• Présidentielle: l’aile gauche du PS veut une primaire des gauches

    Par <time datetime="2016-01-30T13:51:35" itemprop="datePublished">30 janvier 2016 à 13:51</time> (mis à jour à <time datetime="2016-01-30T15:37:55" itemprop="dateModified">15:37</time>) lien
     
    Le député PS Christian Paul, le 27 janvier 2016 à Paris
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    <figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="read-left-padding caption" itemprop="description"> Le député PS Christian Paul, le 27 janvier 2016 à Paris Photo JOEL SAGET. AFP

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    Les dirigeants de l’aile gauche du PS ont approuvé à l’unanimité samedi un texte appelant le parti à participer à l’organisation d’une primaire pour désigner le candidat de la gauche à la présidentielle de 2017, a affirmé à l’AFP leur chef de file Christian Paul.

    «Nous appelons notre parti, le Parti socialiste, à s’engager (...) et à prendre dès maintenant toute sa part dans l’organisation des primaires citoyennes des gauches et des écologistes pour l’élection de 2017», affirme le texte, approuvé au cours d’une réunion à l’Assemblée nationale des responsables de la motion B («A gauche pour gagner»).

    Un appel en faveur de l’organisation d’une telle primaire a été lancé dans Libération le 11 janvier, à l’initiative d’intellectuels et d’écologistes. Ils tiendront leur première réunion mercredi à Paris.

    Le texte de la motion B souligne qu’une primaire serait l’occasion de «faire l’inventaire» du quinquennat, de produire «un grand événement démocratique», d’éviter la «multiplication des candidatures» au premier tour de la présidentielle et in fine l’effacement de la gauche et des écologistes.

    «L’ultime raison se trouve dans nos statuts, que nous ne devons pas laisser enterrer. Notre loi fondamentale est très claire : les primaires ne sont pas une option, laissée à l’arbitraire, mais une obligation».

    Alors que le cofondateur du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon refuse a priori de participer à l’exercice, la motion B appelle à ne pas laisser «à quiconque un droit de veto sur (ces) primaires. Chacun est libre d’y concourir. Mais nul ne saurait les empêcher».

    Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a laissé la porte ouverte à une primaire, à condition qu’elle concerne tout le spectre politique de »(Emmanuel) Macron à Mélenchon».

    La motion B («A gauche pour gagner») avait réuni 28,5% des suffrages au premier tour du Congrès de Poitiers en juin 2015. Environ 150 de ses membres -représentants des fédérations, parlementaires- étaient réunis samedi à l’Assemblée, selon M. Paul.

    Les dirigeants d’EELV et du PCF se sont d’ores et déjà prononcés en faveur d’une primaire. Le Parti communiste organise à partir de lundi son premier «lundi de gauche - porte ouverte sur 2017» dans cette optique. Personnalités, acteurs et actrices du monde associatif, syndical et politique, du monde de la culture et de la recherche sont conviés à y participer.

    Pour M. Paul, la «décision collective du PS doit intervenir dans les deux mois qui viennent», compte tenu des délais d’organisation d’une primaire.

    «Si le PS fait mine de regarder ailleurs, il risque d’être rattrapé par le débat (...) Les candidatures se multiplieront (...) C’est aussi une question d’efficacité électorale», a souligné le député frondeur.

    Le président François Hollande n’a pour l’instant pas commenté les appels à l’organisation d’une primaire. Mais nombre de ses proches ont pointé l’incongruité que représenterait le fait pour un président en exercice de se soumettre à une telle compétition.

    Selon plusieurs sondages, environ huit sympathisants de gauche sur dix y sont favorables.

    AFP

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    Etat d'urgence: 5.500 manifestants dans les rues de Paris selon la préfecture de police

    SOCIETE Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce samedi dans les principales villes de France pour dénoncer le projet de déchéance de nationalité et l'état d'urgence…

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    Manifestation d'opposants à l'état d'urgence et au projet de déchéance de nationalité le 30 janvier à Paris.

