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    Jack Teitel, le "terroriste juif", condamné à perpétuité

    pour le meurtre de deux Palestiniens

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-04-09T16:26:59+02:00" itemprop="datePublished">09.04.2013 à 16h26</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-04-09T16:56:56+02:00" itemprop="dateModified">09.04.2013 à 16h56</time>
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    <figure class="illustration_haut"> Jack Teitel, "le terroriste juif" a été condamné à une double peine de perpétuité pour le meurtre de deux Palestiniens, mardi 9 avril 2013 par un tribunal de Jérusalem. </figure>

    Jack Teitel, le "terroriste juif", a été condamné mardi 9 avril par un tribunal de Jérusalem à une double peine de perpétuité pour le meurtre de deux Palestiniens.

    Ce colon israélien d'origine américaine, activiste religieux d'extrême droite, a été reconnu coupable du meurtre d'un chauffeur de bus et d'un berger palestiniens en 1997, de deux tentatives de meurtre, de fabrication et détention illégale d'armes et d'incitation à la violence. Le verdict du tribunal précise que l'inculpé s'est vu infliger deux peines de prison à vie, une pour chaque victime, et devra également verser 180 000 shekels, soit 36 000 euros à chacune des familles des victimes.

    Lire aussi : En Israël, deux affaires criminelles soulignent les déficiences de la sécurité intérieure

    Agé de 40 ans et père de quatre enfants, celui que les médias israéliens ont qualifié de "terroriste juif" et qui habitait une colonie de Cisjordanie occupée depuis 1999, a également été condamné à trente ans de prison ferme pour deux tentatives de meurtre et d'autres activités criminelles, après son arrestation par la police, en 2009.
    La justice a reconnu en décembre que M. Teitel était en pleine possession de ses capacités mentales au moment des faits reprochés, rejetant les arguments de ses avocats selon lesquels il ne saurait être tenu responsable en raison de son état mental instable.

    Lire le portrait (en anglais) de Jack Teitel sur Tabletmag

    Jack Teitel a notamment revendiqué un attentat à la bombe en 2008 contre le domicile de l'historien Zeev Sternhell, connu pour ses opinions de gauche, et l'envoi d'un colis piégé à une famille de juifs messianiques (qui reconnaissent Jésus comme le messie). Un adolescent avait été grièvement blessé par l'explosion de l'engin.

    Il s'en était aussi pris à la communauté homosexuelle, appelant au meurtre de "sodomites" et en saluant un attentat contre un centre d'aide à la communauté gay qui avait fait deux morts en 2009 à Tel-Aviv.

    Lire l'article : Israël : le terroriste qui faillit être espion

    </article>

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  • Monde

    L'ONU interrompt son aide dans la bande de Gaza

    <time datetime="2013-04-05T10:59:00+02:00" itemprop="datePublished">5 avril 2013 à 10:59    </time>lien

    Une famille reçoit les approvisionnements alimentaires de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), situé à Rafah, le 20 novembre 2012.

    Une famille reçoit les approvisionnements alimentaires de l'agence des Nations unies
    pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), situé à Rafah, le 20 novembre 2012.
    (Photo Ibraheem Abu Mustafa. Reuters)

    En colère contre les coupes budgétaires de l’agence des Nations unies

    pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), des manifestants ont saccagé

    le QG de l'ONG. En réponse, celle-ci a décidé, jeudi, de suspendre son

    aide alimentaire.

    L’ONU a indiqué qu’elle suspendait sa distribution de nourriture à quelque 25 000 réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza après une attaque de manifestants en colère contre un centre de l’organisation.

     

    Jeudi, des dizaines de personnes ont pénétré de force dans un bureau de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), réclamant le rétablissement d’une allocation mensuelle versée en liquide aux familles pauvres, qui avait pris fin lundi en raison de coupes dans le budget de l’UNRWA.

