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Pourquoi Aurélie Filippetti mène la charge contre l’Hadopi
Pourquoi Aurélie Filippetti mène la charge contre l’Hadopi
Créé le 02-08-2012 à 16h58 - Mis à jour le 03-08-2012 à 16h16Par Paul LoubièreDans un entretien au Nouvel Observateur, la ministre de la Culture juge trop élevé le budget de la haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet.
La ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti. (c) Afp
La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a clairement déclaré la guerre contre l’Hadopi, la haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet. Dans une interview au Nouvel Observateur, elle tire à boulets rouges sur la haute autorité en pointant son manque d’efficacité pour un budget qu’elle juge trop élevé :"12 millions d’euros annuels et 60 agents, c’est cher pour envoyer un million d’e-mails".
En réalité, le budget 2011 n’a pas dépassé 10,5 millions d’euros. Pour cette année, si l’Hadopi a demandé une enveloppe de 12 millions, elle sait très bien qu’elle ne les aura pas. "Dans tous les ministères c’est pareil, estime une source proche du dossier, on demande 12 pour avoir 10,5 et la haute autorité travaille sur ce modèle. Le ministère ne peut pas l’ignorer".
Un symbole du Sarkozysme
Cette charge arrive anti-hadopi arrive dans un contexte particulier. Les lettres plafonds, qui indiquent les plafonds budgétaires que peuvent espérer les ministères, viennent de partir. Et la culture n’a pas été richement dotée. Du coup, le ministère, faute de moyens, s’en prend à un symbole du sarkozysme, l’Hadopi. La création de cette autorité a pourtant été inspirée par un homme de gauche, Denis Olivennes, qui était à l’époque patron de la FNAC et qui dirige aujourd'hui Europe 1.
Dès qu'on en a connu les premières ébauches, la loi Hadopi a déclenché une série de critique, tant sur le fond (doit-on sanctionner les pirates ?) que sur la forme. Le candidat François Hollande n’a pas caché que cette loi devait être "remplacée". En tout cas, Françoise-Marie Marais, présidente de l’Hadopi, n’a toujours pas été reçue par la ministre. Les jours de l’Hadopi sont-ils comptés ?
Tags : Hadopi, Filippetti, internet, Culture, high tech
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