    <figcaption class="media-figcaption">Manifestation d'opposants à l'état d'urgence et au projet de déchéance de nationalité le 30 janvier à Paris. - ALAIN JOCARD / AFP</figcaption> </figure>

    C.P. avec AFP

    « Etat d’urgence, état policier ». « Le temps est pourri, le gouvernement aussi ». Les opposants au projet de déchéance de nationalité et l’état d’urgence ont battu le pavé ce samedi  dans les principlaes villes de France alors qu’un projet de loi le prolongeant sera examiné dans les jours qui viennent au Parlement.

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    Toulouse : près de 5000 manifestants défilent contre la prolongation de l'état d'urgence dont @LDHtoulouse

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    >> A lire aussi : Le Conseil d’Etat refuse de suspendre l’état d’urgence

    Appel des collectifs « Nous ne céderons pas » et « Stop état d’urgence »

    A Paris, 5.500 manifestants selon la préfecture de police   et 20.000 selon les organisateurs ont bravé la pluie pour défiler entre la place de la République au Palais-Royal. Outre le défilé parisien, des manifestations étaient prévues dans les principales villes de France, à l’appel des collectifs « Nous ne céderons pas » et « Stop état d’urgence », qui regroupent notamment des syndicats (CGT, FSU, Syndicat de la magistrature), des associations (Attac, Droit au logement, Droits devant, MRAP) et des organisations de défense des droits de l’homme (FIDH).View image on Twitter

    30 janvier 2016 : contre l'état d'urgence, mobilisons-nous ! https://www.laquadrature.net/fr/30-janvier-2016-mobilisons-nous …

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    Ces organisations demandent la levée immédiate de l’état d’urgence, instauré après les attentats de novembre 2015, et l’abandon du projet de déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour des activités terroristes, « des mesures qui heurtent et mettent à mal nos libertés au nom d’une hypothétique sécurité », selon un communiqué des collectifs. C’est sur ce « désaccord politique majeur » que la garde des Sceaux Christiane Taubira a démissionné mercredi.

    >> A lire aussi : Démission de Christiane Taubira : Les dessous d’un départ

    « Nous vivons un coup d’Etat permanent »

    Dans le cortège, une femme qui se fait appeler Chris a déclaré à l’AFP : « l’état d’urgence, jusqu’à quand ? La fin de Daesh ? Dans dix ans ? Jamais ? Il faut y mettre un terme, surtout que notre arsenal législatif est déjà largement suffisant ».

    « Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, nous vivons un coup d’état permanent marqué par l’arbitraire et la censure », a affirmé à l’agence une manifestante à Paris, qui s’est présentée sous le prénom de Camille.

    Quant au projet sur la déchéance de nationalité, c’est selon elle « une mesure raciste qui revient à dire que certains sont plus français que d’autres ».

    A Toulouse, entre 400 personnes selon la police et 600 à 700 personnes selon les organisateurs ont défilé. Des manifestations ont eu lieu à Auch, Montauban, Pau, Bayonne.

    Prolongation de trois mois controversée

    Le gouvernement veut prolonger de trois mois supplémentaires l’état d’urgence, qui devait prendre fin le 26 février. Le projet est présenté mercredi en conseil des ministres.

    Annoncé dès le soir des attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés, l’état d’urgence avait été prolongé à une écrasante majorité pour trois mois le 26 novembre par le Parlement.

    Sa nouvelle prolongation, jusqu’à fin mai, qui sera débattue et votée le 9 février au Sénat, puis le 16 février à l’Assemblée nationale, est plus controversée : des partis de gauche et des associations de défense des droits de l’homme et des libertés publiques s’inquiètent d’un risque de pérennisation de ce régime d’exception. Jusqu’ici, une majorité de Français est favorable à la prolongation de l’état d’urgence.

    Révision de la Constitution

    Par ailleurs, le gouvernement prépare un projet de révision constitutionnelle, examiné en séance à partir du 5 février au Palais Bourbon. Il prévoit d’inscrire dans la Constitution l’état d’urgence, pour le sécuriser sur le plan juridique et l’encadrer, selon l’exécutif, ainsi que l’extension de la déchéance de nationalité pour les personnes « condamnées » pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la nation », autre mesure vivement contestée.