    «Nous comprenons parfaitement les conséquences que peut avoir la décision de suspendre cette allocation (...) sur certains bénéficiaires», a indiqué l’ONU dans un communiqué jeudi soir. «Des manifestations la semaine dernière ont déjà forcé l’UNRWA à fermer plusieurs de ses centres», ajoute le texte. «La situation s’étant aggravée avec les actions d’aujourd’hui (jeudi), tous les centres d’aide et de distribution seront par conséquent fermés jusqu’à ce que des garanties soient fournies par les groupes concernés pour que les opérations de l’UNRWA se poursuivent sans entraves», indique l’ONU.

    «Nous nous retrouvons dans une situation vraiment regrettable, dans la mesure où la distribution de nourriture concerne actuellement 25 000 réfugiés chaque jour. Mais nous ne pouvons tolérer ces menaces constantes sur nos employés», ajoute l’UNRWA.

    Le Hamas proteste

    Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a appelé vendredi l’ONU à reprendre la distribution de nourriture à des milliers de Palestiniens, après une suspension de l’aide en réaction à une attaque de manifestants contre un centre de l’organisation.

    «Il s’agit d’une décision injustifiée de l’UNRWA», l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a estimé Sami Abou Zouhri, porte-parole du mouvement islamiste. «Les réfugiés palestiniens ont le droit de manifester pacifiquement», a-t-il estimé, ajoutant: «nous appelons l’UNRWA à revoir sa position et à ne pas réagir avec excès aux protestations des habitants».

    Abou Zouhri a assuré que le personnel de l’UNRWA ne courait aucun danger, des forces de sécurité du Hamas ayant été déployées pour assurer leur sécurité et le bon déroulement de leurs opérations. «Nous (...) empêchons l’entrée (de manifestants) au siège de l’UNRWA à Gaza», a-t-il souligné.


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  • Monde

    Le Hamas reconduit Khaled Mechaal à sa tête

    <time datetime="2013-04-02T16:34:13.540405+02:00" itemprop="datePublished">2 avril 2013 à 16:34   </time>lien

    Khaled Mechaal lors d'une rare visite à Gaza, en décembre 2012.

    Khaled Mechaal lors d'une rare visite à Gaza, en décembre 2012. (Photo Suhaib Salem. Reuters)

    Le dirigeant depuis 2004, exilé et soutenu par les Frères musulmans, avait auparavant dit vouloir quitter la direction du mouvement. Il y a finalement été reconduit.

    Le Hamas a choisi la continuité, et le pragmatisme, en reconduisant à sa tête son chef en exil Khaled Mechaal pour tenter de faire avancer la réconciliation palestinienne tout en plaidant la cause du mouvement islamiste sur la scène arabe et internationale.

     

    Incarnant le consensus et sans vrai rival, Khaled Mechaal a été reconduit lundi au Caire à son poste de président du bureau politique du Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007. A la tête du «Mouvement de la résistance islamique», le nom complet du Hamas, depuis 2004, Khaled Mechaal, 56 ans, avait fait part l’an dernier de son intention de passer la main mais les autres dirigeants lui ont demandé de rester en place et lui ont «renouvelé leur confiance» pour quatre ans.

    Longtemps considéré comme un radical, il a évolué en revendiquant l’influence du «Printemps arabe», au point de mentionner dans des interviews l’idée d’un Etat palestinien à côté d’Israël ou de la «résistance populaire», c’est-à-dire non-violente. Pour Walid al-Moudallal, professeur de sciences politiques et d’histoire à l’Université islamique de Gaza, «Khaled Mechaal se différencie des chefs plus radicaux du Hamas par sa souplesse politique sur la réconciliation (inter-palestinienne), ce qui lui permet d’apparaître publiquement comme un dirigeant modéré et rationnel avec lequel on peut discuter».

    «Sa réélection va lui offrir la possibilité de modifier les relations avec les pays occidentaux en présentant un Hamas qui ne leur est pas hostile», prévoit cet universitaire. Le mouvement islamiste est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et les Européens qui s’interdisent de lui parler. Il est certain que Khaled Mechaal a bénéficié de l’appui des Frères musulmans, au pouvoir au Caire et très proches du Hamas, un soutien qui «constitue une porte d’entrée dans le monde», selon Salah Joumaa, spécialiste égyptien de la question palestinienne.

