• Romney entre vraiment en scène, sans applaudissements

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    Romney entre vraiment en scène, sans applaudissements

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-05-30T21:10:46+02:00" itemprop="datePublished">30.05.2012 à 21h10</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-05-30T21:10:46+02:00" itemprop="dateModified">30.05.2012 à 21h10</time>

     
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    Mardi 29 mai, Mitt Romney a obtenu suffisamment de délégués pour décrocher l'investiture républicaine au terme de la primaire du Texas qu'il a largement remportée.

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    "Mitt Romney a décroché le 'chiffre magique'", annonce CNN, Obama l'en a logiquement félicité, mercredi 30 mai. Mais par ce qui pourrait apparaître comme une manipulation prestidigitatrice, CNN n'affiche pourtant pas l'information apparemment éminente en tête de son site d'information : l'investiture maintenant assurée de Mitt Romney à la candidature républicaine après les primaires du Texas de mardi ne fait pas vraiment les gros titres de la presse américaine.

    Avec 1 144 délégués nécessaires, le candidat républicain est désormais assuré d'être investi lors de la convention nationale du 27 août, en attendant le déroulé des primaires dans le reste des Etats, une formalité à ce stade. L'avance de Mitt Romney était certes si importante que sa victoire semblait certaine. Les médias américains préfèrent donc se concentrer sur les enjeux de la campagne et les récents développements de son financement.

    LE RÔLE DES DONATEURS DE FONDS

    Le New York Times souligne ainsi comment l'affaire Trump a éclipsé la victoire de Mitt Romney : "beaucoup dans le parti républicain ne s'expliquent pas pourquoi Romney avait prévu une rencontre publique lors d'une levée de fonds avec M. Trump". En effet, le milliardaire américain a passé sa journée "à affirmer lors d'interviews télévisées qu'il doutait du certificat de naissance de Barack Obama selon lequel il est né à Hawaii", relate le Washington Post, qui estime que ces déclarations ont été préjudiciables à Mitt Romney. En 2011, Donald Trump, qui envisageait l'investiture du parti conservateur, avait questionné l'authenticité du certificat de naissance du président - la Constitution américaine stipulant que le président doit être né aux Etats-Unis. Or, Romney n'a pas personnellement condamné les nouvelles déclarations de Trump.

    L'épisode semble ainsi marquer le poids des donateurs de fonds : le site Politico révèle le montant qu'un réseau de conservateurs influents compte investir dans la campagne : un milliard, selon les sources citées par le site. A titre de comparaison, ce milliard "dépasse les 750 millions que Barack Obama, l'un des leveurs de fonds les plus prolifiques, avait rassemblé pour sa campagne de 2008", souligne Politico. Au total, les fonds des républicains devraient dépasser ceux des démocrates, spécule Politico, qui estime : "Les républicains ont retenu la leçon (...), les fonds extérieurs peuvent faire la différence dans des élections."

    >> Voir notre infographie animée : "Qui finance les campagnes électorales américaines ?"

    À LA RECONQUÊTE DES FEMMES ET DES LATINOS

    Le grand chantier du candidat républicain est désormais de conquérir les électeurs qui ne lui sont pas acquis, estime le Boston Globe : "Romney doit maintenant motiver la base du parti et convaincre les indécis, notamment les femmes et les minorités." Alors que le Texas votait mardi, Romney faisait étape dans le Nevada et le Colorado, des Etats où vit une grande communauté de Latinos, relève le LA Times. "Mais la position conservatrice de Romney pendant les primaires a fait culminer son impopularité chez les Latinos", analyse le journal.

    Les déclarations conservatrices du candidat sur le planning familial et le droit des femmes l'ont aussi éloigné de cet éléctorat, note le quotidien : "un sondage publié la semaine dernière par ABC et le Washington Post révèle que 51 % des femmes sont en faveur d'Obama, contre 44 % pour Romney". Le LA Times estime en outre que Mitt Romney souffre encore des mois d'"empoignades" avec ses rivaux du parti républicain pendant les primaires.

    AU CŒUR DU DÉBAT : L'ÉCONOMIE

    Le jour des primaires décisives du Texas, Mitt Romney a symboliquement tenu un discours sur l'économie lors d'une étape dans le Colorado : "il a torpillé le bilan du président sortant en termes de créations d'emplois et l'a accusé de faire de l'économie son ennemie", souligne le Washington Times. "Avec la campagne générale qui va bientôt démarrer, les campagnes d'Obama et de Romney consistent à dépeindre le camp adverse de façon négative pour [séduire] les indécis qui feront la différence dans les Etats importants", résume le Washington Post.

    Romney a ainsi accusé le Barack Obama d'avoir accordé 528 millions de dollars de crédit d'Etat à une entreprise qui a ensuite fait faillite, en représailles aux attaques de la Maison Blanche, qui décrit Romney comme l'ancien patron de la firme d'investissement Bain Capital, "la preuve que Romney n'est pas censé se préoccuper de la classe moyenne", note le New York Times. "Pour un candidat républicain qui n'apparaît pas comme le candidat naturel pour beaucoup de conservateurs, Romney n'a pas rencontré beaucoup de résistance quand il s'est agit de réunir des militants, des donateurs et des élus qui veulent empêcher Obama d'être ré-élu", s'étonne le journal qui, comme les autres médias américains, observe les sondages et prévoit une course serrée.

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