• 11.09.2011

    Lune et sonde spaciale en route

    La phase 2 doit débuter en 2013 avec le lancement de Chang’e-3 et l’alunissage du rover Zhonghua qui se fera dans un contexte de course avec l’Inde qui projette également de faire atterrir un engin cette même année. La dernière phase est la plus ambitieuse car elle prévoit le retour d’échantillons lunaire. La Chine reste discrète sur le profil de la mission et les moyens qui seront utilisés pour y parvenir.

    Le drapeau rouge sur la Lune

    A l’heure où les Américains se détournent de la Lune au profit de destination plus lointaines, comme Mars et plus pragmatiques, comme des astéroïdes, la Chine a réaffirmé sa volonté d’envoyer des hommes sur Lune, vers 2030. Troisième pays après les Etats-Unis et la Russie à avoir envoyé un homme dans l'espace (en 2003), la Chine est consciente que l’effort à faire est considérable. Les Américains y sont parvenus au prix d’efforts financiers et technologiques considérables. La Russie n’a pas eu la même réussite. Malgré un programme d’exploration robotique de très bonne facture, on garde en mémoire son incapacité à mettre au point le lanceur N1 qui devait envoyer des hommes sur la Lune.

    Etude de la lune pour deux sondes lancées

    Tout va bien pour les sondes se dirigeant vers la Lune. Après deux reports, les deux sondes destinées à l'étude de la Lune ont finalement été lancées depuis Cap Canaveral, samedi.

    GRAIL A et B ont été propulsées dans l'espace à l'aide de la fusée Delta 2.

    Elles étudieront la Lune pour un minimum de 82 jours et elles prendront entre trois et quatre mois pour y arriver. Deux mois de plus seront nécessaires pour entrer dans l'orbite de l'astre.

    Lors de cette mission, GRAIL A et B mesureront entre autres la gravité de la Lune et cartographieront les différentes strates de l'astre. Ainsi, les experts espèrent pouvoir en connaître plus sur son histoire.

    Des vents ont forcé le report du lancement jeudi dernier et un problème technique a provoqué un deuxième report, vendredi.

    Une application pour iPhone a été créée afin de recevoir les dernières nouvelles de la mission et des détails inédits. Des images du lancement de GRAIL A et B sont également disponibles


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    L'australopithèque de Malapa, un nouvel ancêtre pour Homo erectus ?

    Par Bruno Scala, Futura-Sciences

    Australopithecus sediba pourrait bien être l'ancêtre d'Homo erectus, selon Lee Berger, codécouvreur de cette espèce qui présente des caractéristiques primitives mais aussi des similitudes avec le genre Homo. De quoi chambouler l'arbre phylogénétique des Hominidés.

    En 2010, Lee Berger (université de Witwatersrand) et ses collègues annonçaient la découverte d’une nouvelle espèce d’Hominidés suite à des fouilles réalisées en 2008 en Afrique du Sud, dans la grotte de Malapa : Australopithecus sediba. Cette semaine, les analyses de ces ossements font l’objet de cinq articles dans la revue Science. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles suscitent le débat au sein de la communauté des paléontologues.

    Il faut dire que les ossements retrouvés en 2008 sont assez particuliers, pour ne pas dire en contradiction avec les paradigmes actuels. Ce qui ne semble pas être discuté en revanche, c’est la datation de ces ossements. Elle a été réalisée en se fondant sur la chaîne de désintégration de l’uranium et sur le paléomagnétisme. Les ossements sont vieux d’un peu moins de 2 millions d’années, ce qui place A. sediba environ 1 million d’années après Lucy (A. afarensis) et le situe comme contemporain d'Homo habilis, le premier Homo. Ce résultat semble faire l’unanimité.

    Contradictions de la tête au pied

    Ce n’est pas le cas de l’analyse des ossements des pieds, des mains et des bassins qui tous exposent des caractéristiques tout à fait contradictoires, rendant périlleux le placement de cette nouvelle espèce au sein de l’arbre phylogénétique des Hominidés et semant le doute au sein de son organisation globale.