    Un dirigeant pragmatique

    Cet expert relève que la réunion des instances dirigeantes du Hamas, au cours de laquelle Khaled Mechaal a été réélu, s’est déroulée au Caire et surtout que l’Egypte pousse à la réconciliation entre les islamistes au pouvoir à Gaza et les nationalistes du Fatah, dirigé par le président Mahmoud Abbas qui gouverne la Cisjordanie.

    La lune de miel entre le Hamas et Le Caire a toutefois tourné court, notamment depuis que l’Egypte a ordonné la fermeture de tunnels de contrebande qui permettaient à l’enclave palestinienne de contourner le blocus israélien. «Avant les révolutions arabes, la communauté internationale considérait l’islam politique comme un danger et elle n’aurait jamais parlé à Mechaal. Mais depuis la victoire des islamistes, les Américains et les Européens veulent procéder à un examen de conscience sur ce dossier», estime Moukhaïmer Abou Saada, professeur de science politique à l’Université Al-Azhar de Gaza.

    «Khaled Mechaal, grâce à ses connections avec l’Egypte, le Qatar et la Turquie, est en mesure d’améliorer les relations avec l’Europe et les Etats-Unis», prédit le professeur Abou Saada, en soulignant que personne d’autre au sein du Hamas «n’a son expérience politique». Sur le front intérieur, Mechaal, auquel on prête l’ambition de succéder au président Abbas à la tête de l’OLP, a insisté sur la réconciliation entre Palestiniens lors de sa première visite à Gaza fin 2012.

    Le Hamas et le Fatah ont signé en avril 2011 au Caire un accord de réconciliation mais la plupart des clauses sont restées lettre morte et ses échéances constamment repoussées. «Mechaal est un homme pragmatique, susceptible d’être plus flexible que d’autres au sein du Hamas, ce qui pourrait contribuer à parvenir à la réconciliation», a réagi mardi Mahmoud Aloul, membre du comité central du Fatah.


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  • Barack Obama et la paix israélo-palestinienne :

    « aide-toi et le ciel t’aidera »

    Barack Obama, le 21 mars à Jérusalem. Baz Ratner/Reuters

    Le processus de paix israélo-palestinien a été enfin longuement mentionné par Barack Obama au second jour de sa visite en Israël et dans les territoires palestiniens. On retirera des passages qui lui ont été consacrés, dans son grand discours prononcé devant de jeunes Israéliens, jeudi 21 mars (lire ci-dessous les extraits du texte préparé avant le prononcé), des certitudes et un principe.

    A Jérusalem, le 21 mars. Jason Reed/Reuters

    Les certitudes s'inscrivent en droite ligne dans le discours du Caire, prononcé en juin 2009 : la solution réside dans la création légitime d'une Palestine aux côtés d'Israël, il s'agit d'une revendication légitime, la colonisation israélienne n'aide pas, la violence palestinienne non plus, et cette solution reste possible. Le principe avancé par M. Obama est nouveau : les responsables israéliens ne bougeront, dit-il, que s'ils y sont contraints par une opinion publique déterminée à goûter les fruits de la paix. Problème : les élections israéliennes du 22 janvier n'ont pas témoigné de cette soif, ni de cet appétit.

    "I also know that not everyone in this hall will agree with what I have to say about peace. I recognize that there are those who are not simply skeptical about peace, but question its underlying premise, and that’s a part of democracy and the discourse between our two countries. But it is important to be open and honest with one another. Politically, given the strong bipartisan support for Israel in America, the easiest thing for me to do would be to put this issue aside, and express unconditional support for whatever Israel decides to do. But I want you to know that I speak to you as a friend who is deeply concerned and committed to your future, and I ask you to consider three points.

    A Jérusalem, le 21 mars. Jason Reed/Reuters

    First, peace is necessary. Indeed, it is the only path to true security. You can be the generation that permanently secures the Zionist dream, or you can face a growing challenge to its future. Given the demographics west of the Jordan River, the only way for Israel to endure and thrive as a Jewish and democratic state is through the realization of an independent and viable Palestine. Given the frustration in the international community, Israel must reverse an undertow of isolation. And given the march of technology, the only way to truly protect the Israeli people is through the absence of war – because no wall is high enough, and no Iron Dome is strong enough, to stop every enemy from inflicting harm.

