François Hollande a ouvert, lundi 19 octobre, à Paris, la quatrième conférence sociale pour l’emploi qui réunit gouvernement, patronat et syndicats — excepté la CGT, qui l’a qualifiée de « grand-messe d’experts patronaux », et Solidaires, qui la boycottent. Ce rendez-vous que le chef de l’Etat veut emblématique de son quinquennat devait aborder trois thèmes : la création du compte personnel d’activité ; la transition énergétique et la COP21 ; la transformation numérique du travail.
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Juste avant son lancement, François Hollande a dit, sur RTL, attendre des organisations syndicales un « engagement pour le dialogue ».
« Nous devons vivre dans une société apaisée. Il y a toujours des conflits, toujours des confrontations, toujours des intérêts qui sont divergents. Comment les surmonte-t-on ? Par la violence ? Sûrement pas. Par de l’apaisement, donc par le dialogue.
L’objet même de la conférence sociale, c’est de donner une feuille de route pour l’année qui vient, pour aborder les grandes questions qui sont posées dans le pays, c’est-à-dire l’emploi, la formation et la préparation de l’avenir. »
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- Compte personnel d’activité
Cette première table ronde sera présidée par Myriam El Khomri, ministre du travail, et porte sur la sécurisation des parcours professionnels et la création du compte personnel d’activité.
Présenté par le chef de l’Etat comme la grande réforme sociale de son mandat, et qui devrait faire l’objet d’une loi au premier semestre 2016, le compte personnel d’activité (CAP), base d’une « sécurité sociale professionnelle », prévoit de rattacher tous les droits sociaux (formation, pénibilité, épargne temps, assurance chômage, etc.) à la personne et non plus au contrat de travail. Il est envisagé afin de mieux prendre en compte la plus grande instabilité des parcours professionnels et la précarité dans laquelle se trouvent certains actifs et le développement de nouvelles formes d’emploi.
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- Transition énergétique et conférence sur le climat COP21
La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, mènera les discussions sur la transition énergétique. Les enjeux pour l’emploi, la croissance verte et la formation seront au cœur des débats.
Le rapport d’activité 2014 de l’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte remis au gouvernement pointe le gisement d’emplois de l’économie verte. Elle « concerne directement près de quatre millions de personnes en emploi. Seulement 140 000 d’entre elles occupent un métier dit “vert ”, à finalité environnementale, alors que les autres exercent un métier “verdissant”, dont les compétences sont amenées à évoluer afin de prendre en compte les enjeux environnementaux ».
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- Transformation numérique du travail
La troisième table ronde, présidée par le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, abordera le thème de la nouvelle France industrielle et de la transformation numérique, sur la base du rapport du DRH d’Orange , Bruno Mettling, et de ses trente-six préconisations pour numériser les entreprises.
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Le gouvernement a évité de mettre à l’agenda la réforme la plus litigieuse, celle du code du travail. Cette quatrième rencontre sera close par le premier ministre, Manuel Valls.