• Analyses médicales : des propositions chocs

    pour brider les dépenses

    Par Vincent Collen | 28/08 | 06:00 | 

    Malgré les baisses de tarifs, les dépenses augmentent trop, juge la Cour des comptes.
    Les magistrats réclament un nouveau coup de rabot.

    La Cour des comptes demande à l\'Assurance-maladie d\'agir de façon plus vigoureuse pour maîtriser les prescriptions d\'analyses. - Frédéric Maigrot/REA

    La Cour des comptes demande à l'Assurance-maladie d'agir de façon plus vigoureuse pour maîtriser les prescriptions d'analyses. - Frédéric Maigrot/REA

    Haro sur les analyses médicales ! Dans un rapport au vitriol qui vient d'être remis au Sénat, la Cour des comptes tire à boulets rouges sur le secteur de la biologie médicale et préconise des mesures immédiates pour brider les dépenses. Les remboursements d'analyses faites en ville ont augmenté de 66 % entre 2000 et 2011, beaucoup plus vite que les honoraires des médecins (+ 45 %), souligne ce document. Les honoraires des laboratoires de biologie médicale se sont élevés à 4,7 milliards d'euros l'an dernier. Si l'on y ajoute 2,4 milliards d'euros d'analyses réalisées dans les hôpitaux, la facture totale dépasse 7 milliards par an pour la Sécurité sociale.

    Augmentation du nombre d'actes

    Certes, le rythme de progression a sérieusement ralenti depuis cinq ans. L'an dernier, les remboursements d'analyses effectuées en ville ont même légèrement reculé, pour la première fois. Mais ce coup de frein est dû presque exclusivement à des baisses de tarifs, régulièrement décidées par le gouvernement depuis 2006. Le nombre d'actes facturés, lui, poursuit sa course en avant.

    « Il existe une bonne corrélation entre le nombre de sites d'analyses et la consommation de biologie. Deux régions, la Corse et Provence-AlpesCôte-d'Azur, se détachent nettement », souligne la Cour. En Paca, région où la densité de sites est la plus nombreuse, la dépense par habitant est supérieure d'un tiers à moyenne nationale.

    « Très peu d'actions ont été mises en place pour maîtriser les volumes d'actes », déplorent les magistrats de la Rue Cambon. La Haute Autorité de santé publie bien des fiches de bon usage à destination des médecins prescripteurs. Elles indiquent par exemple quels examens prescrire pour l'exploration d'une carence en fer, et lesquels sont au contraire inutiles. Mais ces référentiels ne sont pas assez nombreux, et ils sont parfois contestés par les biologistes, ce que la Cour juge « parfaitement anormal s'agissant d'une préconisation de la Haute Autorité de santé après étude scientifique ».

    « Un bon exemple » mis en avant par la Cour, les prescriptions du dosage de la vitamine D, qui ont explosé au cours des dernières années : les montants remboursés ont été multipliés par sept entre 2007 et 2011, malgré une forte baisse des tarifs. Aucune recommandation de la Haute Autorité de santé ne permet de justifier ce boom. Autre dérive, certains biologistes « s'orientent vers un ajout systématique d'actes qui leur semblent utiles d'apporter comme complément aux actes prescrits par les médecins ».

    La Cour demande à l'Assurance-maladie d'agir de façon plus vigoureuse pour maîtriser les prescriptions et de revoir de fond en comble sa convention avec les biologistes. Dans l'immédiat, elle recommande de baisser de 7 % « au moins » les tarifs des actes.

    Analyses redondantes à l'hôpital

    Dans les hôpitaux, les magistrats financiers estiment qu'on pourrait réduire de 10 % à 15 % le nombre d'actes de biologie pratiqués, ce qui permettrait d'économiser de 200 à 300 millions d'euros. « L'hôpital est un lieu où existent des risques de redondances : redondance avec des examens déjà effectués en médecine de ville, redondance entre services d'un même hôpital », souligne le rapport. Certains établissements, comme le centre hospitalier d'Annecy, ont réussi à réduire fortement leurs volumes d'analyses depuis la mise en place d'un groupe de travail spécifique.

    Vincent Collen

    Les chiffres

    7,1 milliards d'euros

    La facture totale des examens de biologie médicale.