    L’extension de la déchéance de nationalité ne comprendra finalement « aucune référence » aux binationaux pour ne pas les « stigmatiser », a annoncé mercredi le Premier ministre Manuel Valls, même si, en pratique, ils pourraient rester seuls exposés à cette mesure qui fracture la gauche.

    >> A lire aussi : déchéance de nationalité : Le tour de passe-passe du gouvernement


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    Les violences faites aux femmes en chiffres

    Le Monde.fr | <time datetime="2016-01-29T18:20:14+01:00" itemprop="datePublished">29.01.2016 à 18h20</time> | Par

    Une manifestation organisée par le Collectif du droit des femmes, le 22 novembre à Paris.

    Les violences faites aux femmes sont évaluées à partir de plusieurs canaux. Des sources policières d’une part, qui permettent de connaître le nombre d’homicides au sein des couples , mais aussi les chiffres de l’Insee, qui réalise depuis 2007 une enquête annuelle dite « de victimation ». Les chiffres de ces enquêtes sont des estimations minimales. Les moyennes sont établies pour une année à partir d’un échantillon d’environ 25 550 ménages interrogés.

    134

    Le nombre de femmes mortes sous les coups d’un conjoint violent en 2014. Parmi ces victimes, 118 ont été tuées par leur partenaire officiel (époux , concubins, pacsés) et 16 par leur conjoint dit « épisodique » (amants, petits amis ). Ce chiffre est en légère hausse, puisqu’en 2013, 129 femmes étaient mortes sous les coups.

    223 000

    Le nombre de femmes de 18 à 75 ans qui subissent des violences physiques et sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire, selon une moyenne établie par l’Insee pour les années 2010 à 2015. 70 % de ces victimes ont subi des violences répétées.

    14 %

    Parmi les femmes victimes de violence, 14 % déclarent avoir déposé plainte auprès d’une gendarmerie ou d’un commissariat à la suite de ces violences. Jacqueline Sauvage , condamnée pour le meurtre de son mari et dont les enfants ont réclamé la grâce présidentielle , fait partie de la grande majorité de victimes qui n’ont jamais alerté les autorités.

    84 000

    Le nombre de femmes victimes de viols, tentatives de viol et autres agressions sexuelles. Parmi les agresseurs, 90 % sont des personnes connues des victimes, et 37 % sont leur conjoint. Seule une victime sur dix dépose plainte.

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    Pétrole : Moscou espère un geste de l’OPEP

    LE MONDE ECONOMIE | <time datetime="2016-01-29T07:26:59+01:00" itemprop="datePublished">29.01.2016 à 07h26</time> • Mis à jour le <time datetime="2016-01-29T07:28:34+01:00" itemprop="dateModified">29.01.2016 à 07h28</time> | Par

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    Le ministre de l'énergie russe, Alexander Novak – ici, le 2 mars 2015 â€“, a fait savoir que si une réunion de l'OPEP avait lieu, son pays y participerait.

    Les marchés pétroliers sont à la recherche de la moindre décision susceptible de faire remonter les cours. Ils viennent d’en trouver une : la perspective d’une réunion, courant février, entre les pays producteurs, membres ou non de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui pourrait déboucher sur une baisse de production de brut. Les prix sont remontés, jeudi 28 janvier, pour terminer à 34,48 dollars le baril de Brent à Londres et à 33,68 dollars le baril de WTI à New York.

    Lire aussi : La chute sans fin du prix du pétrole

    « Certains pays ont proposé une telle initiative et la question est actuellement étudiée par les différents pays, a annoncé, jeudi, le ministre russe de l’énergie. De notre côté, nous avons confirmé la possibilité de notre participation. » Alexander Novak a évoqué une « coordination » avec l’OPEP dans un contexte où les prix sont tombés, mi-janvier, sous les 28 dollars le baril.
    « Actuellement, les pays de l’OPEP tentent de convoquer une réunion avec la participation de pays membres de l’OPEP et de pays non-membres en février », a déclaré M. Novak, cité par les agences russes.

