• LES DIFFERENTES CONNOTATIONS du voile


    Dans les sociétés musulmanes, la question a rarement eu l'importance qu'elle revêt aujourd'hui et le thème du voile n'a été abordé généralement dans la littérature musulmane que d'un point de vue théologique, obstacle offusquant la vision de Dieu et non comme tenue vestimentaire.

    Pendant longtemps, les légistes musulmans ont invariablement affirmé le caractère obligatoire du port du voile pour les femmes musulmanes nubiles de condition libre, en s'appuyant essentiellement sur l'interprétation du verset 31 de la sourate 24 - assez obscure - ainsi que sur le verset 59 de la sourate 33 - plus précis, mais mentionnant le jilbâb, forme de manteau ou de châle. Le débat et les interprétations portent généralement sur la partie à cacher qui relève de l'interprétation du concept coranique de 'awra, les parties à dissimuler au nom de la pudeur à la vue des autres, après la puberté[.] Pour les femmes nubiles, il s'agit pour la plupart des commentateurs du corps entier à l'exception du visage et des mains, parfois des pieds[1].

    Dans l'idée du respect du principe général de la pleine qualification des femmes à la participation de la vie publique, la plupart des légistes tempèrent également l'obligation de se voiler[1] si elle entre en contradiction avec cette participation[].

    A la différence du Nouveau Testament, le Coran ne présente pas le voile comme outil de sujétion de la femme mais d'un signe de reconnaissance des femmes de musulmans qui les met à l'abri des agressions extérieures. Néanmoins, les commentateurs musulmans ont souvent abordé le sujet sous l'angle de l'éthique musulmane qui favorise la primauté masculine.

    Depuis quelques années, la question du voile est devenue l'objet d'un large débat : l'importance des codes vestimentaires sharaïques se posant de manière paradigmatique dans le cadre de la réaffirmation de la normativité musulmane face à l'influence supposée néfaste des mœurs et discours permissifs occidentaux. Ainsi, dans nombre de pays à majorité musulmane où il était l'exception, comme l'Égypte et la Turquie, il tend à se généraliser depuis le milieu des années 1980.

    La dénomination « voile islamique » elle-même prête à confusion : elle suggère explicitement que le port du voile est une prescription de la religion musulmane, alors que d'une part, il ne semble pas s'imposer dans toutes les communautés musulmanes, et que d'autre part il a existé et il existe encore dans des communautés non musulmanes.

    En réalité, le lien entre religion et « voile islamique » n'est pas formellement établi; il repose sur des interprétations qui varient selon les lieux et les époques. Si le « voile islamique » existe bien en tant que coutume,et s'il joue un rôle indiscutable de symbole identitairepour certaines communautés musulmanes, son fondement théologique n'est pas établi de façon certaine.

    Des courants libéraux minoritaires composés de théologiens contemporains et d'intellectuels contestent l'interprétation traditionnelle dominante à partir des textes eux-mêmes, ou bien d'autres considérations.

    Dans le Coran[

    En ce qui concerne le sens religieux, le mot hijab est utilisé six fois dans le Coran. Dans aucun cas il ne fait référence au vêtement féminin, pour lequel d'autres formules sont utilisées.

    Le mot voile veut dire « rideau »,il est devenu le symbole d'une séparation entre la femme et l'homme.En revanche, le mot hijab a le sens de « rideau » pour désigner l'isolement des épouses Mahomet : « Et si vous leur demandez (aux femmes du prophète) quelque objet, demandez-le leur derrière un rideau: c'est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs »[5]. Cette séparation, d'abord réservée aux femmes de Mahomet, se serait ensuite postérieurement étendue aux femmes musulmanes en général.

    Le terme « voile » en français, celui que l’on porte sur la tête est abordé (indirectement) deux fois dans le Coran :

    • Dans la sourate XXIV, versets 30,31 :

    « Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C'est plus pur pour eux. Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu'ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs (...) (versets 30, 31) ; traduction Muhammad Hamidullah »

    .