    Les mains d'Australopithecus sediba, avec quelques-unes des caractéristiques phénotypiques, dont certaines sont semblables au genre Homo et d'autres aux Australopithèques.
    Les mains d'Australopithecus sediba, avec quelques-unes des caractéristiques phénotypiques, dont certaines sont semblables au genre Homo et d'autres aux Australopithèques. © Kivell et al. 2011 - Science - adaptation Futura-Sciences
     

    Parmi les 220 ossements retrouvés, appartenant à au moins 5 individus de sexe et âge différents, la trouvaille la plus originale concerne probablement les os du bassin. Les paléontologues sont d’accord pour dire que la largeur du bassin (chez les femelles) est directement corrélée à la taille du cerveau. En effet, difficile pour un fœtus ayant un gros cerveau de passer par un bassin étroit. Mais les ossements de A. sediba semblent contredire cette quasi-certitude : la taille de son cerveau est comparable à celle d’autres Australopithèques tandis que le bassin semble aussi large que celui des Homo.

    Bipédie et brachiation ?

    Les ossements de la main sont également truffés d’incohérences. En effet, ils indiquent que le pouce est long et musclé, formant une pince avec l’index, ce qui est propice à la création ou à l’utilisation d’outils et rapproche donc A. sediba d'Homo habilis. Mais les ossements dévoilent aussi une capacité à la flexion importante de la main, ce qui est cohérent avec la brachiation (déplacement en s'accrochant aux branches), un caractère archaïque. Cette thèse est également soutenue par la longueur des bras.

    Tous ces paradoxes sont confirmés par l’analyse des ossements du pied. Le talon, étroit, est semblable à celui des grands singes, tout comme le tibia. Mais le tendon d’Achille de A. sediba et sa voûte plantaire suggèrent une démarche proche de celle des Homo bipèdes.

    Nouvel ancêtre pour Homo erectus ?

    Tout indique donc que A. sediba était bipède et qu’il conservait également un mode de vie arboricole. En outre, les rapprochements phénotypiques avec Homo habilis et plus largement l’ensemble du genre Homo, notamment concernant la main, font de A. sediba un candidat très sérieux pour être l’ancêtre d'Homo erectus, comme le propose Lee Berger.

    Si certains paléontologues n'osent guère s'avancer jusque là si rapidement, ils conviennent que cette découverte et les contradictions qui l'accompagnent sont intéressantes et nécessitent des analyses plus approfondies pour déterminer la place exacte d'Australopithecus sediba dans l'histoire de l'Homme.

    au genre Homo et d'autres aux Australopithèques. © Kivell et al. 2011 - Science - adaptation Futura-Sciences

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  • 1ère autotransfusion de globules rouges créés à partir de cellules souches

    Assistance Publique - Hôpitaux de Paris
    , vendredi 02 septembre 2011. 

    Pour la première fois chez l’Homme, des chercheurs ont réussi à injecter à un donneur humain des globules rouges cultivés (GRc) créés à partir de ses propres cellules souches hématopoïétiques (CSH). Une avancée dans la recherche de substituts sanguins à mettre à l'actif de l'équipe du Pr Luc Douay (Unité mixte de recherche 938 Inserm – Université Pierre et Marie Curie, l'hôpital Saint-Antoine AP-HP), en collaboration avec l’unité d’Ingénierie et de Thérapie Cellulaire de l'Établissement français du sang (EFS).

    En utilisant les cellules souches qui fabriquent tous les types de cellules sanguines d’un donneur humain, les chercheurs ont réussi à produire en laboratoire des milliards de globules rouges.