    M. Novak est allé plus loin en indiquant que le royaume saoudien, chef de fil des treize membres de l’OPEP, avait plusieurs fois proposé de réduire la production pétrolière de chaque pays jusqu’à 5 % pour soutenir les prix. L’Arabie saoudite ne serait pas hostile à une telle baisse, pourvu qu’elle soit partagée ; mais elle ne voudrait pas supporter seule les efforts de rééquilibrage du marché au détriment de ses parts de marché.

    Véritable retournement

    Une telle issue constituerait un véritable retournement. Jusqu’à présent, le cartel s’est montré divisé et Riyad a imposé sa stratégie, qui a entraîné un effondrement des prix (- 70 % depuis juin 2014). Tous ses membres pompent désormais au maximum de leurs possibilités, sauf l’Arabie saoudite, pour conserver leurs parts de marché. La Russie a pris part à ce mouvement effréné : sa production quotidienne a atteint 10,7 millions de barils en 2015, un record depuis la chute de l’Union soviétique en 1991.

    Pour l’heure, l’Arabie saoudite n’a pas réagi officiellement, et la perspective de voir l’OPEP changer de politique en resserrant les vannes s’éloigne. Quatre membres du cartel ont même indiqué n’avoir jamais entendu parler des discussions évoquées par M. Novak.

    Lire aussi : Pétrole : en Arabie saoudite, Saudi Aramco prêt à ouvrir son capital

    Malgré un lourd déficit budgétaire en 2015 et 2016, l’Arabie Saoudite n’est pas aux abois. Il n’en va pas de même en Russie, dont 50 % des recettes budgétaires proviennent du pétrole et du gaz. Déjà frappée par les sanctions occidentales imposées après l’annexion de la Crimée, elle est entrée en 2016 dans sa deuxième année de récession, avec un rouble à son plus bas historique face au dollar. Le gouvernement doit sortir de cette situation. « Si les prix restent longtemps à un bas niveau, une certaine baisse [de la production] est possible, a récemment déclaré le vice-premier ministre, Arkadi Dvorkovitch. Nos partenaires le savent. »

    Lire aussi l'éditorial : La Russie dans la tourmente économique

    On peut s’interroger sur le terme de « partenaires » s’agissant notamment des pétromonarchies du golfe. La Russie n’a qu’une place d’observateur à l’OPEP. Le cartel et la Russie pèsent certes 40 % de la production mondiale, mais ils n’ont jamais voulu coordonner leur action. Quand Riyad, Abou Dhabi ou Koweït City resserraient les vannes, Moscou profitait de la remontée des cours sans avoir à réduire sa production, sinon à la marge. En outre, les deux pays ont des intérêts politiques divergents au Moyen-Orient : la Russie soutient le régime de Bachar Al-Assad et son allié iranien, l’ennemi juré du royaume saoudien.

    Prudence

    Il faut donc prendre ces annonces avec beaucoup de prudence. Il faudrait aussi que la Russie et ses nombreux producteurs fassent preuve de discipline. Rien n’est moins sûr. M. Novak les a bien réunis, mercredi, pour leur proposer « une possible coordination » avec l’OPEP. Mais la concurrence est rude au sein même du pays qui, par ailleurs, ne dispose pas de grandes capacités de stockage, indiquent les experts. L’année 2015 a prouvé que tant que le prix du baril est au-dessus des coûts opérationnels d’extraction, les compagnies continuent de pomper.

    En septembre 2015, le PDG du géant public Rosneft indiquait que l’OPEP avait proposé à la Russie de la rejoindre. Mais plusieurs éléments rendent cette démarche utopique, de l’aveu même d’Igor Setchine, un proche de Vladimir Poutine. Une partie de la production est assurée par des sociétés privées qui ne sont pas aux ordres du Kremlin, « ce qui est atypique pour les pays de l’OPEP », où la compagnie publique est le plus souvent une excroissance de l’Etat. En outre, les conditions climatiques extrêmes du Grand Nord et de Sibérie rendent difficile une régulation rapide de la production russe. Et, plus profondément, Moscou ne peut envisager de soumettre sa production - et ses recettes budgétaires - aux décisions d’un cartel international.

