• Les militants socialistes votent, Désir ultra-favori pour diriger le PS

    Créé le 11-10-2012 à 08h46 - Mis à jour à 22h46  lien

     

     

    Les militants socialistes ont voté jeudi soir sur cinq textes d'orientation politique, en prévision du congrès de Toulouse de leur parti, lors d'un scrutin qui consacrera sans surprise le texte de "rassemblement" d'Harlem Désir, ultra-favori pour diriger le parti.
(c) Afp

    Les militants socialistes ont voté jeudi soir sur cinq textes d'orientation politique, en prévision du congrès de Toulouse de leur parti, lors d'un scrutin qui consacrera sans surprise le texte de "rassemblement" d'Harlem Désir, ultra-favori pour diriger le parti. (c) Afp

    PARIS (AFP) - Les militants socialistes ont voté jeudi soir sur cinq textes d'orientation politique, en prévision du congrès de Toulouse de leur parti, lors d'un scrutin qui consacrera sans surprise le texte de "rassemblement" d'Harlem Désir, ultra-favori pour diriger le parti.

    Le vote, auquel étaient appelés à partir de 17H00 dans les sections quelque 173.000 adhérents (dont 72.000 environ à jour de cotisation), s'est achevé à 22H00. Les premiers résultats seront connus dans la nuit.

    Choisi en septembre par Martine Aubry et par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pour conduire la motion à vocation majoritaire (la "motion 1"), qui réunit l'ensemble des ministres du gouvernement et les ténors du PS, Harlem Désir, et donc sa motion, sont grands favoris.

    L'ancienne patronne du PS Martine Aubry lui a d'ailleurs témoigné son soutien en allant voter dans sa ville de Lille, voyant en lui le "candidat" pour "porter le parti dans cette période très importante pour la France".

    Le Premier ministre a lui déposé son bulletin dans l'urne de la section "Nantes Ouest" du PS de Loire-Atlantique en demandant de "dépasser les ambitions personnelles" pour "se rassembler sur l'essentiel, surtout quand le gouvernement est engagé dans une bataille pour le redressement du pays". Assurant que le PS ne serait "jamais un parti godillot", il a souligné que "les débats n'empêchent pas le rassemblement".

    M. Désir a lui voté dans sa section d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

    Cette consultation s'inscrit dans le processus de désignation du successeur de Martine Aubry au poste de premier secrétaire du PS, un processus taxé d'"opaque" et de "verrouillé" par de nombreuses voix au PS.

    Les seuls enjeux de ce scrutin sont le taux de participation ainsi que le score obtenu par le texte de M. Désir.

    Au PS, on souligne qu'aux derniers congrès où cinq motions avaient été déposés, le score de 70% n'a jamais été atteint par la motion majoritaire, résultat de la dispersion automatique des votes.

    Emmanuel Maurel, vice-président de la région Ile-de-France, qui mène la motion de l'aile gauche du PS (la "motion 3") escompte un score à "deux chiffres".

    Un deuxième vote des militants socialistes aura lieu le 18 octobre pour départager les deux premiers signataires des deux motions arrivées en tête ce jeudi pour diriger le parti, si tous deux se présentent.

    M. Maurel et ses amis de la motion "Maintenant la gauche, le social au coeur", en pointe contre la ratification du traité budgétaire européen, entendent "peser" désormais au sein du PS pour défendre leurs vues. Pour eux, le traité, adopté ce jeudi par le Sénat après l'Assemblée mardi, doit être renégocié.

    La motion d'Harlem Désir fait valoir que ce traité n'est qu'une première étape devant conduire à une Europe de la relance.

    Les trois autres motions sont "Question de principes", menée par Juliette Méadel, "Oser. Plus loin, plus vite", avec Stéphane Hessel pour premier signataire, et "Toulouse, mon congrès", de Constance Blanchard.

    A Paris, dans une section du XIe arrondissement, Richard Franco, 55 ans, a expliqué à l'AFP pourquoi il avait voté pour cette dernière : "Voter comme un seul homme sur la motion 1, avec tout le monde derrière, non. Et cette façon de (...) culpabiliser les autres motions, ça m'a un peu gêné", a-t-il témoigné.