    Le mot traduit par « voile » ici est le mot arabe « khimar » qui signifie « mante » ou « mantille ». Quant au terme rendu ici par « poitrines », il s'agit du terme arabe « juyub », que d'autres traducteurs ont rendu par échancrure, gorges, seins. Le terme juyub est utilisé par le Coran au singulier jayb à propos de Moïse (27:12 ; 28:32) dans le sens de l'ouverture de la chemise, et dans une variante du verset 66:12 dans le sens de la fente du corps de la femme, comme synonyme de sexe. Ce verset est à rattacher à une pratique arabe pré-islamique de tourner nu autour de la pierre noire, voire de frotter les organes génitaux contre cette pierre; il demande aux femmes qui participaient au pèlerinage de couvrir le sexe. D'après l'exégète du IXe siècle Tabari, ce passage recommande aux femmes de « cacher leurs cheveux, leur cou et leurs boucles d'oreilles ». Ceci ne correspondrait pas au sens de la sourate mais à l'interprétation qu'en ont faite certains théologiens.



    • Dans la sourate XXXIII, verset 59 :

    « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de resserrer sur elles leurs voiles : c'est pour elles le meilleur moyen de se faire connaître et de ne pas être offensées. - Dieu est celui qui pardonne, il est misericordieux ; traduction Denise Masson »

    .

    Le mot traduit par « voile » ici et dans beaucoup de traductions est le mot arabe jalabibihenna (جَلَابِيبِهِنَّ), de jalâbib qui est le féminin pluriel de jilbab (la djellaba maghrébine ou la galabeyya égyptienne) qui signifie donc « robe » , « habit » ou « châle ». Ce verset coranique constituerait donc davantage un appel à la bienséance et à la préservation socialequ'une injonction vestimentaire spécifique.

    Dans les hadiths :

    Le hadith : « Tout le corps de la femme est awra (à cacher) excepté ses mains et son visage », rapporté par le compilateur Abu Dawud, est invoqué par la majorité des théologiens sunnites, chiites et ibadites, pour justifier l'obligation de voilement.

    Ce hadith se classe dans la catégorie des hadiths faibles(il ne figure pas dans les recueils canoniques comme ceux d'al-Boukhari et de Muslim, et sa chaîne de transmission est absente, ou à tout le moins incomplète) ; or dans la jurisprudence musulmane, un hadith faible ne saurait former la base d'une disposition obligatoire. Certains libéraux avancent cet argument et d'autres pour remettre en question l'existence d'une prescription du voile.

    Chez les traditionalistes eux-mêmes, il y a débat sur l'étendue de la awra (la partie à cacher) de la femme. Abu Hanifa est d'avis que les pieds de la femme ne sont pas une awra tandis que Mâlik ibn Anas ou Ahmad Ibn Hanbal considèrent eux que les pieds de la femme doivent être cachés en se basant sur des avis postérieurs à Mahomet.

    Débats

    Bien que les prescriptions vestimentaires n'occupent qu'une place très marginale dans le Coran, cet aspect est mis au premier plan par les traditionnalistes actuels qui tentent de clore le débat sur la question en affirmant que l'obligation de voilement n'est contestée par aucune source islamique et que la question ne se pose pas. Cependant, les libéraux revendiquent ce débat. Par ailleurs, il y a eu dans l'histoire contemporaine des différents pays musulmans certaines périodes de dévoilement.

