamiste a de surcroît perdu l'essentiel de ses ressources économiques depuis la fermeture des tunnels qui permettaient jusqu'alors de la ravitailler, depuis le Sinaï, en carburant et en matériaux de construction. Un étranglement qui a entraîné, jeudi, la fermeture de l'unique centrale électrique.

    Confronté au mécontentement croissant d'une population éprouvée par les restrictions, le Hamas pourrait bien être tenté de la ressouder en engageant un nouvel épisode de tension avec Israël. En début de semaine, deux roquettes ont ainsi été tirées depuis l'enclave palestinienne, sans faire de blessé. Les forces armées israéliennes ont, en réponse, annoncé le déploiement d'une batterie antimissile Iron Dome à proximité de la bande de Gaza.


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  • Dernière modification : 07/10/2013 

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    Les jeunes Iraniens en jeans se payent Netanyahou sur la Toile

    Les jeunes Iraniens en jeans se payent Netanyahou sur la Toile
    Photo retouchée postée sur Internet
    © Twitter

    "Si les Iraniens étaient libres, ils porteraient des jeans et écouteraient de la musique occidentale". Cette déclaration du Premier ministre israélien a déclenché sur Internet une campagne de moquerie orchestrée par de jeunes Iraniens.

    Par FRANCE 24 (texte)
     

    Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, aurait dû tourner sa langue sept fois dans sa bouche, conformément au célèbre adage. Dans une interview diffusée samedi 5 octobre par la chaîne de télévision BBC en persan, le chef du gouvernement israélien a déclaré : "Je pense que si les Iraniens étaient libres, ils porteraient des jeans et écouteraient de la musique occidentale".

     
    Une jeune femme répond à Benjamin Netanyahou en publiant sa photo, en jeans, sur Internet.© Facebook

    Des propos qui ont fait bondir les jeunes Iraniens qui se sont précipités, ce lundi, sur les réseaux sociaux pour se moquer du Premier ministre de l’État hébreu. Plusieurs pages ont été créées sur Facebook invitant les Iraniens à publier des photos d’eux portant des jeans ou écoutant de la musique. Même phénomène sur Twitter, où les clichés d'Iraniens et d'Iraniennes sont accompagnés des mots-clés #jeans, #Iran et #iranjeans.

     
    Opération de "com"
     
    Si un code vestimentaire strict, comprenant le port du foulard et d'un habit dissimulant les formes, est obligatoire pour les femmes en Iran, de nombreux jeunes s'habillent à l'occidentale, en déjouant à leur manière les interdictions. Toutefois, à la décharge de Benjamin Netanyahou, plusieurs informations en provenance d’Iran ont fait état ces dernières années de l’interdiction de porter des jeans près du corps, ultra-serrés, dans certaines universités.
                            
    L’entretien accordé à la BBC en persan était présenté par le bureau de Benjamin Netanyahou comme étant une occasion historique pour un Premier ministre israélien de s’adresser directement au peuple iranien. Selon le quotidien israélien "Haaretz", l’équipe du chef du gouvernement avait même fait usage "d’un marketing agressif" pour promouvoir l’interview et lui donner un caractère  évènementiel. Une opération de "com" finalement rendue stérile par le buzz moqueur provoqué par les propos de Benjamin Netanyahou.
     
    Avec dépêches

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  • Dernière modification : 07/10/2013 

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    Ovadia Yossef, le rabbin qui fit la pluie et le beau temps sur la politique israélienne

    Ovadia Yossef, le rabbin qui fit la pluie et le beau temps sur la politique israélienne
    © AFP

    À 93 ans, le rabbin Ovadia Yossef, l’une des personnalités les plus influentes de la vie politique et religieuse d'Israël, s’est éteint ce lundi à Jérusalem. Retour sur la vie et la personnalité de cet érudit controversé.

    Par Charlotte BOITIAUX (texte)
     

    "Charismatique, audacieux et tranchant". Les trois termes reviennent régulièrement dans les paroles de la journaliste franco-israélienne Pascale Zonszain, spécialiste du Moyen-Orient pour France Culture, à l’évocation du rabbin Ovadia Yossef. Ce monstre d’érudition talmudique, réputé pour être l’une des personnalités les plus influentes d’Israël, est décédé lundi 7 octobre à l’âge de 93 ans.

    Des centaines de milliers de personnes à ses funérailles
    Par Gallagher FENWICK, correspondant de FRANCE 24 en Israël

    À lui tout seul, ce dignitaire religieux séfarade, né à Bagdad en 1920, représente près de 50 ans d’histoire israélienne. Depuis sa nomination en tant que Grand rabbin de Tel-Aviv en 1968 jusqu’à sa mort, ce lundi, son influence fut telle qu’on l’appelait le "faiseur de rois". Fondateur et chef spirituel du parti ultra-orthodoxe séfarade Shass, créé en 1984, Ovadia Yossef comprend rapidement l’importance de séduire les séfarades, qui constituent la moitié des juifs d’Israël. Depuis toujours, cet électorat oriental a émis un vote de contestation face à l'appareil politique dominé par les ashkénazes, originaires d'Europe.