    Ces globules rouges ont été cultivés, avec l’aide de facteurs de croissance spécifiques qui régulent la prolifération et la maturation des CSH en globules rouges. Les chercheurs ont ensuite réinjecté au donneur volontaire les globules rouges cultivés à partir de ses propres cellules souches et évalué leur survie chez l’Homme : au bout de cinq jours, le taux de survie des globules rouges cultivés dans la circulation sanguine du donneur était compris entre 94 et 100% et, au bout de 26 jours, entre 41 et 63%.
    Ce taux est comparable à la demi-vie moyenne de 28 jours des globules rouges normaux.

    Ces résultats démontrent que la durée de vie et le taux de survie des cellules cultivées sont similaires à ceux des globules rouges « classiques », ce qui étaye leur validité en tant que source possible de transfusion.


    " Bien que les recherches déjà menées aient montré qu’il est possible de transformer les CSH en globules rouges matures, cette étude est la première à démontrer que ces cellules peuvent survivre dans le corps humain, une percée majeure pour la médecine transfusionnelle. Nous avons cruellement besoin de nouvelles sources de produits sanguins pouvant être transfusés, en particulier pour faire face à la pénurie de donneurs de sang et pour réduire le risque d’infection lié aux nouveaux virus émergeants, associé à la transfusion classique. " souligne Luc Douay, principal auteur de l’étude, directeur de l’équipe de recherche "Prolifération et différenciation des cellules souches" (Inserm – UPMC) à l’Hôpital Saint Antoine (AP-HP).

    "Bien que la production à grande échelle de ces cellules nécessite des progrès technologiques supplémentaires dans le domaine de l’ingénierie cellulaire, nous sommes convaincus que les GRc pourraient constituer une réserve illimitée de cellules sanguines et une alternative aux produits de transfusion classiques", conclut-il.


    D'après un communiqué de presse Inserm/UPMC/AP-HP


    Catégorie : Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, 1ères mondiales, Article 1

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  • Du sang artificiel transfusé pour la première fois chez l'homme

    Des globules rouges produits à partir de cellules souches ont été réinjectés à un donneur. Une étude française qui ouvre la voie à la création de banques de sang artificiel.


    Par LIBÉRATION.FR (avec AFP)

      

    Un donneur de sang, à Londres en 2004.

    Des chercheurs français viennent de réussir la première autotransfusion humaine de globules rouges à partir de cellules souches, selon une étude parue ce jeudi dans la revue spécialisée américaine Blood.

    D'après le directeur de cette étude, le Professeur Luc Douay, hématologue à l'hôpital Saint Antoine (Inserm-UPMC), les résultats obtenus ouvrent la voie à la création de banques de sang artificiel destiné à être transfusé chez les patients.

    Les globules rouges injectés chez l'homme ont été créés à partir des propres cellules souches hématopoïétiques humaines (CSH) d'un donneur humain. Ces dernières sont capables de fabriquer tous les types de cellules sanguines.

    Partant de ces cellules souches, les chercheurs ont réussi à produire en laboratoire des milliards de globules rouges, avec l'aide d'additifs spécifiques appelés «facteurs de croissance».

    Des globules rouges qui se comportent «normalement»

    Après des tests sur des souris, l'équipe de recherche a répété l'expérience sur un donneur volontaire. Après lui avoir réinjecté des globules rouges cultivés à partir de ses propres cellules souches, ils ont évalué leur survie dans son organisme.

    Résultats : la durée de vie et le taux de survie des cellules cultivées sont similaires à ceux des globules rouges «classiques». Ce qui étaye selon les chercheurs leur validité en tant que source possible de transfusion.

    Les études existantes avaient déjà montré qu'il était possible de transformer des CSH en globules rouges, explique le Professeur Luc Douay. Mais «cette étude est la première à démontrer que ces cellules peuvent survivre dans le corps humain. Une percée majeure pour la médecine transfusionnelle».

    Pallier le manque de donneurs

    Ces nouvelles sources de produits sanguins pourraient être utilisées pour pallier les manques de donneurs dans certaines régions. Mais aussi pour produire du sang artificiel destiné aux patients ayant des groupes sanguins rares, et «pour réduire le risque d'infection lié aux nouveaux virus émergents, associé à la transfusion classique», ajoute Luc Douay.