    This truth is more pronounced given the changes sweeping the Arab World. I recognize that with the uncertainty in the region – people in the streets, changes in leadership, the rise of non-secular parties in politics –it is tempting to turn inward. But this is precisely the time to respond to the wave of revolution with a resolve for peace. As more governments respond to popular will, the days when Israel could seek peace with a handful of autocratic leaders are over. Peace must be made among peoples, not just governments. No one step can change overnight what lies in the hearts and minds of millions. But progress with the Palestinians is a powerful way to begin, while sidelining extremists who thrive on conflict and division.

    Second, peace is just. There is no question that Israel has faced Palestinian factions who turned to terror, and leaders who missed historic opportunities. That is why security must be at the center of any agreement. And there is no question that the only path to peace is through negotiation. That is why, despite the criticism we’ve received, the United States will oppose unilateral efforts to bypass negotiations through the United Nations.

    But the Palestinian people’s right to self-determination and justice must also be recognized. Put yourself in their shoes – look at the world through their eyes. It is not fair that a Palestinian child cannot grow up in a state of her own, and lives with the presence of a foreign army that controls the movements of her parents every single day. It is not just when settler violence against Palestinians goes unpunished. It is not right to prevent Palestinians from farming their lands; to restrict a student’s ability to move around the West Bank; or to displace Palestinian families from their home. Neither occupation nor expulsion is the answer. Just as Israelis built a state in their homeland, Palestinians have a right to be a free people in their own land.

    A Jérusalem, le 21 mars. Baz Ratner/Reuters

    Only you can determine what kind of democracy you will have. But remember that as you make these decisions, you will define not simply the future of your relationship with the Palestinians – you will define the future of Israel as well. As Ariel Sharon said, “It is impossible to have a Jewish, democratic state and at the same time to control all of Eretz Israel. If we insist on fulfilling the dream in its entirety, we are liable to lose it all.” Or, from a different perspective, think of what David Grossman said shortly after losing his son, as he described the necessity of peace – “a peace of no choice” he said, “must be approached with the same determination and creativity as one approaches a war of no choice.”

    Of course, Israel cannot be expected to negotiate with anyone who is dedicated to its destruction. But while I know you have had differences with the Palestinian Authority, I believe that you do have a true partner in President Abbas and Prime Minister Fayyad. Over the last few years, they have built institutions and maintained security on the West Bank in ways that few would have imagined a decade ago. So many Palestinians – including young people – have rejected violence as a means of achieving their aspirations.

    Which leads to my third point: peace is possible. I know it doesn’t seem that way. There will always be a reason to avoid risk, and there’s a cost for failure. There will always be extremists who provide an excuse to not act. And there is something exhausting about endless talks about talks; the daily controversies, and grinding status quo.

    A Jérusalem, le 21 mars. Jason Reed/Reuters

    Negotiations will be necessary, but there is little secret about where they must lead – two states for two peoples. There will be differences about how to get there, and hard choices along the way. Arab States must adapt to a world that has changed. The days when they could condemn Israel to distract their people from a lack of opportunity are over. Now is the time for the Arab World to take steps toward normalized relations with Israel. Meanwhile, Palestinians must recognize that Israel will be a Jewish state, and that Israelis have the right to insist upon their security. Israelis must recognize that continued settlement activity is counterproductive to the cause of peace, and that an independent Palestine must be viable– that real borders will have to be drawn. I’ve suggested principles on territory and security that I believe can be the basis for talks. But for the moment, put aside the plans and process. I ask you, instead, to think about what can be done to build trust between people.

    Four years ago, I stood in Cairo in front of an audience of young people. Politically, religiously, they must seem a world away. But the things they want – they’re not so different from you. The ability to make their own decisions; to get an education and a good job; to worship God in their own way; to get married and have a family. The same is true of the young Palestinians that I met in Ramallah this morning, and of young Palestinians who yearn for a better life in Gaza.

