• Reportage : À Alger, le peuple se demande qui dirige le pays

     
    Dernière modification : 19/05/2013 

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    Reportage : À Alger, le peuple se demande

    qui dirige le pays

    © Capture FRANCE 24

    La polémique autour de l'état de santé du président Bouteflika, qui n'est pas réapparu depuis son hospitalisation pour un "mini-AVC" le 27 avril au Val-de-Grâce à Paris, s'intensifie. Les Algériens s'interrogent désormais sur l'après-Bouteflika.

    Par Antoine MARIOTTI / Kamel Zait (vidéo)  lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Activité incessante dans les rues d'Alger. Pourtant, un citoyen manque à l'appel et pas n'importe lequel : Abdelaziz Bouteflika. Hospitalisé le 27 avril à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris après un léger AVC, le chef de l'État algérien n'a toujours pas réapparu en public. Et même si les Algériens savent que leur président est très malade, ils se demandent désormais où il est et qui dirige le pays en son absence.

    Ce vide au sommet de l'État fait la une des journaux de la presse indépendante, connue pour être particulièrement critique. "Où est le président ?! Le peuple algérien doit savoir où se trouve son président !, affirme Hassan Moali, journaliste au quotidien algérien "El Watan". Si par malheur son état de santé se détériore, l'Algérie restera debout. Je suis de ceux qui disent que l'Algérie est plus grande que n'importe qui, même le président de la République", insiste-t-il.

    "Selon nos sources, le président Bouteflika est inconscient", selon Hichem Aboud

    Officiellement, l'état de santé du président "s'est nettement amélioré", selon la dernière communication de l'agence de presse officielle APS en date du 11 mai. Le texte, publié après une longue période de silence qui avait donné lieu à toutes sortes de spéculations dans la presse algérienne, précisait également qu'Abdelaziz Bouteflika devait observer "une période normale de repos prescrite par ses médecins".

    L'opposition en appelle au Conseil constitutionnel

    Du côté des partis d'opposition, l'inquiétude est également palpable. Ils n'hésitent plus à s'interroger sur l'après-Bouteflika. Réélu en avril 2004 puis en avril 2009, Abdelaziz Bouteflika semblait s'orienter vers une nouvelle candidature à l'élection présidentielle prévue en avril 2014. "Le Conseil constitutionnel doit se réunir pour se pencher sur le dossier médical du président, insiste Moussa Touati, chef du Front national algérien et ancien candidat à l'élection présidentielle. Soit il le déclare capable de continuer à exercer ses fonctions, soit il est dans l'incapacité de le faire, et on ira vers une élection présidentielle anticipée", conclut-il.

    Alors que leur président a reçu des soins dans un grand hôpital parisien, les malades algériens, eux, se sentent abandonnés. Quelques manifestants se sont rassemblés devant l'hôpital Mustapha Pacha, à Alger, le seul, dans tout le pays, à soigner ceux qui souffrent d'un cancer. Ils disent manquer de structures d'accueil et de prises en charge médicales.

    "L'état de santé du président ne m'intéresse pas !, s'écrie l'un des manifestants. Qu'il soit en bonne santé ou pas peu importe ! De toute façon, ils ne se sont jamais intéressés à nous", regrette-t-il, en faisant référence à ceux qui se sont succédé jusqu'à présent à la tête de l'executif.


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