    Suivant certaines tendances traditionalistes, le Hijab doit correspondre en tout ou en partie à certains critères:

    • Couvrir tout le corps à l'exception du visage et des mains (et des pieds chez la majorité des hanafites)
    • Ne pas être une belle parure en lui-même
    • Être opaque
    • Être large, non moulant
    • Ne pas être parfumé
    • Ne pas ressembler aux habits des hommes
    • Ne pas symboliser les habits des non-musulmane
    • Ne pas attirer le regard

    Contestation de l'interprétation traditionaliste

    Plusieurs penseurs libéraux contemporains, spécialistes de l'islam, se sont employés à remettre en question l'obligation du hijab :

    • À partir des sources religieuses elles-mêmes: en contestant le sens donné par les traditionalistes à certains termes coraniques, dont aucun ne réfère explicitement aux cheveux, en rappelant que les trois versets du Coran utilisés par certains théologiens pour affirmer que le voile des femmes est une obligation ont été révélés pour remédier à des situations spécifiques: pour l'un imposer le respect de l'intimité et du domicile du prophète de l'islam Mahomet, l'autre aux femmes de Mahomet qui doivent s'habiller d'une certaine façon afin d'être reconnues et de ne point être importunées et la troisième au fait qu'il faut couvrir la poitrine (entre les seins); ou encore en remettant en cause l'authenticité du hadith invoqué par les traditionalistes à l'appui de leur démonstration; enfin en notant que, si elle existe, cette prescription n'est assortie, ni dans le Coran ni dans les hadith, d'aucune sanction.
    • À partir d'une analyse du contexte socioculturel: les libéraux estiment que les Anciens ont tenu le voilement pour une évidence parce qu'ils baignaient dans un contexte socioculturel où les normes vestimentaires d'inspiration bédouine étaient très ancrées. Si les oulémas qui leur ont succédé (depuis ceux des grandes écoles jurisprudentielles sunnites, chiites, ibadites jusqu'à ceux d'aujourd'hui) n'ont jamais songé à prendre leurs distances avec les Anciens sur cette question, c'est justement, selon les libéraux, parce que leur mode d'apprentissage et de pensée consiste à assimiler les arguments développés par ces Anciens sans les remettre en cause, alors même que l'évolution de nos sociétés contemporaines nécessiterait une réévaluation de la signification de cette norme vestimentaire.

    De tous les éléments ci-dessus, ces libéraux déduisent que le voile n'est pas un principe fondamental de l'islam, et encore moins une prescription. On peut citer par exemple Iqbal Baraka (journaliste égyptienne), Muhammad Sa'îd al-'Ashmawi (ancien magistrat et spécialiste de droit musulman et comparé) ou encore Gamal El Banna (frère du fondateur des Frères musulmans).

    En France, le Dr Al Ajami, théologien musulman français, a publié dans un ouvrage intitulé Que dit vraiment le Coran une démonstration allant dans le même sens. En revanche, les libéraux s'accordent tout de même avec la majorité des théologiens sur l'obligation de bienséance dans les vêtements et de pudeur dans les attitudes (aussi bien pour les hommes que pour les femmes du reste).

    1. En Égypte, on considère que la première remise en cause du voile a lieu à la fin du XIXe siècle : Qasim Amin, qui appartient alors au courant de pensée moderniste qui cherche à interpréter l'islam pour le rendre compatible avec la modernisation de la société, s'exprime en faveur d'une évolution du statut de la femme dans son ouvrage Tahrîr al-mar'a (La libération de la femme) publié en 1899. Il s'exprime notamment pour l'éducation des femmes, la réforme de la procédure de divorce et la fin du voile et du confinement des femmes. En ce temps là, Amin fait référence au voile facial (burqu : voile de mousseline blanche qui recouvrait le nez et la bouche) que portent les femmes de classe aisée en ville, qu'elles soient chrétiennes ou musulmanes. Le hijab d'alors est effectivement lié à l'isolement des femmes. On considère généralement que c'est à ce moment que le hijab cesse d'être le symbole d'un statut social et de richesse pour devenir un symbole d'arriération, selon ses détracteurs, et un enjeu social, politique et religieux.

    En 1923, Huda Sha'arawi, considérée comme l'une des premières féministes, retire son voile facial en rentrant d'une rencontre féministe à Rome, lançant ainsi, d'après de nombreux auteurs, un mouvement de dévoilement (al-sufûr).

