• Popularité de Hollande : un dévissage en quatre paliers

    Popularité de Hollande :

    un dévissage en quatre paliers

    LE MONDE | <time datetime="2014-05-06T18:12:55+02:00" itemprop="datePublished">06.05.2014 à 18h12</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-05-06T19:29:21+02:00" itemprop="dateModified">06.05.2014 à 19h29</time> |Philippe Euzen et Eric Nunès

     

     

    <figure>François Hollande à Carmaux (Tarn), mercredi 23 avril 2014.</figure>

     

    Les sondeurs ont mesuré une baisse continue de la popularité de François Hollande depuis son élection en mai 2012. « C'est un phénomène d'érosion ininterrompue », explique Jérôme Fourquet, directeur du département opinion publique à l'IFOP. Quatre phases de décrochage sont cependant identifiables.

     

     

    D'août à septembre 2012

    Le premier décrochage se situe à la fin de l'été 2012, soit quelques mois après son élection. La courbe de satisfaction mesurée par l'IFOP chute de 9 points. « C'est une très forte cassure due à un télescopage entre la réalité économique d'un pays en difficulté et les images d'un couple présidentiel en vacances à Brégançon », explique M. Fourquet. Les problèmes économiques se succèdent : PSA a annoncé un plan social d'une ampleur sans précédent pour le groupe, les tensions se poursuivent à Florange, alors que M. Hollande avait promis durant la campagne électorale qu'il sauverait les hauts-fourneaux, et le prix du carburant atteint des sommets.

    Mais le président « ne semble pas mesurer ces difficultés ressenties par les Français ». Au contraire, il lance les premières mesures fiscales, dont la fin de ladéfiscalisation des heures supplémentaires, un impopulaire coup de rabot sur les salaires de 8,6 millions de foyers fiscaux, puis lance à la fin du mois de septembre un effort inédit de 36,9 milliards d'euros pour ramener le déficit public à 3 % du PIB, répartis entre hausses d'impôts et coupes dans les dépenses.

     

    « C'est le symbole d'une désillusion. La fin du slogan “le changement, c'est maintenant” », analyse Edouard Lecerf, directeur général de l'institut TNS Sofres. Un style inadapté, un manque de réactivité et d'efficacité qui tranche avec celui deNicolas Sarkozy et une succession de couacs valent au président et à son équipe« un procès en amateurisme ». « Il ne semble alors pas avoir un logiciel adapté à la situation économique de la France », analyse M. Fourquet.

    De février à avril 2013

     

    <figure>Après le report du projet de loi sur la famille, la majorité va donc devoir procéder pas à pas, en morcelant le texte, si elle veut tenir les promesses de François Hollande.</figure>

     

    Une deuxième cassure importante apparaît en début 2013. A cette période, M. Hollande perd 6 points de satisfaction chaque mois. Aux mauvaises nouvelles économiques et à la hausse du chômage s'ajoutent les mobilisations contre le mariage homosexuel et l'affaire Cahuzac, avec l'ouverture d'une information judiciaire en mars. En parallèle, le projet de loi instituant le droit de vote des étrangers aux élections locales radicalise l'électorat périphérique de M. Hollande, notamment celui de droite qui a voté contre M. Sarkozy.

    D'août à septembre 2013

     

    <figure>Le chef de la coalition Ahmed Jarba et le président François Hollande, au Pais de l’Elysée, à Paris, le 26 juin. </figure>

     

    Une nouvelle baisse de la cote de satisfaction du président de la République intervient à la rentrée 2013, bien qu'elle soit moins forte que les deux précédentes. Entre août et septembre, il perd 5 points. Selon M. Fourquet, outre la réception des feuilles d'imposition, c'est le dossier syrien qui en est la cause. Le ministre desaffaires étrangères, Laurent Fabius, et M. Hollande « poussent pour une intervention ». « Mais, bien que l'opération militaire au Mali se soit bien passée, les sondés ne comprennent pas pourquoi il faudrait aller dans ce guêpier. »

    De mars à avril 2014

     

    <figure>François Hollande après son émission sur BFMTV et RMC le mardi 6 mai 2014. </figure>

     

    La dernière grande cassure dans la courbe de satisfaction du président a lieu entre mars et avril 2014. Il perd 5 points dans le sondage réalisé par l'IFOP, atteignant 18 % de satisfaction et 82 % de mécontents. « La popularité présidentielle est minoritaire dans toutes les catégories socio-démographiques et dans l'ensemble des familles politiques, y compris pour la première fois chez les sympathisants socialistes, où elle recule de 12 points », observe le directeur général adjoint de l'IFOP, Frédéric Dabi. Le président « paie le prix de la défaite aux municipales, et se fait jour une déception à l'égard de la réponse apportée par un remaniement souvent jugé vain ».

     

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