• Piratage: Les 25 jours qui ont fait mettre un genou à terre à Sony Pictures

    WEB Depuis trois semaines, les dirigeants et salariés du studio hollywoodien

    tremblent alors que des hackers distillent sur Internet des informations confidentielles…

    Piratage: Les 25 jours qui ont fait mettre

    un genou à terre à Sony Pictures

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    Capture d'écran d'un piratage qui a touché Sony Pictures, le 24 novembre 2014.

    <figcaption>Capture d'écran d'un piratage qui a touché Sony Pictures, le 24 novembre 2014. - DR</figcaption> </figure>
    * Anaëlle Grondin

    Sony Pictures a sans doute été victime, le mois dernier, du piratage informatique le plus important de l’histoire. Le studio, qui ne cesse d’en faire les frais jour après jour, est désormais à la merci de hackers qui n’hésitent pas à dévoiler au monde entier tous ses secrets et à le menacer. Les faits.

    24 novembre: Sony Pictures découvre le piratage de ses serveurs

    En arrivant au bureau ce jour-là, les salariés du studio hollywoodien découvrent que leur entreprise a été victime d’une attaque informatique. Le message suivant est affiché sur leur ordinateur, avec un squelette en fond: «Nous avons obtenu toutes vos données internes, incluant vos secrets et vos mots de passe (…) Ce n’est que le début. Si vous ne nous obéissez pas, nous publierons ces données pour les montrer au monde entier.» La capture d'écran, mise en ligne sur Le Figaro:

    L’entreprise prétexte un problème technique dans un premier temps.

    25 novembre: Le monde entier apprend la nouvelle

    La presse américaine, informée par des sources fiables, annonce que Sony Pictures a été victime d’une cyberattaque. Elle révèle notamment que la totalité des employés du studio à Los Angeles ont été renvoyés chez eux avec la consigne de ne pas se connecter au réseau informatique de l’entreprise.

    30 novembre: Cinq films inédits fuitent sur Internet

    Fury avec Brad Pitt, le remake d’Annie avec Cameron Diaz, Still Alice, Mr Turner et To write Love on her arms… Cinq films de Sony Pictures, y compris certains qui ne sont pas encore sortis au cinéma, ont été diffusés sur Internet de manière illégale. Ils se sont rapidement retrouvés sur des sites de peer-to-peer (P2P).

    2 décembre: Le FBI ouvre une enquête

    La police fédérale américaine indique enquêter sur la cyberattaque qui a frappé Sony Pictures et qui, selon les médias américains, a entraîné la fuite sur Internet de films inédits mais aussi de données personnelles de plus de 7.000 employés du studio (pièces d’identités, salaires, dates de naissance, etc.). Le site spécialisé high-tech Re/code affirme que Sony Pictures enquête sur la possibilité que des pirates nord-coréens soient à l’origine de l’attaque informatique, car celle-ci coïncidait avec la sortie du film L’interview qui tue! distribuée par Sony, une parodie d’un complot de la CIA pour assassiner le président Kim Jong-un.

    3 décembre: Les salaires mirobolants de Seth Rogen et James Franco dévoilés

    Les hackers ont communiqué à la presse américaine le montant des cachets touchés par les deux acteurs pour le film L’interview qui tue. Seth Rogen, producteur, coscénariste et coréalisateur du film aurait perçu 8,4 millions de dollars. Son ami James Franco, costar, aurait reçu, lui, 6,5 millions de dollars.

    4 décembre: Les numéros de sécurité sociale de stars publiés

    Les deux dirigeants de Sony Pictures reconnaissent que le studio de cinéma a été victime d’un vol «très important de données confidentielles» au cours d’une cyberattaque. Le même jour, 47.000 numéros de sécurité sociale d’employés, actuels et passés, ont été mis en ligne. Plusieurs célébrités sont également concernées, comme Sylvester Stallone et Judd Apatow. Aux Etats-Unis, ce numéro unique est très important car il permet de s’identifier, notamment pour être embauché, déclarer ses impôts ou ouvrir un compte en banque.

    7 décembre: La Corée du Nord récuse toute responsabilité dans le piratage

    La Commission de défense nationale nord-coréenne a dénoncé les «fausses rumeurs» impliquant Pyongyang dans la cyberattaque contre Sony Pictures. Des experts écartent l'hypothèse nord-coréenne, évoquant plutôt une tentative d'extorsion, comme un signe d'avertissement envoyé à d'autres entreprises. Après l'attaque, des employés de Sony Pictures ont reçu un email de menaces d'un mystérieux groupe de pirates informatique appelé GOP («Guardians of Peace»).

    8 décembre: Les pseudonymes secrets d’acteurs célèbres sont révélés

    Des documents publiés sur le Web dévoilent les pseudonymes secrets de certaines stars à Hollywood. Lauren Brown est en fait Natalie Portman, Olwen Williams est Daniel Craig, Neil Deep est Tobey Maguire et Cash Money est Jessica Alba.

    10 décembre : Des échanges d’e-mails consternants fuitent

    Des messages échangés au sein de Sony Pictures se sont retrouvés sur Internet. Ils montrent la face noire de l’industrie du cinéma. La présidente de Sony Pictures Entertainment et le producteur Scott Rudin ont échangé des propos racistes sur Barack Obama. Scott Rudin a aussi violemment critiqué Angelina Jolie, une «enfant gâtée avec peu de talent» et à l’ «ego démesuré». Plusieurs autres stars d’Hollywood se font rhabiller pour l’hiver.

    11 décembre: Le scénario du prochain James Bond fuite

    Le scénario de Spectre, le prochain James Bond, a été intercepté par les hackers de Sony Pictures, alors que le tournage a commencé le 6 décembre. Attention aux spoilers, qui se retrouvent en ligne.

    15 décembre: Le sexisme de Sony Pictures est mis au jour

    Dans un e-mail repéré par The Daily Beast, des producteurs d’American Bluff évoquent les salaires des acteurs principaux. Au départ, Christian Bale, Bradley Cooper, Jeremy Renner et David O. Russell devaient percevoir 9% des bénéfices du film, Amy Adams 7% et Jennifer Lawrence 5%. Finalement, après d’âpres négociations, la star de Hunger Games a touché 7%.

    16 décembre: Les hackers profèrent de nouvelles menaces

    Les pirates informatiques qui ont frappé Sony Pictures ont adressé de nouvelles menaces à ceux qui voudraient aller voir le film L’interview qui tue! «Nous allons vous montrer clairement dans tous les lieux où L’interview qui tue! sera diffusé, à quel destin tragique sont voués ceux qui cherchent à se moquer de la terreur», ont-ils indiqué. «Rappelez-vous le 11 septembre 2001. Nous vous recommandons de vous tenir à distance de ces endroits [où le film sera montré]. Et si votre maison est à proximité, vous devriez partir. Tout ce qui va se passer dans les prochains jours sera dû à la cupidité de SPE. Le monde entier dénoncera Sony». L'avant-première du film prévue le 18 décembre à New York est annulée.

    17 décembre: Sony laisse tomber «The Interview» / Les secrets de Snapchat révélés

    Après les menaces persistantes des hackers, Sony Pictures renonce à sortir le film dans les salles américaines. Ses sorties à l’international, en DVD et en vidéo à la demande sont également peu probables, même un peu plus tard. Le même jour, les acquisitions secrètes de l’application de photos éphémères Snapchat sont révélées au monde entier. Le PDG de Sony Entertainment étant aussi membre du conseil d’administration de Snapchat, il n’était pas difficile pour les hackers de trouver des informations confidentielles sur la start-up.


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