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    Rythmes scolaires : grève massive dans les écoles parisiennes

    Créé le 21-01-2013 à 15h06 - Mis à jour le 22-01-2013 à 11h29  lien

    Le SnuiPP-FSU espère qu’au moins 330 écoles primaires parisiennes seront en grève pour protester contre la semaine des quatre jours et demi voulue par Vincent Peillon.

    Une école fermée mardi 22 janvier lors de la grève massive des enseignants contre la réforme des rythmes scolaires. (AFP PHOTO THOMAS SAMSON)

    Une école fermée mardi 22 janvier lors de la grève massive des enseignants contre la réforme des rythmes scolaires. (AFP PHOTO THOMAS SAMSON)
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    "C’est peut-être le mouvement le plus massif jamais attendu dans l’Education nationale". Jérôme Lambert paraît très sûr de ses forces. Le secrétaire général du SnuiPP-FSU Paris, premier syndicat des enseignants du primaire dans la Ville, annonce que "330 écoles au moins" (sur 662) et "90 à 95%" des enseignants parisiens feront grève demain. Motif de la protestation : la semaine de quatre jours et demi de cours (au lieu de quatre actuellement) et le retour de la classe le mercredi matin. De son côté, le rectorat de Paris table sur une proportion de 82% de grévistes. Dans tous les cas, le mouvement semble massivement suivi.

    Ce succès embarrasse quelque peu la Mairie de Paris, qui compte mettre en place la réforme dès la rentrée prochaine (et non la reporter, comme le réclame les syndicats) : "Nous entendons avec gravité et respectons le mécontentement des enseignants et, en même temps, tout le monde sait que la semaine de quatre jours n’est pas tenable pour les enfants", souligne Colombe Brossel, adjointe chargée de la vie scolaire. Un avis partagé par la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves), mais pas par la majorité des syndicats enseignants. Non que le mercredi travaillé augmente le temps de présence des professeurs en classe : ils continueront d’aligner 24 heures de classe (plus 2 à 3 heures de soutien) hebdomadaires, mais répartis différemment : le mercredi matin remplacera trois quarts d’heures en moins lundi, mardi, jeudi et vendredi.

    "Rien n'est tabou"

    Et c’est là que le bât blesse pour le SnuiPP-FSU Paris : "Nous demandons à ce que le temps des enseignants soit ramené à 21 heures hebdomadaires. Cela, oui, serait une réforme ambitieuse", réclame Jérôme Lambert. Et que pense-t-il des avis émis par de nombreux chronobiologistes, arguant que des journées trop longues sont néfastes à l’apprentissage ? "Ces chronobiologistes ne convainquent que les médias et servent à nous discréditer !" Jérôme Lambert affirme d’ailleurs que "rien n’est tabou" dans son syndicat, pas même 26 heures de cours par semaine pour les enfants – supprimées par l’ancien ministre Xavier Darcos. Il appelle les enseignants à manifester devant le prochain Conseil de Paris, le 26 février prochain, où évènement rarissime, il devrait être soutenu par des élus UMP.

    Piano, judo, capoeira...

    Pourtant, la mairie de Paris a mis la main au portefeuille pour que les 135.000 enfants qui y sont scolarisés sentent passer la réforme Peillon : l’enveloppe s’élève en effet à 11 millions d’euros, dont 5 millions seront déboursés par la Ville (le reste par l’Etat). Et Colombe Brossel annonce vouloir consulter les Parisiens jusqu’en mars 2013 pour arrêter les modalités d’application de la réforme.

    Bien sûr, l’équipe a déjà en tête ce qu’elle envie de faire. "Nous aimerions que ce soit l’occasion pour les enfants parisiens de découvrir des activités pédagogiques et sportives, en résonance peut-être avec ce qu’ils apprennent à l’école", explique Colombe Brossel. Piano, judo, capoeira, découverte des musées, yoga… Paris ne manque certes ni d’équipements, ni de personnel compétent pour occuper les écoliers. Mais mettre en œuvre les activités dans quelque 662 établissements de la commune, tous différemment équipés et sans mécontenter les 6.000 personnes qui gèrent l’animation (dont 2.500 fonctionnaires), relève encore du casse-tête.

    L’équipe municipale a notamment dans ses cartons un projet : plutôt que de faire finir les enfants plus tôt, allonger la pause de midi pour y caser les nouvelles activités. "On sait qu’en début d’après-midi, les enfants sont moins réceptifs à l’apprentissage, pointe Colombe Brossel. Pourquoi ne pas faire une vraie pause de 11h30 à 14h15 et terminer comme avant à 16h30 ?" Une mesure qui aurait le mérite de ne pas modifier l’heure de l’étude du soir et le tempo des familles. Les profs, eux, risquent d’apprécier un peu moins…


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