• Présidentielle en Algérie : la campagne s\'achève dans un climat tendu

     

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    Présidentielle en Algérie : la campagne

    s'achève dans un climat tendu

     

    Publié le 13.04.2014, 17h45 | Mise à jour : 23h06      lien 

    La campagne pour l'élection présidentielle de jeudi en Algérie s'achève ce dimanche après des échanges d'une rare violence, le président sortant Abdelaziz Bouteflika (à gauche) accusant de «terrorisme» son principal rival Ali Benflis (à droite), qui n'a cessé de dénoncer les risques de fraude.
     

    La campagne pour l'élection présidentielle de jeudi en Algérie s'achève ce dimanche après des échanges d'une rare violence, le président sortant Abdelaziz Bouteflika (à gauche) accusant de «terrorisme» son principal rival Ali Benflis (à droite), qui n'a cessé de dénoncer les risques de fraude. | AFP

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    La campagne pour l'élection présidentielle en Algérie, s'achève ce dimanche, à quatre jours du scrutin, après des échanges d'une rare violence. Le  sortant Abdelaziz Bouteflika a accusé de «terrorisme» son principal rival Ali Benflis, qui n'a cessé de dénoncer de son côté les risques de fraude. <btn_noimpr style="margin: 0px; padding: 0px;"> </btn_noimpr> 

    Les Algériens sont appelés aux urnes jeudi 17 avril pour élire leur président au  d'un scrutin a priori sans surprise, M. Bouteflika apparaissant comme le grand favori malgré ses ennuis de santé qui l'ont empêché de mener lui-même campagne. 

    «Personne ne pourra nous déstabiliser» affirme le camp de Bouteflika

    Les émissaires du président ont clôturé dimanche la campagne dans une salle parée de vert et de rouge au sein du complexe olympique de Chéraga, à l'ouest d'Alger. Ils ont vanté le «miracle» de leur champion qui «a sorti l'Algérie des ténèbres vers la lumière». «Nous avons une armée puissante et des services de sécurités forts, personne ne pourra nous déstabiliser», a menacé le directeur de campagne Abdelmalek Sellal, visant ainsi indirectement le challengeur Ali Benflis, au cas où il serait tenté de contester dans la rue une victoire de M. Bouteflika. 

    M. Benflis a quant à lui réuni ses partisans en milieu d'après-midi au stade municipal de Rouiba (est). Il a dénoncé «des menaces et des campagnes de dénigrement qui ne trompent plus personne».

    VIDEO. Algérie : fin de campagne présidentielle sur fond d'échanges violents


    Absent de la campagne entamée le 23 mars, M. Bouteflika est apparu dimanche soir à la télévision, pour la deuxième fois en deux jours. Recevant Lakhdar Brahimi, diplomate algérien, envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, il a de nouveau commenté la campagne électorale en la qualifiant de violente. Selon Elwatan.fr, le président sortant, qui s'exprimait d'une voix très basse, a déclaré à son interlocuteur : «Il y a eu des appels à la fitna (guerre, ndlr) et à des interventions étrangères (...), des appels à la violence». Et de conclure, dépité : «C'est quoi ça ? C'est une fitna ? Une révolution ? Un printemps ?». 

    VIDEO. Abdelaziz Bouteflika à la télévision dimanche soir


    La veille, lors d'une audience accordée au chef de diplomatie espagnole, José Manuel Garcia-Margallo, Abdelaziz Bouteflika avait tenu des propos similaires. D'une voix faiblement articulée, il avait accusé M. Benflis d'avoir appelé à la violence, osant même le terme de «terrorisme». «Qu'un candidat vienne menacer les walis (préfets) et les autorités, disant de faire attention à leurs familles et à leurs enfants en cas de fraude, cela veut dire quoi», a déclaré M. Bouteflika devant son hôte. C'est «du terrorisme à travers la télévision», a souligné M. Bouteflika, observant en français que la campagne avait parfois «manqué d'élégance». Quelques heures avant la charge du président contre M. Benflis, la direction de campagne de M. Bouteflika l'avait aussi accusé de violences. 

    VIDEO. Abdelaziz Bouteflika à la télévision samedi soir



    La fraude, une «vieille habitude»

    Le président faisait allusion à des propos de M. Benflis mercredi sur les risques de fraude électorale. «La fraude est haram (illicite). Le faux et usage de faux est haram. Je m'adresse aux walis, aux chefs de daïras (sous-préfets) : vous avez de la famille, pensez à la préserver», avait-il dit. «Soyez vigilants», avait également lancé M. Benflis à l'adresse des électeurs. «Ceux qui se sont habitués à spolier la parole du peuple, à détourner sa volonté, veulent garder leurs vieilles habitudes de la fraude», avait-il insisté.

