• Dépêches

    Cisjordanie: l'armée israélienne évacue un camp de militants palestiniens

    2 février 2013 à 15:46 lien 
    Des militaires israéliens évacuent un camp de militants palestiniens à Burin, en Cisjordanie occupée, le 2 février 2013
    Des militaires israéliens évacuent un camp de militants palestiniens à Burin, en Cisjordanie occupée, le 2 février 2013 (Photo Jaafar Ashtiyeh. AFP)
     

    L'armée israélienne a évacué de force samedi après-midi un nouveau campement de militants palestiniens anti-colonisation installé quelques heures auparavant près du village palestinien de Burin (Cisjordanie).

    Suivant une nouvelle tactique non-violente contre la colonisation israélienne, plusieurs centaines de Palestiniens avaient dressé ce camp près de Burin, un village au sud-ouest de Naplouse théâtre d'affrontements hebdomadaires entre habitants et militants d'une part, et colons et soldats de l'autre.

    Lors de l'évacuation du camp -- constitué de quatre huttes et de trois tentes et baptisé "Al-Manatir" (Poste de Guet) -- les soldats israéliens ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, et les journalistes ont été expulsés du site, selon le photographe.

    Sept Palestiniens et un colon ont été arrêtés, a précisé la police.

    "Une manifestation illégale et violente a eu lieu près de Burin", a affirmé un porte-parole de l'armée. "Environ 150 Palestiniens se sont rassemblés et ont caillassé des soldats qui ont répondu en recourant à des moyens de dispersion anti-émeutes", a-t-il ajouté.

    "Burin a perdu beaucoup de ses terres au profit des colonies voisines, Har Bracha et Yitzhar. Il est la cible d'actes de terreur des colons et d'attaques contre sa population", a expliqué à l'AFP Abir Kopty, une des organisatrices de l'opération de samedi.

    Les implantations de Har Bracha et Yitzhar sont des bastions des colons les plus extrémistes.

    Avant l'intervention des soldats, des groupes de colons venus d'Har Bracha ont échangé des jets de pierres avec des habitants de Burin et des militants palestiniens, ont rapporté des témoins. Un colon a été blessé à la tête, selon une porte-parole de la police.

    Au cours des incidents, un militaire israélien a menacé un photographe palestinien de l'AFP, Jaafar Ashtiyeh, d'une arrestation à son domicile dans la nuit de samedi à dimanche. Interrogé par l'AFP, un porte-parole de l'armée a assuré que ces menaces étaient "inappropriées" et qu'une enquête avait été ouverte.

    Le calme est revenu en milieu d'après-midi.

    En janvier, les mêmes militants avaient établi deux autres villages de toile en Cisjordanie dénoncer un important projet de colonisation et la confiscation de terres palestiniennes. Ils avaient été à chaque fois évacués au bout de quelques jours par les forces de sécurité israéliennes.

    Cette semaine, un rapport d'experts indépendants commandé par le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies a demandé l'arrêt immédiat de la colonisation dans les Territoires palestiniens le retrait progressif de tous les colons, évoquant pour la première fois un possible recours devant la Cour pénale internationale.


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  • 24 janvier 2013 - 12H37  lien

    Israël: le centriste Lapid au coeur des tractations pour le futur gouvernement

    Yaïr Lapid, l'ex-star de télévision qui a réalisé une percée électorale inattendue en Israël, était jeudi au coeur des tractations en coulisses pour constituer le prochain gouvernement que devrait diriger le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu.

    Yaïr Lapid, l'ex-star de télévision qui a réalisé une percée électorale inattendue en Israël, était jeudi au coeur des tractations en coulisses pour constituer le prochain gouvernement que devrait diriger le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu.

    Sur la question palestinienne, M. Netanyahu devra choisir entre M. Lapid, qui prône une relance des négociations de paix gelées depuis septembre 2010, et Naftali Bennett, dirigeant du Foyer juif (11 élus), parti nationaliste religieux ardent partisan d'une accélération de la colonisation.

