• Regain de tension autour de la revendication par des juifs religieux de l'esplanade des Mosquées

    Dernière modification : 06/11/2013 

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    Regain de tension autour de la revendication

    par des juifs religieux de

    l'esplanade des Mosquées

     
    © AFP

    À Jérusalem, juifs religieux et partisans de la reconstruction du Temple sont de plus en plus nombreux à revendiquer l'esplanade des Mosquées. Le lieu le plus saint du judaïsme abrite cependant la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam.

    Par Gallagher FENWICK , correspondant à Jérusalem. (vidéo)  lien
    Gallagher FENWICK (texte)
     

    À Jérusalem, sur l'un des sites religieux les plus sensibles et les plus disputés au monde, Max Freidzon avance à petits pas, et pose son index sur ses lèvres, invitant au silence, avant d’esquisser un sourire malicieux en direction de la caméra.

    Ce juif d'origine russe, âgé de 46 ans, sourit, car il est en train de défier l’interdiction faite aux non-musulmans de prier sur l’Esplanade des mosquées, sur lequel se dresse d'un côté la mosquée al Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, et de l'autre le Dôme du rocher, depuis lequel le prophète Mahomet serait monté au paradis.
     
    Comme un nombre croissant de juifs religieux et de sionistes messianiques, il monte fréquemment prier en toute discrétion, et sans bouger les lèvres, sur ce que les Juifs considèrent comme le mont du Temple. Et ce, dans l'espoir d'y bousculer le fragile statut quo, qui prévaut depuis des décennies, dans le but d'éviter des accrochages et les provocations. En septembre 2000, la visite controversée sur le mont du Temple d'Ariel Sharon, alors leader de la droite israélienne, déclencha la seconde Intifada palestinienne.
     
    Reconstruire le Temple
     
    D’autres, au-delà d’une simple prière, rêvent de pouvoir reconstruire le temple juif sur l'esplanade, qu’ils ne peuvent visiter qu’en dehors des heures de prière islamique. D'après les chiffres de la police israélienne, le nombre de juifs religieux se rendant sur cet espace, doublement sacré, pourrait atteindre les 10 000 visites en 2013.
     
    C’est filmé avec une caméra amateur, et sous escorte policière le temps de la visite, que le directeur adjoint de l’Institut du troisième temple, Yitzchak Reuven, explique à FRANCE 24 que sa mission est de rappeler à ses coreligionnaires que le saint des saints du judaïsme est ici-même, là où se trouve le Dôme du Rocher.
     
    "Quand la nation juive sera une nation unie, et qu'elle aura décidé que nous devons revenir ici, alors nous avons la conviction que les autres nations respecteront ce choix", affirme Yitzchak Reuven. Son institut plaide pour la reconstruction du temple juif, détruit deux fois il y a quelque 2000 ans, sur le site de  l'esplanade des Mosquées, le Mont du Temple pour les juifs. 
     
    "Sommes nous ici pour n'être qu'une simple nation, et si c'est le cas, qu'est ce que cela implique ? Ou alors avons-nous un destin que nous devons accomplir ? Nous pensons que cette ambition est une partie centrale de notre destin", indique-t-il.
     
    Débat houleux à la Knesset
     
    Après n'avoir été que l'obsession d'une minorité de religieux extrémistes, la question de la prière juive sur le Mont du temple est devenue un sujet de débat et un dossier politique très sensible. "Nous avons beaucoup d'appuis politiques mais les politiques manquent de tripes. Beaucoup de députés soutiennent notre cause, mais ils ont peur !", déplore Yehudah Glick, directeur de l’Initiative pour un judaïsme libre sur le Mont du Temple, interrogé par FRANCE 24.
     
    À la Knesset, le parlement israélien, le débat très attendu sur cette question a rapidement tourné au vinaigre. "La seconde Intifada a éclaté, parce que Al-Aqsa a été menacée. Il en sera de même pour la troisième Intifada, et ce sera de votre faute!", a lancé Ahmed Tibi, un député arabe israélien de la Knesset.
     
    Du côté juif, cette question ne fait pas l’unanimité, car d’aucuns veulent éviter de provoquer un conflit entre communautés, et découragent tout juif de venir prier sur ce site sensible.  "Autorisons les visites, l'exploration, mais sans ouvertement affirmer que c'est le lieu du temple juif, précise à FRANCE 24  le rabin Barnea Levi Selavan, co-directeur de la Fondation Stone. En d'autres mots, nous avons renoncé à une partie de notre héritage, de nos propres droits pour le bien de la paix et du calme, et c'est un choix que j'approuve." 
     
    Jusqu’ici, c'est bien en contrebas de l’esplanade des Mosquées, face au Mur des Lamentations, qu'une vaste majorité de juifs continuent de prier.

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