    Le médecin se dit convaincu que ces globules rouges cultivés en laboratoire pourraient constituer une réserve illimitée de cellules sanguines et une alternative aux produits de transfusion classiques.

    Prochaine étape: la production industrielle de ces cellules. Celle-ci nécessitera des progrès technologiques supplémentaires. Luc Douay pense toutefois voir les futures banques de sang artificiel «à moyen terme».


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  • Les débris de l'espace ont atteint un niveau «critique», selon un rapport

    Créé le 02/09/2011 à 21h02 -- Mis à jour le 02/09/2011 à 21h04
     
    <aside>Modélisation des débris de l'espace surveillés par la Nasa.

    Modélisation des débris de l'espace surveillés par la Nasa. NASA

    </aside>

    SCIENCES - Qui appelle à une mobilisation internationale pour faire le ménage, sous peine d'être cloués au sol...

    De notre correspondant à Los Angeles

    SOS, orbite terrestre en détresse. Selon un rapport du National research council, la quantité de débris de l'espace qui tournent autour de notre planète a atteint un niveau «critique». Certains scientifiques estiment même qu'on pourrait avoir atteint le «point de non retour», à partir duquel les collisions deviennent inévitables, créant de nouveaux débris, causant de nouvelles collisions et ainsi de suite (un effet boule de neige modélisé par Kessler en 1978). Le pire scénario? La destruction des satellites actuellement en orbite et l'impossibilité d'en envoyer de nouveaux. Adieu Internet et GPS, hello âge de pierre.

    Nous n'en sommes pas encore là. Toutefois, la quantité de débris a doublé au cours des quatre dernières années. Deux principaux événements responsables: le test grandeur nature d'un missile anti-satellite par la Chine, en 2007, qui a éparpillé façon puzzle une sonde à la retraite en 150.000 pièces, et la collision accidentelle de deux satellites, en 2009. Au total, la Nasa garde l’œil depuis le sol sur plus de 20.000 débris de plus de 10 cm. Il y aurait au moins 500.000 fragments d'au moins un centimètre en orbite. Et à une vitesse de plusieurs km/s, même une bille peut causer de gros dégâts.

    Problème technologique et politique

    Si les collisions restent faibles (les volumes sont gigantesques), leur probabilité va augmenter si rien n'est fait, avertit le rapport. En 2009, l'ISS était passée près du drame et avait évacué de manière préventive son équipage, sous la menace d'un bout de vieux moteur de satellite de 13 cm qui était finalement passé à côté. Régulièrement, la Station spatiale international change d'orbite via ses booster d'appoint pour éviter une collision avec des objets plus massifs, détectés longtemps à l'avance.

    Comment régler le problème? Le rapport ne préconise pas de solution miracle. Il appelle à une coopération internationale visant à tester différentes techniques afin de déterminer le meilleur rapport efficacité/prix. Pour l'instant, le problème est autant technologique que politique: les différentes méthodes coûtent cher, et personne ne veut vraiment mener la charge.

    En général, une double stratégie est préconisée: déplacer les plus petits débris vers l'atmosphère, pour qu'ils s'y désintègrent, et pousser les plus gros loin, très loin, vers un cimetière galactique. Lasers depuis le sol, canons à eau fixés sur des sondes, «filets de pêcheurs», les solutions exotiques ne manquent pas. L'une des dernières, suggérées par DARPA et EADS, explore l'approche des voiles solaires, qui seraient fixées sur les nouveaux satellites et se déploieraient en fin de vie. Une solution potentiellement low-cost et verte, mais dont l'application aux objets existants reste un challenge. Sinon, il y a toujours l'imagination des auteurs de science-fiction, comme dans le manga Planètes, avec ses éboueurs de l'espace.


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