JERUSALEM (AFP) - Le président israélien Shimon Peres a accordé au Premier ministre Benjamin Netanyahu deux semaines supplémentaires pour former une nouvelle coalition gouvernementale, le délai initial étant arrivé à échéance samedi.
"Je vous accorde deux semaines supplémentaires, conformément à la loi, pour achever la tâche de former un gouvernement", a déclaré M. Peres en recevant le Premier ministre dans la résidence présidentielle à Jérusalem samedi soir, lors d'une brève déclaration télévisée.
Officiellement chargé le 2 février par le président Peres de former le nouveau gouvernement à la suite des élections du 22 janvier, où sa liste a remporté une victoire étriquée, M. Netanyahu disposait pour ce faire d'un délai de 28 jours dont il pouvait demander la prolongation de deux semaines. Il est d'usage de réclamer ces 14 jours supplémentaires pour parachever les tractations gouvernementales.
Lors des précédentes élections, en 2009, ce n'est qu'au cinquième jour du délai supplémentaire légal que M. Netanyahu s'était déclaré prêt à présenter un gouvernement pour obtenir l'investiture du Parlement.
En cas d'échec de M. Netanyahu dans le temps imparti, le président doit alors se tourner vers un autre député, qui dispose du même délai pour tenter de former une coalition.
La liste commune du Likoud (droite) du Premier ministre et du parti ultranationaliste Israël Beiteinou est arrivée en tête le 22 janvier avec 31 élus sur 120 à la Knesset (Parlement), un score décevant pour M. Netanyahu qui tablait sur au moins une quarantaine de sièges.
Après une interruption de deux semaines, le Likoud a repris jeudi ses négociations avec le nouveau parti centriste Yesh Atid, arrivé à la surprise générale en deuxième place avec 19 sièges, et devenu partenaire incontournable de toute coalition.
Les commentateurs estiment que M. Netanyahu penche désormais pour une coalition avec Yesh Atid et le parti nationaliste religieux Foyer juif (12 sièges), proche des colons, au détriment de ses alliés traditionnels ultra-orthodoxes qui pourraient se retrouver dans l'opposition.
Le Premier ministre a néanmoins reproché aux deux premiers partis --sans les nommer-- d'avoir fait capoter jusqu'à présent les négociations en "boycottant" les ultra-orthodoxes à cause de la question très sensible du service militaire qu'ils veulent imposer aux jeunes "haredim" ("craignant-Dieu"), qui en sont dans leur grande majorité exemptés.
Les partis ultra-orthodoxes sont hostiles à la conscription obligatoire pour tous.
Selon les médias, les chefs de Yesh Atid, l'ex-journaliste vedette de télévision Yaïr Lapid, et du Foyer juif, Naftali Bennett, se sont coalisés pour obtenir le maximum de concessions en échange de leur ralliement.
Le très laïc Yesh Atid a fait campagne au nom des classes moyennes sur le "partage du fardeau social" en axant son programme sur un service militaire pour tous, l'éducation et la réduction des loyers et du coût de la vie.
M. Netanayhu n'a réussi pour le moment qu'à signer un pacte de gouvernement avec l'ex-ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni, qui sera chargée du portefeuille de la Justice mais aussi des négociations de paix avec les Palestiniens.