    Sur la question palestinienne, M. Netanyahu devra choisir entre M. Lapid, qui prône une relance des négociations de paix gelées depuis septembre 2010, et Naftali Bennett, dirigeant du Foyer juif (11 élus), parti nationaliste religieux ardent partisan d'une accélération de la colonisation.

    Avant les résultats définitifs attendus jeudi, les médias spéculaient sur le poste que "Bibi" Netanyahu confierait à Yaïr Lapid, chef de Yesh Atid, un parti centriste créé il y a un an à peine.

    Avant les résultats définitifs attendus jeudi, les médias spéculaient sur le poste que "Bibi" Netanyahu confierait à Yaïr Lapid, chef de Yesh Atid, un parti centriste créé il y a un an à peine.

    AFP - Yaïr Lapid, l'ex-star de télévision qui a réalisé une percée électorale inattendue en Israël, était jeudi au coeur des tractations en coulisses pour constituer le prochain gouvernement que devrait diriger le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu.

    Avant les résultats définitifs attendus jeudi, les médias spéculaient sur le poste que "Bibi" Netanyahu confierait à Yaïr Lapid, chef de Yesh Atid, un parti centriste créé il y a un an à peine.

    Fort de son succès, l'ancien journaliste pourrait devenir ministre des Affaires étrangères ou des Finances.

    "C'est lui qui va fixer les règles du jeu", a commenté le quotidien Haaretz.

    Un des 19 députés de Yesh Atid, Ofer Shelah, a souligné que la priorité pour Yaïr Lapid était d'imposer un partage équitable du "fardeau", en référence à un texte de loi que M. Lapid veut faire voter d'emblée pour imposer d'ici cinq ans un service militaire ou civil aux jeunes juifs ultra-orthodoxes, qui en sont pour la plupart exemptés.

    Cette revendication pourrait compliquer la tâche de M. Netanyahu, qui souhaite mobiliser dans sa future majorité les partis ultra-orthodoxes Shass (11 élus) et Judaïsme Unifié de la Torah (7), opposés à un enrôlement de "force" des ultra-orthodoxes.

    Sur la question palestinienne, M. Netanyahu devra choisir entre M. Lapid, qui prône une relance des négociations de paix gelées depuis septembre 2010, et Naftali Bennett, dirigeant du Foyer juif (11 élus), parti nationaliste religieux ardent partisan d'une accélération de la colonisation.

    L'ex-ministre des Affaires étrangères Avidgor Lieberman et chef du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, allié électoral de M. Netanyahu, a pour sa part affirmé à la radio que le "prochain gouvernement devrait se concentrer sur les questions intérieures, car sur le processus politique, il n'y pas de point commun entre Yesh Atid, Israël Beiteinou et Foyer juif".

    - Question palestinienne -

    Ofer Shelah a tenu à démentir que Yesh Atid négligeait le processus de paix. "Il est faux de prétendre que le processus politique n'est pas important pour nous. Nous avons fait de sa relance une des conditions de notre entrée dans un gouvernement", a assuré à la radio publique ce nouveau député.

    M. Lapid n'a toutefois pas mentionné les pourparlers israélo-palestiniens dans sa brève allocution post-électorale. Il s'est uniquement félicité que M. Netanyahu ait "repris à son compte" sa volonté de "protéger les classes moyennes en les aidant dans le domaine du logement et de l'éducation". Durant la campagne, il s'est déclaré favorable au principe de deux Etats, autrement dit à la création d'un Etat palestinien.

    Il estime qu'Israël doit conserver les grands blocs de colonies, où vivent la majorité des quelque 340.000 colons israéliens de Cisjordanie, et se dit hostile à des concessions sur Jérusalem-Est occupée et annexée. Et s'il s'oppose à la création de nouvelles colonies, il est pour la construction de logements à l'intérieur des implantations existantes.

    Selon la radio publique, M. Netanyahu, promoteur de la colonisation, pourrait tenir compte de ces positions en acceptant de faire des "gestes envers les Palestiniens".