    +  66  %


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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Lille et Toulouse dominent toujours le palmarès des hôpitaux français

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-22T00:47:42+02:00" itemprop="datePublished">22.08.2013 à 00h47</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-22T00:47:43+02:00" itemprop="dateModified">22.08.2013 à 00h47</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Les CHU de Lille (1er) et Toulouse (2e) s'imposent une fois de plus en haut du classement annuel des 50 meilleurs hôpitaux publics français. </figure>

    Ils font la course en tête depuis des années. 2013 ne fera pas exception. Les CHU de Lille (1er) et Toulouse (2e) s'imposent une fois de plus en haut du classement annuel des 50 meilleurs hôpitaux publics français étudiés pour la qualité de 63 spécialités médicales et chirurgicales, que publie jeudi 22 août Le Point.

    Suivent le CHU de Bordeaux (3e), les hôpitaux universitaires de Strasbourg (4e), le CHU de Nantes (en hausse), celui de Montpellier (qui passe de la 5e à la 6e place), la Pitié-Salpêtrière-Paris (en hausse), les CHU de Nancy (qui passe de la 15e à la 8e place), de Rennes, Grenoble, Amiens, Rouen, Tours, Caen, Clermont-Ferrrand, Nice et Limoges. Le centre hospitalier de La Roche-sur-Yon (50e) ferme le ban.

    Le tableau est complété par un palmarès des 50 meilleures cliniques privées prenant en compte 37 spécialités. Dans cette catégorie, le centre hospitalier privé Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine) garde la 1ère place, talonné par l'hôpital privé Jean-Mermoz (Lyon) et les Nouvelles Cliniques nantaises (Nantes). Les établissements de soins spécialisés sont écartés du tableau, mais apparaissent dans les classements sur la prise en charge des cancers ou des maladies infantiles.

    DE PLUS EN PLUS DE "DOCTEURES"

    Les catégories thématiques couvrent un large éventail des soins (hépatites virales, diabète, rhumatologie, cancers de la prostate, hernies, chirurgies de l'obésité, de l'oeil, du pied, hypertension artérielle...). Au chapitre des nouveautés : la chirurgie de l'audition et celle du nez et des sinus (uniquement à l'hôpital).

    Le magazine décrit aussi une intervention de l'aorte sous hypnose à l'hôpital Saint-Joseph (Paris), "où le chirurgien et l'anesthésiste sont les seuls à pratiquer ainsi" et dresse un tableau original des étrangers qui viennent se faire soigner en France (cancers, dialyse...) : plus de la moitié viennent de l'Union Européenne et la majorité (93 %) est traitée à l'hôpital public.

    Le Point s'en prend par contre aux "dérives et ratés de la chirurgie réfractive" (myopes, astigmates, presbytes...) et note l'aveu révélateur d'un spécialiste qui avoue ne connaître aucun confrère qui se soit fait opérer de la presbytie.

    Enfin, sur 42 000 praticiens hospitaliers du public, pas loin d'un sur deux est une femme (46 %) voire plus à l'AP-HP (55 % avec les internes). Elles représentent désormais un quart des chirurgiens, mais des bastions masculins demeurent, comme l'orthopédie, l'urologie (4 % chacun), la chirurgie artérielle (8 %) et la chirurgie cardiaque et thoracique (9 %). L'accès aux postes hiérarchiques les plus élevés (professeurs, chef de service...) reste également dominé par les hommes.

    </article>

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  • 01 août 2013 - 21H25  lien

    Médicaments en ligne : dépôt d'un recours devant le Conseil d'État

    L'association 1001Pharmacies a déposé jeudi un recours devant le Conseil d?État pour lever l'interdiction faite aux e-pharmacies françaises de se regrouper sur le web, a indiqué son conseil à l'AFP.

    L'association 1001Pharmacies a déposé jeudi un recours devant le Conseil d?État pour lever l'interdiction faite aux e-pharmacies françaises de se regrouper sur le web, a indiqué son conseil à l'AFP.

    AFP - L'association 1001Pharmacies a déposé jeudi un recours devant le Conseil d?État pour lever l'interdiction faite aux e-pharmacies françaises de se regrouper sur le web, a indiqué son conseil à l'AFP.

    Le recours a été déposé par Maître Bernard Geneste, du cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre, contre l'arrêté ministériel du 20 juin 2013 relatif à la vente en ligne des médicaments délivrés sans ordonnance.

    Les 4.000 médicaments d'automédication peuvent être vendus via internet depuis le 12 juillet dernier sur des sites d'e-pharmacie, chaque site devant être adossé à une seule pharmacie réelle.