    Quant aux Etats-Unis (environ 9,5 millions de barils par jour), en partie responsables de la surproduction actuelle et de l’effondrement des prix, ils n’ont pas vocation à se rendre à une telle réunion. Seule la loi d’airain du marché fera plier les oilmen texans. Et certains analystes se demandent si la Russie n’entretient pas à dessein la rumeur d’une telle réunion pour faire remonter les prix.

    Lire aussi : Aux Etats-Unis, faillites en vue dans le secteur pétrolier

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  • La production canadienne de pétrole va presque doubler d’ici 2040

    Par <time datetime="2016-01-27T20:54:46" itemprop="datePublished">27 janvier 2016 à 20:54</time> (mis à jour à <time datetime="2016-01-27T21:26:37" itemprop="dateModified">21:26</time>) lien
     
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    <figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="read-left-padding caption" itemprop="description"> Une raffinerie pétrolière du groupe Suncor à Edmonton, Canada, le 17 juin 2015 Photo GEOFF ROBINS. AFP

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    La production canadienne de pétrole devrait osciller entre 6 et 7 millions de barils par jour (Mb/j) d’ici 2040, contre 3,87 Mb/j en 2015, selon un rapport officiel publié mercredi avertissant que les émissions de gaz à effet de serre vont nécessairement augmenter.

    Cinquième producteur mondial d’hydrocarbures, le Canada a été frappé de plein de fouet par la chute des prix du baril, de 110 dollars américains mi-2014 à moins de 30 dollars ce mois-ci.

    Mais selon l’Office national de l’Énergie (ONÉ, une agence fédérale), le prix du brut coté à New York devrait remonter à 80 dollars en 2020 et à 105 dollars en 2040.

    «La croissance continue de la demande mondiale et la nécessité de se tourner vers des ressources (non conventionnelles, NDLR) dont les coûts de production sont plus élevés se traduisent par une croissance modérée des prix durant la période de projection», indique ce rapport intitulé «Avenir énergétique du Canada en 2016 - Offre et demande énergétiques à l’horizon 2040».

    Avec de telles perspectives, l’ONÉ estime que la production pétrolière canadienne va atteindre 6,1 Mb/j en 2014, voire 6,9 Mb/j «dans le scénario de prix élevés» du brut.

    A priori, la production canadienne de pétrole augmentera plus rapidement que la consommation locale et donc «les exportations nettes d’énergie seront en hausse», relève l’agence.

    Néanmoins, ces prévisions pourraient être rendues caduques par la demande des États-Unis, premier importateur de brut canadien, et des pays émergents, ainsi que par l’évolution des grands projets miniers prévus au Canada, et dont le «rythme de réalisation (...) demeure incertain».

    Le secteur énergétique (environ 10% du PIB) a lourdement pesé sur l’économie canadienne ces derniers mois, entraînant même une récession au cours du premier semestre 2015.

    La province d’Alberta, coeur de l’industrie pétrolière du pays, a perdu près de 20.000 emplois en 2015, alors que de nombreuses compagnies suspendaient leurs projets d’agrandissement des sites d’extraction de sables bitumineux.

    Une autre inconnue tient dans la récente élection d’un gouvernement libéral qui souhaite réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de manière à limiter la hausse de la température à +1,5 degrés en 2050 par rapport à l’ère pré-industrielle, tel qu’annoncé à la COP21.

    «Quelles que soient les projections élaborées, la consommation d’énergie sous forme d’hydrocarbures continue de croître, ce qui est nécessairement à l’origine d’une augmentation des émissions de GES», souligne Peter Watson, président de l’ONÉ.

    L’industrie pétrolière réclame de nouveaux oléoducs pour exporter davantage, mais l’administration du Premier ministre Justin Trudeau a prévenu que cela devrait prendre en compte ses objectifs de lutte contre le réchauffement climatique.

    «Si la politique climatique continue d’évoluer ainsi, les incertitudes seront d’autant plus grandes à l’égard de toute projection à long terme sur l’énergie», reconnaît le président de l’ONÉ.

    AFP

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