    "Mais ni Netanyahu ni Lapid ne croient à la possibilité de conclure un accord de paix avec les Palestiniens", a souligné Chico Menaché, commentateur politique de la radio.

    La crise nucléaire iranienne ne devrait pas, en revanche, forcément devenir une pomme de discorde.

    Selon Chico Menaché, "Netanyahu sait parfaitement que la balle est dans le camp de Barack Obama et les pressions qu'il exerçait en agitant la menace d'une attaque militaire israélienne contre les sites nucléaires iraniens se sont affaiblies". M. Lapid s'est dit opposé à une telle attaque.


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  • Dernière modification : 23/01/2013 lien

    La surprise laïque Yair Lapid à la Knesset

    La surprise laïque Yair Lapid à la Knesset
    © AFP

    Alors que la coalition menée par le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahou est arrivée en tête des législatives, le parti centriste Yesh Atid de l’ex-journaliste Yair Lapid a fait une percée surprise à la Knesset, raflant 19 sièges.

    Par Gaëlle LE ROUX (texte)
     

    En janvier 2012, le présentateur vedette Yair Lapid démissionnait de son poste de journaliste pour fonder le parti centriste Yesh Atid, littéralement "Il y a un avenir". Troquer les plateaux de télévision pour les tribunes politiques lui a pour le moins réussi : un an plus tard, l’homme est devenu un acteur incontournable de la scène politique israélienne en décrochant 19 sièges sur les 120 que compte la Knesset, imposant ainsi son parti en deuxième force politique du Parlement.

    "Je suis ravi, a déclaré l’homme de 49 ans devant la foule de ses partisans amassée devant le siège de son parti à Tel Aviv. Personne ne nous attendait aussi haut." Les sondages ne lui accordaient en effet que la quatrième place aux législatives ; il s’est finalement hissé à la deuxième. Alors que les projections prévoyaient une Knesset largement dominée par la droite, son parti Yesh Atid, qu’il aime à situer au "centre du centre", se retrouve désormais doté d’une force politique inattendue à l’heure où doivent débuter les négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement, menées selon toute probabilité par le Premier ministre Benjamin Netanyahou.

    Yair Lapid, surnommé le George Clooney israélien, est parvenu à conquérir une partie de l’électorat - en un temps record - en fustigeant une classe politique "méprisable et corrompue", mais en pariant également sur la laïcité, la justice sociale et la défense des classes moyennes. "Ce pays nous appartient. Il appartient à ceux qui payent leurs impôts, qui font leur période de réserve dans l’armée, et dont les enfants font le service militaire : il appartient à la classe moyenne israélienne", déclarait-il lors de sa première allocution publique en février dernier, dans la station balnéaire d’Eilat.

    Dans son collimateur : les ultra-orthodoxes, parmi lesquels 60 % des hommes se consacrent aux études religieuses, ne travaillent pas et n’effectuent pas leur service militaire. Alors que les hausses d’impôts commencent à peser lourd sur les épaules de la classe moyenne, le ressentiment de la majorité laïque s’accroît à l’égard des ultra-orthodoxes. Le leader de Yesk Atid n’a eu de cesse, tout au long de sa campagne, de mettre en garde contre ces dissensions, sous peine de voir "toute une génération de jeunes Israéliens - qui font leur armée, travaillent dur, paient des impôts - regarder autour d’eux et de se dire : ‘Ce pays ne va nulle part’".