    "C'est l'interdiction faite en France aux pharmaciens de se regrouper sur internet qui est contesté, d'autant que cette interdiction n'a aucune légitimité de santé publique", commente auprès de l'AFP Cédric O'Neill, pharmacien, co-fondateur de 1001Phamarcies (site dédié actuellement à la parapharmacie).

    "Le regroupement permettrait de mutualiser les coûts - maintenance du site, mise en conformité avec la réglementation, présentation des produits - tout en permettant à la personne intéressée de choisir une pharmacie au préalable", dit-il.

    Mais surtout M. O'Neill, émet la "crainte" que "les particuliers se retrouvent noyés sous plus de 22.000 e-pharmacie et aient du mal à distinguer les sites légaux de ceux qui ne le sont pas ou ne le sont plus".

    En effet, explique-t-il, "les sites doivent avoir une autorisation; mais un site peut être laissé à l'abandon et des gens mal intentionnés pourraient en profiter pour s'emparer du nom de domaine et vendre, par exemple, des médicaments contrefaits". Car, il faut des moyens et du personnel pour contrôler ce système, relève-t-il.

    L'Ordre des pharmaciens a, pour l'instant, recensé 42 sites d'e-pharmacies françaises.


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  • Touraine rejette une étude concluant à un effet Tchernobyl en Corse

    Créé le 23/07/2013 à 17h18 -- Mis à jour le 25/07/2013 à 10h11
    Marisol Touraine, le 17 juillet 2013 à Matignon
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    Marisol Touraine, le 17 juillet 2013 à Matignon Patrick Kovarik AFP

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    Paris - La ministre de la Santé Marisol Touraine a jugé mardi non concluante une récente étude italienne qui fait état d'une forte augmentation des maladies de la thyroïde, dont des cancers, en Corse après le passage du nuage radioactif de Tchernobyl en 1986.

    «Les études montrent de façon générale que, depuis une trentaine d'années, on assiste dans l'ensemble des pays développés à une augmentation du nombre de personnes atteintes par des cancers de la thyroïde», a déclaré Mme Touraine, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

    «L'étude italienne ne permet pas aujourd'hui selon ses données méthodologiques d'établir un lien de cause à effet plus direct entre le nuage de Tchernobyl et le développement de ces cancers», a-t-elle ajouté.

    L'étude, menée par 25 chercheurs et dirigée par le professeur Paolo Cremonesi de l'hôpital Galliera de Gênes, a été commandée par la Collectivité territoriale de Corse et présentée début juillet à Ajaccio.

    Elle conclut que le nombre de cancers de la thyroïde a augmenté de 28,29% chez les hommes en Corse après le passage du nuage radioactif (pas de chiffre significatif chez les femmes), et note une hausse des thyroïdites (inflammation de la glande thyroïde) de 55,33% chez les femmes et de 78,28% chez les hommes.

    Elle a été effectuée sur la base de 14.000 dossiers médicaux archivés et plus particulièrement sur 5.500 dossiers «complets» concernant des patients ayant consulté avant et après l'accident de la centrale nucléaire ukrainienne du 26 avril 1986.

    La présidente de la commission Tchernobyl de l'Assemblée de Corse, Josette Risterucci, avait estimé que cette enquête allait notamment permettre à des associations de patients de demander réparation en justice, alors que les autorités françaises avaient nié tout effet du passage du nuage radioactif sur la France.

    «Le nuage de Tchernobyl, qui a fait couler beaucoup d'encre, fait partie de ces événements pour lesquels il est difficile aujourd'hui de mesurer l'impact réel, malgré les études nombreuses qui ont pu être réalisées depuis», a déclaré Marisol Touraine.

    © 2013 AFP

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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    La Cour des comptes juge les analyses médicales trop chères

    LE MONDE | <time datetime="2013-07-18T10:52:49+02:00" itemprop="datePublished">18.07.2013 à 10h52</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-07-18T10:53:18+02:00" itemprop="dateModified">18.07.2013 à 10h53</time> |

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    <figure class="illustration_haut">

    La Cour des comptes veut baisser de 7,5 % la tarification des actes de biologie.

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    Pour la santé, rien de tel qu'une bonne douche froide ! Les biologistes ont beau le savoir, ils risquent de trouver glaçant le rapport, encore confidentiel, que vient de leur consacrer la Cour des comptes. Celle-ci préconise de baisser de façon drastique les tarifs des laboratoires d'analyse médicale, et de mieux encadrer leur volume d'activité. Tout ce qu'ils voulaient éviter...

