C'était le 4 août 2013. Le journaliste américain Steven Joel Sotloff, 31 ans, venait d'entrer dans le nord de la Syrie par la frontière turque et était enlevé par des djihadistes près d'Alep, rapporte le Washington Post. Treize mois plus tard, mardi 2 septembre, l'Etat islamique a diffusé une vidéo dans laquelle un djihadiste décapite un homme identifié comme Steven Sotloff.
Si la vidéo n'a pas encore été authentifiée, elle présente toutefois les mêmes caractéristiques que celle montrant la mort d'un autre journaliste américain, James Foley, diffusée le 20 août. Dans cette dernière, le bourreau affirmait d'ailleurs que Steven Sotloff serait le prochain à mourir, si les Etats-Unis ne cessaient pas leurs bombardements contre les positions de l'Etat islamique (EI) en Irak.
Difficile, pour l'heure, de trouver des éléments qui permettent d'esquisser un portrait, qu'il soit personnel ou même professionnel, de Steven Sotloff. Son nom est moins connu que celui de James Foley, notamment parce que sa famille avait choisi de taire son enlèvement, dans l'espoir qu'une moins forte médiatisation lui permettrait d'être plus en sécurité.
En 2016, tous vos salariés devront être couverts par une mutuelle d’entreprise. En tant qu’employeur, vous devrez proposer une couverture santé minimale à tous vos salariés…
« UN VOYAGEUR »
Originaire de Miami, Steven Sotloff, qui restait un fervent supporteur du club debasket des Heats, est diplomé en journalisme de l'université d'Orlando, selon son profil LinkedIn, sur lequel il se présente comme « un voyageur ». Steven Sotloff a ainsi vécu au Yémen pendant plusieurs années et parlait arabe couramment, rapporte pour sa part The Telegraph.
Sur son compte Twitter, encore actif, Steven Sotloff se présente comme un « philosophe engagé de Miami, actuellement en Libye et ayant collaboré avec The Time, The National Interest, Foreign Policy, CSM, The Diplomat, LWJ et plus ». Il a aussi été l'invité régulier de CNN et de Fox News, note le site Heavy.com.
Parmi ses publications notables pour le Time, un récit de l'attaque du consulat américain à Benghazi en septembre 2012, un reportage à Alep avec les civils, etun sur la Libye post-Kadhafi.
Dans un tweet publié en septembre 2012, le journaliste expliquait avoir été la cible de tirs de l'armée syrienne, lors d'un précédent reportage dans le pays.
Working link to me being hunted by Syria jets outside Aleppo: http://www.youtube.com/watch?v=JhxJt0drXWI&feature=youtu.be …
UN PASSIONNÉ QUI VOULAIT UNE DERNIÈRE « BONNE HISTOIRE »
Dans les colonnes du Daily Beast, son fixeur au moment de sa capture revenait sur ses derniers jours :
« Il m'avait dit qu'il voulait arrêter le reportage pour quelque temps, au moins concernant les conflits au Moyen-Orient, et peut-être s'inscrire à une formation de retour en Floride. Mais il voulait d'abord en faire un dernier en Syrie. Il disait qu'il voulait une bonne histoire. »
Ce témoin des derniers jours libres de Sotloff le dépeint comme un journaliste expérimenté et prudent, qui avait déjà été en Syrie durant la guerre, mais aussi en Libye, en Egypte et au Yémen. Une passion pour le Moyen-Orient que ses nombreux tweets sur les troubles en Libye et en Syrie viennent confirmer.