    La fraude est un serpent de mer de tous les rendez-vous électoraux en Algérie. Un ancien préfet vient d'ailleurs de confesser l'avoir pratiquée par le passé à la demande de sa hiérarchie. Dès le début de la campagne, M. Benflis, ancien Premier ministre connaissant les rouages de l'administration, a prévenu que la fraude serait son «principal adversaire» le 17 avril.

    Pour lui, la fraude fut le «vainqueur» et la démocratie «le perdant» de la présidentielle de 2004 dont il était sorti humilié avec seulement 6% des voix, deuxième derrière Bouteflika qui en avait recueilli 85% dès le premier tour.

    Affaibli par un AVC qui a nécessité près de trois mois d'hospitalisation en France l'année dernière, M. Bouteflika, 77 ans dont 15 à la tête de l'Algérie, suit une rééducation pour récupérer toutes ses facultés d'élocution et sa mobilité.

    Six candidats dont une femme
    Six candidats se présentent à la présidentielle de jeudi en Algérie, pour laquelle le chef de l'Etat sortant Abdelaziz Bouteflika est donné favori.

    - Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, élu en 1999, puis en 2004 et 2009 après avoir modifié la Constitution qui limitait la présidence à deux mandats. 
    En 1999, il avait fait du retour à la paix en Algérie, déchirée par plus de dix ans de guerre civile, son principal cheval de bataille. Né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc) d'une famille originaire de Tlemcen (ouest algérien), il s'engage en 1956 dans l'Armée de libération nationale contre le colonialisme français. A 25 ans, il est nommé ministre de la Jeunesse et des Sports, puis un an plus tard chef de la diplomatie, poste qu'il occupera jusqu'en 1979. Sous Chadli Bendjedid, il est écarté. Après six ans passés à l'étranger, il refuse en janvier 1994 la présidence mais l'accepte en 1999. Après un AVC en 2013, il est hospitalisé à Paris pendant 80 jours et depuis son retour il n'a jamais pris la parole en public et n'a tenu que deux conseils des ministres.

    Ali Benflis, 70 ans, son principal rival, né le 8 septembre 1944 à Batna, est magistrat de formation. Il devient ministre de la Justice en 1988, après avoir co-fondé la Ligue algérienne des droits de l'Homme. Elu député du Front de libération nationale (FLN) en 1997, il est chargé en 1999 de diriger la campagne électorale de M. Bouteflika dont il devient rapidement l'homme de confiance, et son chef de gouvernement (2000-2003), avant une rupture brutale. Resté à la tête du FLN, il se présente en 2004 contre son mentor mais ne recueille que 6,42% des voix. Il disparaît de la scène politique durant dix ans jusqu'à sa nouvelle candidature en 2014. 

    - Louisa Hanoune, 60 ans, qui dirige le Parti des travailleurs (gauche), est candidate pour la troisième fois à la présidentielle. Née le 7 avril 1954 à Jijel (est), cette diplômée de Droit est l'une des fondatrices et présidente de l'Association pour l'égalité devant la loi entre les femmes et les hommes. A Alger, elle rejoint l'Organisation socialiste des travailleurs (OST, clandestine) et est arrêtée deux fois (1983, 1988). En 1989, avec le multipartisme, elle est membre fondatrice du Parti des travailleurs dont elle devient secrétaire générale en 2003 tout en étant élue trois fois députée. 

    - Moussa Touati, 60 ans, président du Front national algérien (FNA, nationaliste) qu'il a créé en 1999, est pour la troisième fois consécutive candidat à la tête de l'Etat. Né le 3 octobre 1953 à Médéa (centre), il entre dans l'armée à la sortie du lycée. Après avoir été formé en Syrie et en Libye, il intègre les Douanes et préside durant quelques années la CNEC (Coordination nationale des enfants des martyrs de l'indépendance). 

    - Ali Fawzi Rebaïne, 59 ans, est le chef du parti Ahd 54 (1954, début de la guerre d'indépendance), qu'il a cofondé en 1991. Il en est lui aussi à sa 3e candidature consécutive. Né le 24 janvier 1955 à Alger, cet opticien est un co-fondateur de la première Ligue des droits de l'Homme et du comité national contre la torture. Fils d'une famille de révolutionnaires, il est arrêté à deux reprises, dont en 1985 pour "atteinte à la sûreté de l'Etat et constitution d'association illégale". Condamné à 13 ans de prison, il est libéré en 1987 par grâce présidentielle.

    - Abdelaziz Belaid, 50 ans, plus jeune candidat, se présente pour la première fois à la présidentielle. Né le 16 juin 1963 à Batna, il est titulaire d'un doctorat en médecine et d'une licence en droit. Membre du FLN dès ses 23 ans, il est élu deux fois député du parti historique mais le quitte en 2011 pour créer en 2012 le Front Moustakbel (Avenir).


     

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