    1. En Turquie et en Iran, le dévoilement est imposé au début du XXe siècle par Mustafa Kemal Atatürk et le chah d'Iran,qui voient l'adoption de la tenue occidentale comme un signe de modernisation. En février 2008, le Parlement turc, dominé par le Parti pour la justice et le développement, vote une loi autorisant les femmes à porter le voile dans les universités[6]
      Cet amendement est annulé par la Cour constitutionnelle, de majorité CHP, qui interprête la laïcité dans le sens de l'interdiction du voile sur la base de l'article 2 de la Constitution.
    2. En Tunisie, Habib Bourguiba interdit le port du voile dans l'administration publique et déconseille fortement aux femmes de le porter en public.
    3. Au Marocà l'avènement de l'indépendance, le roi Mohammed V, père du roi Hassan II, demande à sa propre fille d'ôter le voile en public, comme symbole de la libération de la femme. Cependant en présence du roi, les députées se voient obligées de se voiler les cheveux par respect de la tradition.
    4. En Afghanistan, le port du voile est rendu facultatif en 1959 pardécret royal pris par Mohamed Zaher Chah. Les femmes des milieux aisés, intellectuels ou diplomatiques seront nombreuses à Kaboul, notamment, à profiter de cette largesse.

    Les tâlebân, au pouvoir de Septembre 1996 à Novembre 2001 rétablirent l'obligation du port du tchadri.A la libération du pays par les américains, les britanniques et les français, notamment, des femmes à Hérât, Mazâr-é Sharîf et particulièrement Kaboul abandonnèrent à nouveau le tchadri pour ne conserver qu'un simple foulard sur la tête. Dans les écoles, les collèges et les lycées, les élèves portent un uniforme veste/pantalon généralement noir et un foulard blanc; leurs femmes professeurs portent un uniforme vert clair ou gris et aussi un foulard.

    À partir des années 1960, le port du voile ne fut ni imposé et ni fortement recommandé dans la plupart des pays à majorité musulmane, à l'exception de l'Arabie saoudite.

    Depuis la révolution islamique de 1979, le port du voile en public est redevenu obligatoire pour toutes les femmes en Iran.l'Arabie saoudite oblige les femmes non musulmanes à porter l'abaya sans qu'elles soient obligées de se couvrir les cheveux). En avril 2007, la police a interpellé des dizaines de contrevenantes eta distribué 10 000 avertissements.

    Aujourd'hui

    Le hijab désigne donc une tenue aux justifications coraniques confuses. Il se veut symbole de modestie et de piété, mais il désigne aussi, et surtout, une nouvelle manière de se couvrir la tête, contrainte ou revendicative, et se distingue des formes utilisées traditionnellement ou à la campagne. C'est ce que A.E. Mac Leod désigne par l'expression new veiling, le « nouveau voilement ».

    Celui-ci se diversifie au fur et à mesure que cette nouvelle manière de se couvrir la tête se répand si bien que hijab ne désigne plus seulement la tenue traditionnelle, mais l'ensemble des nouvelles manières de se voiler adoptées, principalement par les femmes appartenant à la classe moyenne au cours des années 1970 et 1980, et dont la tenue est devenue courante dans l'ensemble du monde arabe et du monde musulman.

    Le terme renvoie à une diversité de phénomènes : le hijab n'est pas le même et n'a pas le même sens en Arabie saoudite, dans la Turquie laïque ou en France.

    En France particulièrement, le voile est devenu pour certaines femmes une manière de revendiquer publiquement leur religion, ainsi qu'une soumission aux contraintes imposées par le milieu familial.


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  • Birmanie/LND: dissolution "choquante"

    AFP
    07/05/2010 | Mise à jour : 14:31 

    La dissolution aujourd'hui par la junte birmane de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Aung San Suu Kyi, est "profondément choquante", a déclaré vendredi le Quai d'Orsay, selon lequel des élections dans ces circonstances ne peuvent avoir de crédibilité.

