• Paris et Londres évoquent une intervention militaire en Syrie

    Paris et Londres évoquent une intervention militaire en Syrie

    Créé le 30-08-2012 à 23h15 - Mis à jour à 23h15   lien

     

    NATIONS UNIES (Reuters) - La France et la Grande-Bretagne ont prévenu jeudi le président syrien Bachar al Assad qu'une opération militaire destinée à mettre en place une zone de sécurité pour les civils était envisagée, malgré la paralysie du Conseil de sécurité des Nations unies.

    L'adoption d'une résolution en ce sens par le Conseil de sécurité paraît impossible étant donné le blocage de la Russie et la Chine. Mais plusieurs pays pourraient intervenir en dehors de l'autorité de l'Onu, comme cela avait été le cas au Kosovo en 1999.

    "Nous n'écartons rien et avons prévu des solutions pour un large éventail de solutions", a déclaré le chef de la diplomatie britannique William Hague lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue français Laurent Fabius avant la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de sécurité, qui doit aborder les moyens de résoudre la crise humanitaire en Syrie.

    "Nous devons également dire clairement que tout ce qui ressemble à une zone de sécurité nécessite une intervention militaire et c'est bien sûr quelque chose qui doit être considéré avec beaucoup de précaution", a-t-il ajouté.

    "De telles propositions soulèvent des questions importantes et nécessitent un examen approfondi et critique", a pour sa part déclaré le vice-secrétaire général des Nations unies Jan Eliasson.

    De son côté, Laurent Fabius a estimé que "si Assad tombe rapidement, alors la reconstruction pourra commencer. Mais si malheureusement le conflit se poursuit, alors nous devons examiner plusieurs solutions. Nous devons être réalistes."

    Mercredi, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a exhorté l'Onu à instaurer une zone refuge en Syrie pour les civils fuyant les combats qui font rage entre le régime de Damas et les insurgés, alors que le conflit dure maintenant depuis un an et demi.

    AUGMENTATION DE L'AIDE

    Les manifestations des premiers jours ont laissé la place à la guerre civile, mais les 15 membres du Conseil de sécurité sont toujours dans l'impasse. Jusqu'ici, la Russie et la Chine, qui disposent du droit de veto au Conseil de sécurité, ont bloqué trois résolutions appuyées par les puissances occidentales qui critiquaient le régime de Bachar al Assad et le menaçaient de sanctions.

    La France, qui préside le Conseil pour le mois d'août, espérait que celui-ci pourrait s'accorder afin de palier le manque d'aide humanitaire et a convoqué la réunion de jeudi en ce sens, y invitant aussi les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays voisins de la Syrie : la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Irak.

    Mais l'absence des ministres chinois et russe des Affaires étrangères à cette réunion vient rappeler l'impasse dans laquelle se trouve le Conseil de sécurité sur le dossier syrien, alors que l'Onu estime à près de 20.000 le nombre de morts depuis le début du conflit.

    Moins de la moitié des pays membres du Conseil ont envoyé leurs ministres assister à la réunion. Parmi les cinq membres permanents, seuls la France et le Royaume-Uni ont envoyé leur ministre.

    "Nous voulions une résolution sur la question humanitaire, mais nous avons essuyé un double refus", explique un diplomate français sous le sceau de l'anonymat. "Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne estiment que nous avons obtenu le maximum de ce qui pouvait l'être du Conseil de sécurité et Moscou et Pékin nous ont répondu qu'une résolution de ce genre aurait été biaisée."

    La France et la Grande-Bretagne ont en outre annoncé jeudi une augmentation de leur aide humanitaire - trois millions de livres (3,8 millions d'euros) pour Londres, cinq millions d'euros pour Paris - et appelé les autres pays à les imiter.

    Laurent Fabius a précisé que la France envoyait son aide dans des zones de Syrie qui ne sont plus sous le contrôle du gouvernement syrien afin d'inciter les communautés locales puissent s'auto-organiser et la population à ne pas se réfugier dans les pays voisins.

    John Irish et Michelle Nichols; Baptiste Bouthier pour le service français


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