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Présidentielle américaine : deuxième set, Obama
Présidentielle américaine : deuxième set, Obama
Créé le 17-10-2012 à 05h41 - Mis à jour à 11h31Obama a été frais, pugnace, l'exact opposé du type qui semblait avoir une jaunisse lors du premier débat.
Le président Barack Obama et le candidat républicain Mitt Romney lors du second débat présidentiel dans l'Université de Hofstra à Hempstead, New York, le 16 octobre 2012. AFP / TIMOTHY A. CLARYLe gagnant ? Le perdant ? Deux gagnants, hier soir. Les téléspectateurs, qui ont eu le droit à un débat nourri sur le fond, vivant dans la forme, mettant bien en évidence des différences fondamentales entre les deux candidats. Et Candy Crowley, l'animatrice, qui était censée se contenter de tenir le micro et qui a guidé le débat fermement, juste comme il fallait
Un autre gagnant ? Ah oui… Barack Obama. Un Obama frais, pugnace, l'exact opposé du type qui semblait avoir une jaunisse lors du premier débat. Selon notre décompte (scandaleusement partial), il l'a nettement emporté sur 6 questions, les 5 autres se terminant sur un match nul. Mitt Romney, toujours selon notre baromètre biaisé, n'a eu l'avantage sur aucune question.
Romney, répétitif
Hier soir, c'est le républicain qui avait les traits tirés. Il a décliné ses attaques avec un soin répétitif, martelant le double axiome : 1) les quatre dernières années ont été un désastre, 2) je sais comment faire, je suis un businessman. Ses attaques sur le bilan économique ont porté, sa compassion envers une classe moyenne "écrasée" a sûrement rencontré un écho. Mais la charge avait un côté robotique, peu inspiré, très différent du numéro de charme du premier débat.
Attaques en règle contre Romney
Obama, de son côté, a complètement changé de braquet. Il a attaqué Romney bille en tête sur Bain Capital et le peu d'impôts qu'il paye, décochant même une flèche au curare au républicain : "Je ne regarde pas où en est ma retraite, elle n'est pas aussi importante que la vôtre". Il a aussi attaqué fort sur la contraception, accusant Romney de vouloir laisser le gouvernement fédéral décider de son remboursement. Il a mouché Romney sur l'immigration, rappelant – comme à plusieurs autres reprises – les positions ultra que le républicain avait prises pendant les primaires et qu'il renie aujourd'hui. Il a enfin renvoyé Romney dans ses 22 mètres sur la Libye, l'accusant de politiser la mort de diplomates qu'il a nommés et qui lui sont chers.
Démocrates rassurés
Deux moments assez surréalistes. Le premier, quand les deux hommes ont été interrogés sur l'héritage de George W. Bush : Romney a parlé de déficit "scandaleux" sous Bush, tandis qu'Obama faisait la liste des sujets sur lesquels Bush était moins réac que Romney ! L'autre flottement a été sur les questions des armes d'assaut, où les deux hommes ont botté en touche, sans gloire.
Les démocrates sont donc allés se coucher rassurés. Les militants, s'entend. Car les stratèges, eux, n'ont jamais cru à une remontée fulgurante de Romney, comme ils n'avaient jamais cru à un effondrement du républicain. La décision se fera sur le fil du rasoir, comme c'est presque toujours le cas. Mais hier soir, on ne voyait toujours pas comment Obama pourrait perdre cette élection.
Tags : débat, présidentielle US 2012, Parti républicain, Parti démocrate
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