    That is where peace begins – not just in the plans of leaders, but in the hearts of people; not just in a carefully designed process, but in the daily connections that take place among those who live together in this land, and in this sacred city of Jerusalem. Speaking as a politician, I can promise you this: political leaders will not take risks if the people do not demand that they do. You must create the change that you want to see.

    I know this is possible. Look to the bridges being built in business and civil society by some of you here today. Look at young people who have not yet learned a reason to mistrust, and those who have learned to overcome a legacy of mistrust that they inherited from their parents because of the simple recognition that we hold more hopes in common than the fear that drives us apart. Your voices must be louder than the extremists who would drown them out. Your hopes must light the way forward. Look to a future in which Jews, Muslims and Christians can all live in peace and greater prosperity in this Holy Land. Look to the future that you want for your own children – a future in which a Jewish, democratic state is protected and accepted, for this time and for all time.

    There will be many voices that say this change is not possible. But remember this: Israel is the most powerful country in this region. Israel has the unshakeable support of the most powerful country in the world. Israel has the wisdom to see the world as it is, but also the courage to see the world as it should be. Ben Gurion once said, “In Israel, in order to be a realist you must believe in miracles.” Sometimes, the greatest miracle is recognizing that the world can change. After all, that is a lesson that the world learned from the Jewish people."

    À propos de Gilles Paris

    Le conflit qui oppose Israéliens et Palestinien est au coeur des crises qui secouent le Proche et le Moyen Orient. Considéré comme central par les diplomates et les analystes, il est sans doute l’un des plus suivis par la presse internationale. Cette surmédiatisation, paradoxalement, constitue souvent un obstacle à sa compréhension. Les informations égrénées sur la situation à Gaza, comme en Cisjordanie, les raids, attaques et représailles masquent les processus politiques en cours, leurs enjeux, leurs succès comme leurs échecs. En décryptant régulièrement une actualité éclairée par les documents de références, qu’il s’agisse des textes, des portraits des principaux acteurs ou des dates clefs, Guerre ou paix se propose de rendre cette actualité plus lisible. Il vous permet de vous exprimer sur le Forum du Monde.fr consacré au Proche Orient.


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    Obama en Israël : saisira-t-il l'occasion d'entrer

    dans l'Histoire ?

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    <time class="date-post" datetime="2013-03-20T09:00:43" itemprop="dateModified">Modifié le 20-03-2013 à 09h00 </time>lien

    LE PLUS. Ce mercredi 20 mars, Barack Obama entame sa première visite en Israël depuis son élection en 2008. Alors que le processus de paix avec l'Autorité palestinienne est au point mort, les espoirs que le président américain débloque la situation sont minces. Le poids de son prix Nobel de la Paix l'y poussera-t-il ? Par Pascal Boniface, qui vient de publier "De la guerre des étoiles au Printemps arabe" (éditions Armand Colin).

    Édité par Hélène Decommer  Auteur parrainé par Maxime Bellec

    Barack Obama à Washington DC le 21 janvier 2013 lors de sa prestation de serment (BENIC/SIPA)

    Barack Obama à Washington DC le 21 janvier 2013 lors de sa prestation de serment (BENIC/SIPA)

     

    Ce 20 mars Barack Obama doit entamer un voyage en Israël et dans les Territoires palestiniens. Est-ce l'occasion de relancer un processus de paix qui est au point mort et ne mérite même plus son nom ? Il n’y a en effet plus aucun processus en cours, la paix semble bien lointaine et la seule chose qui progresse est la colonisation israélienne des Territoires Palestiniens.

     

    Un processus de paix au point mort

     

    Barack Obama avait fait de la réconciliation entre les États-Unis et le monde musulman une priorité stratégique après sa première élection en 2008. Le discours qu'il avait prononcé au Caire le 4 juin 2009 avait suscité d'immenses espoirs. Tout en rappelant l'alliance stratégique entre les États-Unis et Israël, il évoquait la nécessité de mettre fin au conflit et parler des souffrances des Palestiniens.