    David, 28 ans, a lui choisi la motion 1, et souligne "la nécessité du rassemblement, dans une période difficile pour le gouvernement avec l'éclatement de la gauche, des impatiences compréhensibles". Il a "déploré" toutefois "la façon dont cette motion s'est constituée de manière un peu maladroite" et a demandé qu'"on en finisse" avec le Congrès pour "s'atteler" à la "préparation des prochaines échéances et expliquer l'action du gouvernement".

    Dernier enjeu: le score obtenu par chacune des cinq motions doit décider de la répartition des postes entre les différentes sensibilités au sein des instances dirigeantes.

    Parmi les critiques émises au sein du PS, certains déplorent qu'Harlem Désir soit déjà en poste à la tête du parti, puisqu'il assure l'intérim depuis le départ précipité de la maire de la Lille.

    Le congrès de Toulouse (26-28 octobre) doit définir le rôle du parti, après dix années d'opposition: soutien au gouvernement, promotion de nouvelles idées, etc.


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  • Cumul des mandats : c’est officiel, le PS a enterré sa promesse

     
    François Krug | Journaliste Rue89

     

    Les cumulards du PS avaient jusqu’au 1er octobre pour démissionner. Résultat : il en reste plus de 220... et cela ne dérange plus la direction du parti.

     

    Le Cumuloscope
    Avec le Cumuloscope, vous pouvez interpeller directement les députés et sénateurs socialistes, sur Twitter, Facebook et par e-mail. Vous pouvez aussi partager leurs réponses et nous aider à réactualiser notre liste, sur Twitter (en utilisant le hashtag #cumuloscope) ou par e-mail (cumul@rue89.com).

    C’est encore difficile à croire, mais il faut bien se rendre à l’évidence : pendant deux ans, les militants du PS, les électeurs socialistes et les médias ont été victimes d’une hallucination collective.

    Ils s’étaient persuadés que le PS s’était engagé à interdire le cumul des mandats à ses parlementaires, sans attendre qu’une loi impose la même règle aux autres partis.

    Ils s’étaient même mis en tête que ces députés et sénateurs socialistes devaient démissionner de leurs mandats locaux avant le 1er octobre.

    Date limite : 2014, comme tout le monde

    Quand certains osaient douter, les hallucinés brandissaient ce qu’ils pensaient être des preuves. Et ce texte adopté solennellement par le PS en 2010, alors ? Et ce courrier de Martine Aubry, lorsqu’elle était encore première secrétaire, rappelant aux parlementaires que l’heure approchait, hein ?

    Tout cela n’a pas existé, ou presque pas. Une interdiction formelle du cumul ? C’était un simple « appel ». Une date limite ? Aucune, à part 2014 et l’entrée en vigueur de la loi promise par François Hollande, et qui s’appliquera à tous les partis politiques.

    Ce lundi, lors de son point presse, David Assouline, le porte-parole du PS, a donc pu expliquer tranquillement :

    « Bien entendu, nous réitérons l’appel à l’ensemble des parlementaires qui ont pris cet engagement [...]. Ce n’est pas une question de jour, de date ou d’heure [...]. »

    « Ce que pense Martine Aubry, je m’en fous »

    Pas de date limite ? Ça tombe bien, c’est aussi ce qu’avaient compris les parlementaires socialistes concernés :

    • début septembre, notre Cumuloscope en recensait 234 ;
    • ce lundi, ils étaient encore... 223.

    Tous ont une bonne raison de continuer à cumuler, comme l’avaient démontré leurs réponses à vos interpellations.

    Et certains d’entre eux ont une manière bien directe de résumer ce que leur inspirait cette règle de non-cumul adoptée par les militants et défendue par Martine Aubry. Comme le sénateur Christian Bourquin, président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, qui a expliqué lors d’une conférence de presse vendredi :

    « Ce que pense Martine Aubry, je m’en fous totalement ! »


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  • Désir ou Cambadélis ? Les camps en présence

    Créé le 10-09-2012 à 18h19 - Mis à jour à 20h21

    Le premier signataire de la motion, destiné à devenir le patron du parti, sera désigné mardi. Mais qui soutient qui ?