    Sur les traces de son père

    Par son positionnement centriste et farouchement laïc,Yair Lapid marche sur les traces de son père Yosef Tommy Lapid, ancien journaliste également, dont le parti Shinouï avait effectué une impressionnante mais courte percée aux législatives de 2003. L’homme, une personnalité marquante de la vie politique israélienne, survivant de l’Holaucaust décédé en 2008, avait été ministre de la Justice sous Ariel Sharon. À la différence de son père en revanche, Yair Lapid s’est entouré d’une équipe hétéroclite regroupant notamment un rabbin ultra-orthodoxe ayant œuvré pour l’apaisement entre les différentes communautés, deux rabbins modérés, un ancien directeur des services de contre-espionnage israélien, un journaliste, des maires et d'anciens responsables municipaux…

    Yair Lapid s’est montré particulièrement acerbe à l’égard des partis religieux qu’il n’hésite pas à qualifier de "lobbyistes" et de "nababs". Il adopte en revanche un ton beaucoup plus modéré sur la question palestinienne, qui définit encore largement l’échiquier politique en Israël. Critique à l’égard de la politique menée depuis 2009 par les conservateurs, le leader de Yesh Atid se prononce en faveur d’une solution à deux États - tout en refusant un partage de Jérusalem et le démantèlement des blocs de colonies en Cisjordanie - et d’une relance des pourparlers de paix avec les Palestiniens. "Ce que nous sommes en train de faire, c’est de transmettre le conflit le plus explosif de nos vies à la prochaine génération", déplore-t-il.

    Cet ancien acteur, boxeur amateur, grand amateur d’arts martiaux et père de trois enfants a désormais entre les mains le pouvoir d’infléchir un tant soit peu la tentation ultra-conservatrice de la coalition menée par Benjamin Netanyahou. Interrogé par Reuters avant le scrutin, il n’excluait pas de participer au gouvernement aux côtés des partis religieux et nationalistes. "Je serai content d’avoir ma part", avait-il simplement indiqué.


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  • Législatives israéliennes : le Likoud en tête mais affaibli

    <time datetime="2013-01-22T21:28:34+01:00" itemprop="datePublished">22 janvier 2013 à 21:28</time> (Mis à jour: <time datetime="2013-01-22T22:17:24+01:00" itemprop="dateModified">22:17</time>) lien

    Les israéliens ont voté ce mardi.

    Les israéliens ont voté ce mardi. (Photo Baz Ratner. Reuters)

    actualisé Le parti du Premier ministre sortant remporte 31 sièges au Parlement, contre 42 auparavant.

    Le Premier ministre israélien de droite Benjamin Netanyahu a remporté mardi une victoire étriquée aux législatives, qui limite sa marge de manoeuvre face à ses futurs partenaires de coalition et à un parti centriste arrivé à la surprise générale en deuxième position. La liste commune formée par le Likoud de M. Netanyahu avec le parti Israël Beiteinou de son ex-ministre des Affaires étrangères, l’ultranationaliste Avigdor Lieberman, Netanyahu n’obtenait que 31 sièges contre 42 sur 120 dans le Parlement sortant, selon les sondages sortie des urnes diffusés à la fermeture des bureaux de vote à 22H00 (20H00 GMT).

    Le parti centriste Yesh Atid, créé il y a un an à peine par l’ex-journaliste Yaïr Lapid, a créé la sensation en devenant la deuxième formation du pays avec 18 ou 19 députés, juste devant le Parti travailliste (17), selon les sondages. Derrière arrivaient les alliés naturels de M. Netanyahu, le Foyer juif, la formation nationaliste religieuse représentant des colons dirigée par Naftali Bennett (12), les partis ultra-orthodoxes sépharade Shass (11-13) et ashkenaze Judaïsme unifié de la Torah (6).

    Le nouveau mouvement centriste de l’ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, HaTnouha, qui a fait campagne pour la relance du processus de paix avec les Palestiniens, obtiendrait 7 sièges, le Meretz (gauche) 6 ou 7, et les partis arabes de 8 à 11. Au total, le bloc de droite formé par Likoud-Israël Beiteinou, les partis religieux et Foyer juif, disposerait d’une très courte majorité de 61 ou 62 députés, selon la deuxième chaîne de télévision. Fort de cette arithmétique, malgré ce résultat décevant, M. Netanyahu a «remercié les Israéliens de l’avoir réélu», le Parti travailliste, Yesh Atid et Mme Livni ayant échoué avant le scrutin à s’entendre pour constituer une alternative.