    Dévotion populaire

    Yossef fait de leur marginalisation un atout de poids pour servir ses ambitions personnelles et politiques. Le Shass devient alors le parti de la fierté séfarade. Et Yossef, un véritable objet de culte. De nombreuses personnalités, Benjamin Netanyahou en tête, se sont pressés à son chevet pour recevoir sa bénédiction.

    Les plus grandes funéraillese l'histoire d'Israël

    Selon la police, les funérailles du rabbin Ovadia Yossef sont les "plus grandes de l'histoire d'Israël".

    Une marée humaine de plus d'un demi-million de personnes a assisté lundi 7 octobre aux obsèques de l'ancien grand rabbin séfarade.

    En dix ans, grâce à son réseau d'organisations caritatives, sociales et scolaires, il devient surtout la clé de voûte de toutes les coalitions gouvernementales et participe à toutes les grandes décisions politiques de l’État hébreu. Il fait, en somme, la pluie et le beau temps. "Yossef a fait de son parti un acteur incontournable de l’échiquier politique, rappelle Pascale Zonszain. Il a fait et défait des gouvernements. Il pouvait être le fléau de la balance électorale. Son parti a fait partie de presque tous les gouvernements israéliens, sauf, exception, celui de Benjamin Netanyahou, en ce moment."

    Un rabbin révolutionnaire ?

    Respecté par toutes les communautés juives du monde, Yossef était pourtant loin d’être un personnage consensuel. Mais son parcours atypique – il dirigea en 1950, à 30 ans, le tribunal rabbinique du Caire – associé à sa personnalité hors du commun – il était réputé pour avoir une connaissance complète de la halacha [la loi juive] – imposent aux autres une forme d’autorité naturelle incontestée. "Quand il décidait quelques chose, quand il prenait une décision, très peu de personnes osaient le contredire", précise la journaliste de France Culture.

    Et des décisions controversées, il en prit de nombreuses. Parfois qualifié de "révolutionnaire", cet érudit annonça après la guerre de Kippour, en 1973, que les femmes de soldats disparus avaient le droit de se remarier. Une décision qui fit bondir la classe religieuse dans son ensemble. Puis, dans les années 1980, alors qu’Israël se demande comment "considérer" les juifs d’Éthiopie, il prend la décision de confirmer leur judéité. Un verdict qui amorça d’ailleurs les opérations de sauvetage des Falashas et permit leur émigration en Israël.

    En 1993, surtout, il s’illustre pour son soutien aux accords d’Oslo signés par Yitzhak Rabin et Yasser Arafat. "La vie est plus importante que les territoires", dira-t-il en admettant ainsi l’idée de concessions territoriales en échange de la paix.

    Un rabbin réactionnaire ?

    Mais ces prises de position n’en font pas vraiment un homme de "gauche" non plus. "Il a brouillé les pistes dès son entrée en politique. On ne peut le ranger ni dans un camp ni dans un autre", explique Pascale Zonszain. Sous la pression de sa base électorale, qui s’ancre de plus en plus à droite, le rabbin Yossef durcit peu à peu ses discours.

    En 2000, il provoque un tollé en Israël en tenant des propos violents contre les victimes de la Shoah. "Les six millions de malheureux juifs qu'ont tués les nazis ne l'ont pas été gratuitement. Ils étaient la réincarnation des âmes qui ont péché et ont fait des choses qu'il ne fallait pas faire", avait-il lâché au cours de sa leçon hebdomadaire dans une synagogue à Jérusalem.

    Le choc est d’autant plus violent que cette déclaration détonne avec ses positions précédentes. Pourtant, le rabbin, de plus en plus conservateur et misogyne, va devenir coutumier de ce genre de dérapages. "Ils [les Arabes] pullulent dans la vieille ville de Jérusalem comme des fourmis, qu'ils aillent au diable et le Messie les expédiera en enfer", a-t-il lancé devant ses ouailles dans une synagogue de Jérusalem en 2001.

    Laïcité et le "mal"

    Récemment, à 92 ans, il n’a pas hésité à s’en prendre avec virulence aux laïcs, en les comparant au "diable". "Quiconque envoie un enfant normal dans une école laïque se retrouve avec un démon […] Un homme qui met ses enfants dans une école laïque ne devrait pas pouvoir servir dans la fonction publique, même s’il observe les commandements et prie tous les jours. S’il envoie son fils à l’école laïque plutôt que de s’assurer qu’il étudie la Torah, il devient corrompu. Il devient le mal."

    Gare toutefois "aux légendes" entourant ce rabbin, rappelle Pascale Zonszaï. Comme tout homme politique influent et charismatique, "Ovadia Yossef crée beaucoup de fantasmes", ajoute-t-elle. Reste à savoir si sa disparition déclenchera une féroce guerre de succession dans un parti rongé par les ambitions personnelles. Pour Pascale Zonszain, en tous cas, la réponse ne fait aucun doute. "Yossef mort, il est peu probable que son parti lui survive très longtemps…"


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