     

    Les deux prétendants ont serré de près la première secrétaire pendant cette université d'été du PS. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

    Les deux prétendants ont serré de près la première secrétaire pendant cette université d'été du PS. (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)
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    Officiellement, il n'y a pas de campagne. Le match entre Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis sera arbitré entre Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault sous le haut patronage de François Hollande. Les deux candidats au poste de numéro 1 du parti rivalisent donc de discrétion dans cette drôle de bataille interne, où ouvrir le feu, c'est surtout s'exposer à partir en fumée. La campagne s'est donc menée en sous-main avec des réunions en tous sens, destinée à faire du lobbying. Peu à peu, deux camps ont émergé.

    La troïka :

    Dans le trio décisionnaire, difficile de dire vers qui penche la balance. Martine Aubry a porté en interne la candidature de Jean-Christophe Cambadélis face à Harlem Désir, plébiscité par les hollandais historiques. Le Premier ministre a semblé se ranger dans un premier temps à son avis. Quant à Hollande, il a laissé courir la consigne : "n'emmerdez pas Martine". Mais il a également reçu ses proches comme Stéphane Le Foll qui ont exprimé leur volonté de pousser Désir. La décision finale du château reste une source de mystère.

    Les ministres :

    Avantage Désir. Les poids lourds du gouvernement ont exprimé leur sympathie pour le numéro 2 du PS. Stéphane Le Foll (Agriculture), le plus remonté des ministres hollandais, a réuni autour de lui Vincent Peillon (Education), Pierre Moscovici (Economie), Manuel Valls (Intérieur) et Delphine Batho (Environnement). Chacun leur tour, dans une chorégraphie médiatique minutée, ils ont pris le parti de Désir.

    De son côté Jean-Christophe Cambadélis a enregistré le soutien de dernière minute d'Alain Vidalies, ministre des relations avec le Parlement. Il avait participé à l'élaboration de la gauche plurielle avec le député de Paris. Les ministres aubrystes comme François Lamy ont réservé leur choix.

    Au Parlement :

    Dès l'université de la Rochelle, Jean-Christophe Cambadélis a pu compter sur son soutien le plus précieux. Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, s'est affiché à ses côtés. L'ancien lieutenant de Fabius et l'ancien lieutenant de DSK, main dans la main.

    Les deux présidents de groupe au Sénat et à l'Assemblée, François Rebsamen et Bruno Le Roux, n'ont pas exprimé publiquement leur opinion personnelle, malgré leur profil de hollandais. Les parlementaires se sont ensuite rangés selon leurs courants dans les négociations internes. Mais peu d'entre eux ont exprimé publiquement leur choix, à part Elisabeth Guigou qui a fait connaître sa préférence pour Harlem Désir.

    Personnalités du PS :

    Ce n'est pas une surprise, Bertrand Delanoë a annoncé qu'il soutenait son ancien lieutenant Harlem Désir. Anne Hidalgo, candidate à la succession du maire de Paris, en a fait de même. A défaut de compter sur le soutien public de l'actuel Premier ministre, Désir a aussi reçu l'appui d'un ancien chef de gouvernement, Michel Rocard. Enfin Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, s'est rangé à ses côtés, non sans dénoncer au passage un processus à la "nord-coréenne".

    Jean-Christophe Cambadélis possède quant à lui de solides appuis dans le parti. La direction et l'appareil aubryste soutiennent le choix de la première secrétaire. Encore faut-il qu'il soit définitif. Réponse demain soir.

    Les sympathisants :

    En principe, on ne leur demande pas leur avis pour désigner la tête de liste de la motion. Mais l'institut Ifop est allé sonder les électeurs socialistes pour Paris Match. Ils sont 72% à se prononcer à faveur de Harlem Désir. 22% soutiennent Jean-Christophe Cambadélis. 4% ne veulent ni l'un ni l'autre, tandis que 2% avouent ne pas les connaître , et 1% ne se prononcent pas.