    Le rapport, réalisé à la demande de la Commission des affaires sociales du Sénat, a été présenté aux sénateurs jeudi 18 juillet. Message clé : la politique de maîtrise des dépenses de biologie médicale doit être "considérablement amplifiée".

    Pour y parvenir, la Cour suggère de baisser de 7,5 % d'un coup la tarification des actes de biologie. Cela réduirait de 316 millions d'euros le chiffre d'affaires des laboratoires. Compte tenu de la part qui est remboursée, la Sécurité sociale pourrait économiser "de l'ordre de 220 millions d'euros" par an.

    Pareil projet fait bondir François Blanchecotte, le président du Syndicat des biologistes, une des trois organisations professionnelles du secteur. Baisser autant les tarifs serait "irresponsable" et "dangereux pour l'équilibre économique des laboratoires de biologie médicale", affirme-t-il.

    Ces derniers mois, les biologistes espéraient au contraire mettre fin aux baisses de prix régulièrement imposées par les pouvoirs publics depuis près de sept ans. A la place, ils voulaient signer des accords sur plusieurs années avec l'assurance-maladie, de manière à obtenir une certaine visibilité.

    Un premier protocole a été négocié pour la période 2013-2015. Les laboratoires s'y engageaient à réaliser 240 millions d'euros d'économies. Le gouvernement, pas convaincu, a bloqué le projet en février.

    Un nouvel accord a alors été mis en chantier, visant à stabiliser à 3,7 milliards d'euros par an le montant des remboursements à la charge de l'assurance-maladie. Les trois syndicats concernés voulaient croire que, cette fois-ci, les pouvoirs publics consentiraient à bénir le projet, ficelé fin juin.

    C'est peu dire que le rapport de la Cour des comptes ne leur facilite pas la tâche. Aux yeux des experts de la rue Cambon, il faut au contraire dénoncer la convention actuelle entre les caisses d'assurance-maladie et les laboratoires privés, et accentuer les baisses de prix.

    Depuis 2006, celles-ci ont certes "freiné la dynamique de croissance" du secteur, admet la Cour. L'an dernier, les honoraires des laboratoires d'analyse médicale ont même reculé de 1,6 %. Du jamais-vu.

    UN BOND DE 60 % EN 10 ANS

    Pour autant, les dépenses ne sont pas complètement sous contrôle, juge la Cour. Elles "restent, en effet, soutenues par l'accroissement du nombre d'actes", tels que la numération de la formule sanguine ou le dosage de la vitamine D. En dix ans, le nombre d'analyses a bondi de 60 %, "alors que l'indice de volume de l'ensemble des soins de ville n'a progressé que de 35 %".

    En conséquence, la Cour juge indispensable de baisser encore les tarifs, mais aussi de mieux maîtriser le nombre d'analyses. Y compris dans les hôpitaux, qui ont tendance à refaire certains examens déjà effectués en ville. A l'hôpital, "une réduction de 10 % à 15 % du nombre d'actes permettrait une économie de 200 à 300 millions d'euros", estime la Cour des comptes.

    Pour les patrons de laboratoires, tout n'est pas à jeter dans ce rapport. Mais ils jugent la profession trop fragilisée pour supporter un traitement de choc.

    La baisse continue des tarifs n'est pas seule en cause. Selon une loi du 30 mai, les laboratoires ne pourront plus fonctionner à compter de novembre 2016 sans être accrédités. Ce qui va les contraindre à des investissements importants, et risque d'accélérer la concentration. Le nombre de laboratoires est déjà passé en peu de temps de 3 800 à environ 1 500, dont quelques grands groupes comme Biomnis ou Labco.

    "Nous sommes en restructuration, et près de 8 000 emplois sont menacés dans le secteur", assure M. Blanchecotte. Pour lui, le plan de la Cour pourrait provoquer "la mort de laboratoires de proximité". Un peu comme ce qui se passe avec les stations-service.

    La Cour des comptes voit les choses autrement. Pour elle, "la réorganisation des laboratoires et les progrès technologiques permettent de dégager des marges de productivité". Pas de raison que les professionnels gardent ces gains pour eux, alors que le déficit de la Sécurité sociale pourrait atteindre 14,3 milliards d'euros cette année.

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