    Les résultats définitifs ne seront annoncés que dans une semaine. Le président Shimon Pérès entamera alors ses consultations afin de déterminer qui a le plus de chances de former la nouvelle coalition et devrait sans surprise désigner le Premier ministre sortant pour un troisième mandat, son deuxième consécutif.

    «Pouvoir du Likoud en danger»

    Le commentateur de la radio militaire a estimé que M. Netanyahu n’aurait «pas d’autre choix que de proposer un des trois grands ministères: la Défense, les Affaires étrangères ou les Finances à Yaïr Lapid». Le taux de participation s'établissait à 66,6% à 20H00 (18H00 GMT), en légère hausse par rapport aux législatives de 2009 (65,27%), selon la commission électorale. Netanyahu, qui avait voté très tôt à Rehavia, quartier de Jérusalem où se trouve sa résidence officielle, avait tenté de conjurer ce semi-échec en lançant sur sa page Facebook un appel pressant à la mobilisation de ses partisans pendant les deux dernières heures de scrutin

    «Le pouvoir du Likoud est en danger. Je vous appelle à tout laisser tomber et à aller voter Likoud sur-le-champ», avait-il exhorté. Sa performance est encore inférieure aux projections des derniers sondages publiés vendredi, créditant la liste commune Likoud-Israël Beiteinou de 32 à 35 sièges.

    A Jérusalem, une enseignante de 32 ans, mère de trois enfants, a expliqué son vote pour Naftali Bennett, millionnaire et ex-officier commando par le fait qu’il «est fort, religieux mais pas extrémiste». Daniel, 18 ans, a «voté "Bibi"»: «Il est plus fort pour le pays, il sait diriger, et en cas de guerre, il fait vraiment du bon boulot». Nitza Salman, 49 ans, a voté Yesh Atid: «Si Netanyahu doit rester Premier ministre, il faut des gens pour le bloquer, pour le calmer», a expliqué cette mère de quatre soldats en référence à une éventuelle participation centriste à la prochaine coalition.

    A Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Adam Williams et sa femme Maya ont votent Meretz, pour prendre date. «Il y aura de nouvelles élections dans deux ans et d’ici là il nous faut une opposition forte», estime le mari. La Maison Blanche a affirmé qu’elle souhaitait toujours une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien, mais a dit attendre de voir quelle serait l’approche du futur gouvernement.

     

    (AFP)


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  • Dernière modification : 22/01/2013 lien

    Netanyahou remporte les législatives mais perd du terrain

    Netanyahou remporte les législatives mais perd du terrain
    Scène de liesse au QG du Likoud à Tel-Aviv
    © AFP

    Netanyahou et sa coalition de droite ont remporté les législatives mais perdent plus de 10 sièges. Contre toute attente, les centristes laïques de Yaïr Lapid deviennent le deuxième parti du pays, suivi par les Travaillistes et l'extrême droite.

    Par FRANCE 24 (texte)
     

    Il est le premier homme politique à parvenir à un troisième mandat à la tête du gouvernement israélien. Selon les premières estimations et conformément à ce qu’indiquaient les derniers sondages, Benjamin Netanyahou a remporté les élections législatives mardi 22 janvier.

    Toutefois, la coalition, formée par son parti le Likoud et celui du nationaliste Avigdor Lieberman, Israël Beitenou, ne détient désormais plus que 31 sièges sur les 120 que dénombre la Knesset (Assemblée) contre 42 dans le Parlement sortant. "Benjamin Netanyahou sera, sans aucun doute, le prochain Premier ministre mais nous devrons prendre en compte la percée des nouveaux partis ainsi que les questions économiques et sociales qui ont dominé la campagne", a déclaré Avi Pazner, porte-parole du gouvernement, sur FRANCE 24.

