Dès 18 h 44, "François Hollande sera le prochain président de la République", titre le site internet du Soir, à Bruxelles. Quelle République ? Pas besoin de le préciser : les Belges se sont passionnés pour l'élection présidentielle française. Ils étaient 500 000 à suivre le débat entre les deux candidats. "Je suis belge, d'origine marocaine. Cette élection nous concerne tous", nous disait dimanche un chauffeur de taxi bruxellois.

À 20 h 11, "Chaleureuses félicitations à mon ami François !" tweete le Premier ministre socialiste belge, Elio Di Rupo. Thierry Giet, le président du PS belge, ajoute sa voix : "Il s'agit d'un moment historique pour la France, mais aussi d'un véritable tournant pour l'Europe. On peut en effet espérer que le nouveau président de la République française pourra impulser, aux côtés du Premier ministre belge, Elio Di Rupo, une autre vision pour l'Europe : celle d'une Europe qui mise sur la croissance et l'emploi, au lieu de l'austérité aveugle."

"Marge étroite"

Mais le quotidien populaire La Dernière Heure douche quelque peu cet espoir : "Hollande arrive à l'Élysée avec une marge étroite pour tenir ses promesses de nouvelles dépenses et ses engagements à assainir les finances de la France, sur lesquelles l'attendent ses partenaires européens."

Hollande et l'Europe : un thème également en une des préoccupations du quotidien De Morgen qui a interrogé le commissaire européen au Commerce extérieur. Le Belge Karel De Gucht ne s'attend pas à de grands bouleversements sur la scène européenne : "Il y a un discours d'avant élection, et celui d'après. Dès lundi, on entendra un ton différent venu de Paris." Karel De Gucht ne s'attend pas non plus à une rupture dans le couple franco-allemand. Le pacte de discipline budgétaire ? "Il ne sera pas remis en cause, même si on va y ajouter un volet croissance", ajoute le ministre des Finances, Didiers Reynders.

La Libre Belgique dresse le portrait du sortant, "Les 1 001 visages d'un omniprésident". Le Soir monte en une de son site internet cet aveu : "Je porte toute la responsabilité de cette défaite." Quant au quotidien populaire flamand Het Laatste Nieuws, point de page spéciale sur les élections françaises, mais un large bandeau en une du site web : "Anderlecht fête son 31e titre au championnat". C'est du foot. Pas de la politique.