• Pécresse: la dette ? C'est à cause des pauvres !

    Pécresse: la dette ? C'est à cause des pauvres !

    Jeudi 5 Avril 2012 à 05:00 |


     

    Journaliste économique à Marianne En savoir plus sur cet auteur

     

    Dans son interview accordée au Monde daté du 30 mars, Valérie Pécresse, ministre du Budget et porte parole du gouvernement, a enfin trouvé la raison du creusement de 500 milliards d’euros de la dette depuis 2007 : les plus fragiles.Oubliant ainsi les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises ou la baisse de la TVA.


    Valérie Pécresse à l'Assemblée (CHESNOT/SIPA)

    Valérie Pécresse à l'Assemblée (CHESNOT/SIPA)
    «Par ailleurs, puisqu'on nous reproche toujours d'avoir accru la dette publique de 500 milliards d'euros, je voudrais apporter la précision suivante : depuis 2007, nous avons dépensé 560 milliards en dépenses sociales pour les plus fragiles», a récemment expliqué la ministre du Budget . Marianne a donc demandé cette fameuse addition aux autorités compétentes.


     

    Pécresse: la dette ? C'est à cause des pauvres !
     
     

    Pécresse: la dette ? C'est à cause des pauvres !

    Comme le montre le document que nous ont fourni les services de Bercy, un ensemble hétéroclite de dispositifs sont additionnés pour aboutir à ce chiffre de 560 milliards. En fait, toutes les prestations et autres allocations à caractère social de l’Etat et des caisses de sécurités sociales sont listées. On trouve ainsi l’indemnisation du chômage pour 188,5 milliards d’euros sur le quinquennat (soit un tiers du total), les Allocations familiales et logement pour 142 milliards d’euros, la solidarité vieillesse pour 92,3 milliards d’euros, l’Handicap et la dépendance, le RSA etc….  

    Accoler ces deux chiffres est évidemment une présentation visant à créer un lien de cause à effet entre les deux : les 500 milliards de dettes seraient la conséquence des dépenses sociales. Seulement sur le quinquennat, ce sont plus de 5 500 milliards d’euros qui ont été dépensés, dont 500 milliards ont été empruntés (en fait d’avantage que ce que dit Valérie Pécresse : fin juin 2007 la dette était de 1 221 milliards et devrait atteindre 1 770 en juin 2012). Pourquoi, alors prendre en compte que les seules dépenses à caractère social ? La ministre pourrait tout aussi bien additionner cinq ans de budget de la Défense nationale, de l'ordre de 200 milliards d’euros, 100 milliards de remboursement de médicaments,  etc….

    Enfin, le quinquennat n’a pas été une simple gestion des affaires courantes. Des choix budgétaires ont été opérés par Nicolas Sarkozy. La loi Tepa a couté 50 milliards d’euros sur la mandature, 10,5 milliards d’euros pour la  baisse de la TVA sur la restauration. La réforme de la taxe professionnelle s’est faite également à crédit. Son coût sur 5 ans a été de 20 milliards d’euros, quant au crédit impôt recherche renforcé, décidé sous ce quinquennat, c’est encore une vingtaine de milliards …. Imputer l'accroissement de la dette aux seuls démunis est plus qu'une faute de pédagogie, une façon de travestir la réalité et de ne pas assumer une politique.


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