     
    Benjamin Netanyahou dans son bureau de vote, mardi matin, à Rehavia, quartier de Jérusalem où se trouve sa résidence officielle. (Crédits photo : capture d'écran/FRANCE 24)

    Les centristes laïques Yesh Atid ("Il y a un avenir") de Yaïr Lapid ont en effet créé la surprise en remportant 18 ou 19 sièges et devenant ainsi le deuxième parti d’Israël. "C’est le parti que l’on n'attendait pas. On attendait plutôt Benjamin Netanyahou suivi de l’extrême droite. Finalement ce parti Yesh Atid, qui a zéro député sortant, fait parler de lui et arrive en deuxième position. Il a un leader charismatique, un ancien présentateur de télévision très connu qui est parvenu à fédérer", explique Armelle Charrier, chroniqueuse politique internationale de FRANCE 24. Plutôt libéral sur les questions économiques, il a montré "une volonté de recentrer le discours sur la classe moyenne", en parlant notamment de réformes sociales. Il est également "un peu plus ouvert à la paix avec les Palestiniens", souligne Armelle Charrier.

    Suivez l'élection en direct de Tel Aviv

    Les Travaillistes (centre-droit) en récoltent 17 et les nationalistes religieux de Habayit Hayeoudi ("Le Foyer juif"), 12. Les religieux ultra-orthodoxes sépharades du Shass, allié traditionnel de la droite, se maintiennent avec 11 à 13 députés. Une autre liste ultra-orthodoxe, Judaïsme unifiée, de la Torah (ashkenaze), obtiendrait 6 députés.

    L'ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, à la tête du mouvement centriste HaTnouha, en faveur de la reprise du processus de paix avec les Palestiniens, n'est créditée que de 7 députés. Les résultats définitifs ne seront annoncés qu'en début de semaine prochaine, date à laquelle le président Shimon Peres entamera des consultations afin de déterminer qui a le plus de chances de former la nouvelle coalition.

    Yesh Atid, faiseur de roi

    Suivez l'élection en direct de Tel Aviv

    Au total, l’ensemble du bloc de droite ne dispose que d’une courte majorité de 61 à 62 sièges contre 58 à 59 pour le centre gauche. Selon Sylvain Attal, envoyé spécial de FRANCE24 à Tel-Aviv, ces résultats montrent "clairement une volonté de changement de la part des Israéliens." Mais la tâche pour la formation de la nouvelle coalition s’annonce ardue. "Il faut s’attendre à des jours et des jours de négociations", ajoute Sylvain Attal pour qui la question est désormais de savoir si "Bibi" penchera plutôt à droite ou plus au centre, vers "le véritable gagnant de cette élection : Yair Lapid."

    À l’annonce des résultats, le Premier ministre israélien a immédiatement publié un message de remerciements sur sa page Facebook où il avait exhorté, un peu plus tôt, ses partisans à se mobiliser avant la fermeture des bureaux de vote. "Le pouvoir du Likoud est en danger. Je vous appelle à tout laisser tomber et à aller voter Likoud sur le champ", avait-il écrit, inquiet de la montée en puissance du centre. Après sa déconvenue et la percée inattendue du centre, Netanyahou, "n'aura pas d'autre choix que de proposer un des trois grands ministères, la Défense, les Affaires étrangères ou les Finances, à Yaïr Lapid", selon le commentateur de la radio militaire.

    Sur l’antenne de FRANCE24, Gallagher Fenwick, envoyé spécial à Tel-Aviv, a d’ores et déjà prévenu qu’une éventuelle réunion de Yesh Atid et du Foyer Juif de Naftali au sein de la coalition de Netanyahou serait périlleuse : "Leurs vues économiques sont similaires, mais il existe de grandes différences sur les thèmes sécuritaires et notamment la question d’un Etat palestinien, auquel Naftali Bennett est résolument opposé."

    Ce dernier s’est d’ailleurs félicité d’être "désormais au cœur de la scène politique", bien que le score réalisé par son parti "le Foyer juif", soit en deçà des prédictions des derniers sondages.

    FRANCE 24 avec dépêches


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