• Rebecca, atteinte de sclérose en plaques : «Le cannabis seul pouvait me soulager»

    Rebecca, atteinte de sclérose en plaques :

    «Le cannabis seul pouvait me soulager»

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    <time class="date" datetime="2014-01-14T07:46:35+01:00" itemprop="datePublished" pubdate="pubdate">Publié le 14/01/2014 à 07:46</time> | 5

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    santé

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    L'autorisation du Sativex : un progrès important/Photo DR

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    L'autorisation du Sativex : un progrès important/Photo DR

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    Médicament à base de cannabis, le Sativex a reçu son autorisation de mise sur le marché le 9 janvier. Souffrant de sclérose en plaques, Rébecca se félicite de ce progrès thérapeutique, mais constate aussi l’énorme retard de la France.

    Elle a passé la cinquantaine. Travaille toujours à temps plein. Et gardera l’anonymat. «En 2001, on m’a diagnostiqué une sclérose en plaques», commence alors Rebecca… Concrètement, dans sa vie quotidienne ? «La maladie se manifestant par poussées, au début, après ces poussées, je restais pendant un à deux mois avec des spasmes, des contractures très violentes du côté droit qui me réveillaient à peine endormie. Au-delà de la douleur, j’étais épuisée», résume-t-elle.

    «Sachant qu’aucun antalgique ne me soulageait, j’ai consulté des forums sur internet, beaucoup lu aussi. Le cannabis y était régulièrement évoqué comme relaxant. En 2005, j’ai essayé après une poussée. Je fumais un joint avant d’aller me coucher - que de l’herbe, pas de résine - comme d’autres avaleraient un anti-douleur, et ça s’est avéré très efficace contre les spasmes, les contractures. Je gagnais ainsi cinq à six heures de tranquillité par nuit», poursuit Rebecca.

    Le légitime contre le légal

    La loi ? Murs de son appartement couverts de livres, d’études, d’essais philosophiques, épaisse documentation sur la sclérose en plaques ou références précises «au rapport courageux de l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant», appelant à une légalisation contrôlée du cannabis, notamment pour son usage thérapeutique… «Heureusement, je fais partie des gens qui sont suffisamment informés pour pouvoir faire la différence entre ce qui est légitime et ce qui est légal. Le fait que le cannabis soit interdit ne m’a jamais mis en situation de dissonance morale. J’estimais n’avoir pas à souffrir s’il existait une substance pouvant me soulager», explique Rebecca. Qui se félicite donc aujourd’hui du «progrès que représente la mise sur le marché du Sativex, même si elle est tardive, 17 pays d’Europe ayant déjà autorisé ce médicament».

    Mais elle n’en reste pas moins dubitative quant à la capacité à progresser de la société française, sur le dossier. «à l’heure actuelle, je ne fume plus de cannabis, n’ayant pas refait de poussée depuis plusieurs années. Cela corrobore les résultats des études montrant que le risque d’addiction est très faible dans le cadre d’un usage thérapeutique. Mais ce qui m’attriste le plus, encore aujourd’hui, c’est qu’à l’époque où je consommais, en discutant avec d’autres malades, moins avertis, le poids du tabou sur le cannabis les empêchait de braver l’interdit. Ils se résignaient à souffrir en silence. Ils ne voulaient même pas essayer parce que c’était mal», souligne-t-elle, consternée «des amalgames grossiers que l’on fait encore en France entre cette drogue et sa molécule thérapeutique, ce frisson de transgression qui entoure encore le mot «cannabis» (lire ci-contre).


    Mauvais amalgames

    «Il suffit de regarder les représentations qu’il y a autour du Sativex», commence Rebecca. «Certains médias parlent de l’arrivée de ce spray en l’illustrant avec un fumeur de joint. Or jamais on n’illustrerait un article sur les morphiniques, indispensables aujourd’hui dans la lutte contre la douleur, par des images de toxicomanes, de fumeries d’opium ou des champs de pavot ! Cela montre à quel point la société française est encore en retard, le cannabis restant tabou et sa molécule l’otage d’un débat de politique politicienne attisé par les plus réactionnaires, notamment à l’UMP», estime Rébecca… qui ne tire aucune fierté d’avoir fumé. «Pour une question de santé, j’aurais préféré le spray… C’est même consternant aussi de penser que l’état d’esprit rétrograde de la France, qui a été également très longtemps à la traîne sur les anti-douleurs avec des considérations morales archaïques, a placé le malade en position de risque en l’obligeant à la clandestinité s’il voulait un soulagement.»


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