    "La France regrette vivement cette situation profondément choquante", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, lors d'un point presse régulier.
    "Nous déplorons que nos appels au dialogue entre le gouvernement et l'opposition n'aient pas été entendus par la junte", a poursuivi le porte-parole. "Si rien n'est fait pour revenir sur ces mesures et ouvrir véritablement le processus électoral, celui-ci ne pourra avoir de crédibilité aux yeux de la communauté internationale", a ajouté M. Valero.

    La France avait déjà condamné fermement les nouvelles lois électorales birmanes, estimant qu'elles ne favorisent pas une participation de l'ensemble des forces politiques. L'ambassadeur français pour les droits de l'Homme, François Zimeray, avait convoyé le mois dernier ce message de la France à la junte birmane. 

    Les législatives sont prévues fin octobre ou début novembre. Elles sont les premières depuis celles que la LND avait très largement remportées en 1990, sans jamais être autorisée à accéder au pouvoir.

    La Ligue avait annoncé fin mars qu'elle boycotterait le scrutin. Une participation l'aurait obligée à exclure sa dirigeante historique et lauréate du prix Nobel de la paix, en résidence surveillée, ce à quoi elle s'est refusée.


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  •  Le président français s'est exprimé après une réunion à Bruxelles...

    Eviter l'effet domino. Le président français Nicolas Sarkozy a estimé vendredi que la zone euro traversait une «crise systémique» et que cela nécessitait une «mobilisation générale» à l'issue d'un sommet des dirigeants de la zone euroà Bruxelles.

    «Cette crise est systémique, la réponse doit être systémique», a estimé Nicolas Sarkozy à l'issue d'un sommet consacré intialement à la crise grecque mais qui s'est transformé en conclave pour défendre toute la zone euro contre les attaques des marchés.

    Avertissement aux spéculateurs

    «Nous sommes maintenant dans des mécanismes communautaires, c'est toute la zone euro qui a décidé de se défendre" et il s'agit donc "d'une mobilisation absolument générale», a déclaré le président français.

    Selon lui, «il faut doter la zone euro d'une véritable gouvernance économique». Car «la zone euro traverse sans doute la crise la plus grave depuis sa création» et «désormais les spéculateurs doivent savoir qu'ils en seront pour leurs frais», a-t-il ajouté.

    Auparavant, les dirigeants ont annoncé la mise en place prochaine d'«un mécanisme de stabilisation», un fonds pour aider leurs pays qui seraient confrontés à des difficultés financières et validé le plan d'aide à la Grèce.

     

    Marialis :

    Mais qui a instauré le système?La société de consommation va bien à tout le monde : qui a été ou va être licencié?

    On continue dans la course effrénée du " je le vaux bien" et je pars en vacances, on verra bien en rentrant....

    Les enfants ont leur console de jeux"parce qu'ils le valent bien" et les problèmes de sur endettement s'accumulent..

    Nous sommes dans le cercle vicieux : à quand la solution?


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  • Le gouvernement renforce les mesures de réduction des dépenses publiques mais refuse la qualification de "plan de rigueur", une expression synonyme d'échec depuis 1983 et le tournant politique de François Mitterrand.


    François Fillon
     annonce le gel strict des dépenses de l'Etat à leur valeur actuelle pendant les trois années à venir. Précédemment, le gouvernement s'accordait une petite marge, les dépenses de l'Etat pouvant augmenter proportionnellement à l'inflation.

    Profitant de la crise grecque, le Premier ministre français réaffirme ainsi son engagement à mettre en œuvre des moyens drastiques pour ramener le déficit public à moins de 3% en 2013, conformément au plan de redressement transmis à Bruxelles, afin de respecter le pacte de stabilité européen.

    Pour cela, François Fillon confirme la poursuite de la politique de non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique, bien que le manque de personnel se fasse sentir dans certaines branches, comme l'Education nationale.