     

    Cet espoir est vite retombé. Alors que le président américain avait exigé de Benyamin Netanyahou de cesser la colonisation des Territoires palestiniens, celui-ci n'en a tenu aucun compte. Fort du soutien du Congrès américain, c'est lui qui a gagné le bras de fer contre Barack Obama. Situation pour le moins paradoxale puisque Israël dépend largement des États-Unis pour sa sécurité.

     

    Entre le protecteur et le protégé, c’est le protégé qui a imposé son point de vue. Au cours de la campagne électorale de 2012, Netanyahou s'est même engagé en faveur de Mitt Romney, le challenger de Barack Obama, comme s’il n’en avait rien à craindre. Si sa victoire a été moins nette que prévue, Netanyahou a par la suite remporté les élections israéliennes de janvier qui ont marqué un glissement supplémentaire du corps électoral israélien en faveur des faucons.

     

    L'opportunité de mériter vraiment son prix Nobel de la Paix

     

    Au cours de son premier mandat, Barack Obama ne s'était pas rendu en Israël. Certains estiment que ce fut une erreur et qu'il aurait mieux fait de s'y rendre pour tenir un langage de fermeté aux dirigeants israéliens. Mais si Barack Obama n'a pas voulu livrer bataille contre Netanyahou, c’est bien qu'il craignait que cela compromette sa réélection.

     

    George Bush père a forcé la main aux dirigeants israéliens en 1991 en les menaçant de ne plus garantir les crédits à l’État israélien s’il poursuivait la colonisation. Le Premier ministre israélien de l'époque Yitzhak Shamir avait voulu livrer bataille contre lui. Les électeurs israéliens craignant une rupture avec les États-Unis l'avaient désavoué et Shamir avait perdu les élections. Malgré la victoire dans la guerre du Golfe et la fin de la Guerre froide, George Bush père avait également été battu en 1992. Beaucoup ont attribué sa défaite à son opposition à Israël. L'explication venait plutôt de la dégradation de la situation économique, mais cela a créé un effet de dissuasion sur les dirigeants américains.

     

    Malgré l'opposition de l’AIPAC (American Israeli Public Affairs Committee), le principal lobby pro israélien, 70% des Juifs américains ont voté pour Obama. Selon les sondages, 10% seulement ont tenu compte de la relation entre Israël et les États-Unis dans la détermination de leur vote. Par ailleurs, Obama a normalement les mains plus libres au cours de son second mandat. Il pourrait donc chercher à rentrer dans l'Histoire et à mériter vraiment son prix Nobel de la Paix reçu en 2009. S'il s'oppose réellement aux lobbys des colons israéliens et qu'il affirme nettement que la poursuite du soutien américain à Israël dépendra de l'avancée réelle des négociations en direction d’une paix juste et véritable, il créera un choc dans la société israélienne.

     

    Chronique d'un échec annoncé ?

     

    Celle-ci privilégie pour le moment le statu quo parce que cela lui parait être sans risque. Israël n’est pénalisé en rien pour la poursuite de l’occupation. Aucune pression et encore moins aucune sanction n’est exercée contre le gouvernement israélien.

     

    "Si la poursuite de l’occupation est sans conséquence pourquoi prendre le risque de changer ?" se disent la majorité des Israéliens. Netanyahou compte sur une politique du fait accompli, pense que le temps joue pour Israël et que plus tard surviendra la création d’un État palestinien, plus ce dernier sera réduit au minimum.

     

    Obama est conscient que le soutien inconditionnel accordé par les États-Unis à Israël est une cause d’impopularité et dessert l’intérêt national américain. Pour l’heure, Netanyahou exerce à son égard un effet de dissuasion, et Obama n’en exerce aucun à l’égard de Netanyahou.

     

    Malgré cela, 33% des Israéliens seulement estiment qu’Obama a une attitude favorable à Israël et 17% éprouvent même de la haine à son égard, lui reprochant de pencher du côté arabe.

     

    Les conseillers d’Obama estiment qu’il ne faut pas espérer un changement de cap de ce voyage principalement destiné à préparer le terrain en établissant un bon climat pour les négociations. Mais si rien de concret ne survient, l’Autorité palestinienne sera de nouveau affaiblie et le Hamas renforcé.


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