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  • Succession PS: Martine Aubry, confiante, veut couper court aux critiques


    Créé le 05/09/2012 à 18h56 -- Mis à jour le 05/09/2012 à 20h52 lien
     
    Martine Aubry entourée de Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis, à La Rochelle, le 26 août 2012
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    Martine Aubry entourée de Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis, à La Rochelle, le 26 août 2012 Jean-Pierre Muller afp.com

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    Martine Aubry a tenté mercredi de couper court aux critiques sur sa succession à la tête du PS, pendant que les deux prétendants, Harlem Désir et Jean-Christophe Cambadélis, engrangeaient des soutiens pour faire pencher la balance dans la dernière ligne droite.

    "J'entends dire que je choisis toute seule dans mon bureau, eh bien non (...) Je continue - et là, je suis arrivée pratiquement au bout - à entendre chacun", a lancé la maire de Lille, en souhaitant que "notre candidat au premier secrétariat soit choisi par un consensus général".

    Affichant sa confiance et évoquant sans détour son départ de la direction du PS, Martine Aubry a assuré que "les choses vont bien se passer et moi j'en suis ravie, parce que cela veut dire que je laisserai le Parti socialiste sur de bons rails et dans de bonnes mains".

    La discrétion paraissait prévaloir mercredi dans l'entourage de la première secrétaire où l'on indiquait seulement que Martine Aubry poursuivait ses entretiens en vue du Conseil national (le "parlement" du parti), le 12 septembre, soit dans une semaine, qui prendra acte des motions devant être soumises ensuite au vote des militants.

    Le nom du premier signataire de la motion "majoritaire", concoctée par Martine Aubry et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, fournira une indication très nette aux militants sur les préférences de Mme Aubry sur sa succession.

    "J'attends que Martine Aubry nous fasse des propositions", a déclaré à l'AFP le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux. "Je me dis que le choix qui va être le sien, elle y travaille en ce moment, doit avoir l'assise la plus large possible (...) et la légitimité la plus forte", a-t-il ajouté.

    Aller vite en cette période de rentrée

    Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a manifesté sur BFM TV son exaspération, appelant à ce que la question de la succession de Martine Aubry, dont les Français "se moquent" en cette rentrée "anxiogène", soit réglée "vite".

    "Tout ce qui donnerait l'impression, de nouveau, que le PS ne s'occupe que de son nombril sera une désespérance de plus pour le peuple français", a-t-il martelé.

    Pour Bruno Le Roux, la bronca qui se poursuit de la part de plusieurs ténors PS face à un processus de désignation trop verrouillé à leurs yeux, ne représente qu'une "posture tactique" pour essayer de "faire vivre une minorité" au sein du parti.

    A l'approche du Conseil national, les prises de position publiques en faveur de Harlem Désir, le numéro deux du parti, ou de Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, se sont multipliées.

    Les deux hommes appuieront la même motion de "rassemblement". Mais la question est de savoir qui des deux en sera le premier signataire, et donc le probable futur numéro un du parti.

    Mercredi le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a souhaité que Jean-Christophe Cambadélis succède à Martine Aubry. Une prise de position répondant à celle de son collègue de l'Education Vincent Peillon, qui s'est prononcé mardi en faveur de Harlem Désir.

    Claude Bartolone a invité à cet égard "les ministres qui s'occupent plus aujourd'hui de la composition de la direction du PS que de leur ministère" à "bosser".

    Dans une contribution au Monde datée de jeudi, Jean-Christophe Cambadélis a exposé pour la première fois de façon élaborée son projet pour le PS s'il venait à en prendre les rênes.

    Des "conventions" pour permettre aux socialistes de "trancher" sur différents sujets actuels, "la rénovation de la vie publique", "associer les territoires au changement" et aussi une plus grande "influence" du PS au sein du Parti socialiste européen figurent parmi les "exigences" que souhaite promouvoir le député de Paris.

    Cent responsables locaux du PS ont d'autre part manifesté dans un communiqué leur soutien au député de Paris qui "a les capacités de conduire le PS dans un esprit d'unité et d'efficacité (...) C'est un intime de la gauche dans sa diversité".

    © 2012 AFP

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