    De plus, il annonce le "réexamen" des dépenses d'intervention qui regroupent essentiellement des aides économiques, des aides à l'emploi, et des aides sociales alors que les conséquences de la crise financière frappe la France de plein fouet.

    Pour le président socialiste de la commission des finances de l'Assemblée Jérôme Cahuzac, François Fillon profite de la crise grecque pour "assumer" devant les Français "une politique de rigueur" déjà inscritedans le "programme de stabilité transmis aux autorités communautaires".

     La rigueur ne dit pas son nom

    Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, affirme sans sourciller que tous les Français seront "touchés" par cette politique drastique de lutte contre le déficit public. Et cela tout en excluant "une politique de rigueur", avec une "augmentation massive des impôts", qui selon lui "asphyxierait l'économie".

    Côté recette, en effet, François Fillon s'en tient à la réduction des niches fiscales, refusant de remettre en cause le bouclier fiscal, bien qu'il soit toujours "à la tête d'un Etat en situation de faillite", comme il le déclarait en 2007, la crise mondiale n'ayant pas vraiment arrangé les choses.

    Le Premier ministre, comme Luc Chatel et Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, évite soigneusement d'employer l'expression de "politique de rigueur". Pourquoi tant de précautions ? Parce que la rigueur, comme en témoigne l'expérience des gouvernements précédents, est un mot qui fait peur.

     

    Le tournant de la rigueur de François Mitterrand

    Quatre mois après son arrivée à Matignon, en septembre 2007, François Fillon déclarait : "Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d'un Etat qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d'un Etat qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Ça ne peut pas durer".

    Pourtant, l'histoire ne fait que se répéter. 25 ans plus tôt, le Premier ministre de l'époque, Pierre Mauroy, avait déjà dû faire face au déficit public filant en menant une politique de rigueur.

    En 1983, pour des raisons bien différentes de celles présentées aujourd'hui, les finances de l'Etat sont dans un état catastrophique. François Mitterrand, ayant tenu ses promesses de campagne, a augmenté considérablement les dépenses de l'Etat depuis 1981, réévaluant le Smic, les salaires, et les prestations sociales. Il pense pouvoir gagner des points de croissance par la relance de la consommation.

    Mais les entreprises ne peuvent répondre à l'augmentation de la demande et la France est contrainte d'importer davantage. Pour compenser une balance commerciale déficitaire, le franc est dévalué à plusieurs reprises, et l'inflation s'envole.

    Dès juin 1982, 25 ans avant François Fillon, Jacques Delors, Pierre Mauroy et les différents conseillers économiques du président tirent la sonnette d'alarme. François Mitterrand, qui a allègrement critiqué la politique "d'austérité" de Raymond Barre à la fin du septennat de Valéry Giscard d'Estaing, se résout à mener une politique de "rigueur".

     

    La rigueur synonyme de drame social

    En 1983, les finances de l'Etat sont dans le rouge. Pierre Mauroy, avec l'aide de son nouveau ministre de l'Economie, Pierre Bérégovoy, met en place une politique de rigueur, voire d'austérité, visant la désinflation : augmentation des taux directeurs, baisse des dépenses publiques et sociales, augmentation des prélèvements obligatoires.

    Les entreprises gagnent en compétitivité, mais le pouvoir d'achat des ménages baisse. Avec l'augmentation des profits, elles peuvent réduire leur dette et financer leur restructuration. Le chômage augmente, alors que l'économie et le marché du travail est dérégulé. Les rapports de force entre employeurs et salariés s'inversent, mais la croissance est en berne.


     "La rigueur, c'est l'augmentation des impôts"

    Nicolas Sarkozy explique en juin 2009 devant le Congrès à Versailles qu'il ne mènera "pas la politique de la rigueur parce que la politique de rigueur a toujours échoué".

    Mais quel que soit le nom qu'on lui donne, la politique du gouvernement, que François Fillon vient de durcir, consiste à reconnaître le déséquilibre du budget, et à réduire drastiquement les dépenses sans augmenter les impôts.

    Le gouvernement joue aux équilibristes sémantiques, puisque sans une hausse des prélèvements, les coupes dans les budgets n'en seront que plus dures.

    "Pourquoi nous ne voulons pas de la rigueur ? Parce que la rigueur c'est l'augmentation des impôts et ça pourrait briser le début de reprise que nous connaissons, explique Luc Chatel. En face, j'entends dire qu'il faudrait jouer sur les recettes. Donc, en clair, les socialistes, comme toujours, vont vouloir augmenter les impôts".

    Les socialistes ont notamment demandé le retrait du bouclier social instauré par le gouvernement.

     Pas de rigueur pour les plus riches

    Comment évoquer sans malaise le "réexamen" des aides sociales en pleine crise de l'emploi alors que le bouclier fiscal n'est toujours pas remis en cause ?

    Le Premier ministre insiste : "Nous, nous avons choisi, le plan de relance mis à part, de réduire la pression fiscale lorsque c'était possible et de diminuer la dépense publique".

    Comme François Mitterrand en 1981, le chef de l'Etat a débuté son mandat en tenant ses promesses de campagne. Mais à la différence de son prédécesseur, l'ancien maire de Neuilly na pas distribué l'argent public aux classes les plus modestes mais à ceux qui paient le plus d'impôts. Il a réduit la pression fiscale pour les plus riches.

    Nicolas Sarkozy  voulait créer un "choc de confiance", mais celui-ci ne s'est jamais produit, la crise financière ayant brisé tout espoir. Et alors que l'évasion fiscale ne diminue pas, le bouclier fiscal engendre un manque à gagner d'environ 600 millions d'euros en 2009 pour l'Etat
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    Des milliers d'électeurs britanniques n'ont pas pu voter

    Par Anne-Laurence Gollion, publié le 07/05/2010

    Les bureaux de vote n'ont pas pu gérer l'afflux inattendu de citoyens. De nouvelles élections partielles pourraient même avoir lieu.

    500 personnes refoulées à Sheffield Hallam, 600 à Chester, vieux fief travailliste: curieux spectacle que celui donné par certains bureaux de vote jeudi 6 mai. Parfois délogés par la police, des milliers de Britanniques n'ont pas pu voter en raison d'un manque de logistique. Le taux de participation ayant été plus élevé qu'espéré par les analystes, de nombreux bureaux ont dû rester ouverts après 22h, heure à laquelle le scrutin était censé être bouclé. A Liverpool, les autorités ont même dû ramener d'urgence des bulletins de vote, fournis dans un premier temps en nombre insuffisant.

    Des étudiants, notamment à Sheffield, disent avoir été lésés puisque priorité était donnée dans les files d'attente aux familles et aux personnes âgées.

    L'une des responsables du parti travailliste, Harriet Harman, s'est dite outrée et a appelé à un nouveau vote dans les cas les plus litigieux: "il est fondamental que les citoyens puissent jouir de leur droit de vote". D'autres candidats du Labour ont déjà déposé plainte auprès des officiels.

    Des anomalies révélatrices d'un archaïsme?

    Le Times avance que de nouvelles élections pourraient être organisées dans certains cas, ce qui pourrait modifier l'issue même du scrutin.

    Selon la chercheuse britannique Helen Drake, ces accusations de fraude sont récurrentes au Royaume-Uni et font partie intégrante de la crise de légitimité du mode de scrutin que connaît aujourd'hui le pays: "le système électoral est archaïque, les bureaux de vote surchargés comme les fraudes par voie postale le prouvent".

    Les commentateurs politiques britanniques n'ont pas mâché leurs mots lors de la soirée électorale. Ainsi, David Dimbleby de la BBC était perplexe. "Nous sommes quand même censés être une des premières démocraties du monde", a-t-il rappelé.


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