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Sept suspects devant les juges après l'attentat de Sarcelles
Société
Sept suspects devant les juges après l'attentat de Sarcelles
<time datetime="2012-10-11T21:38:31.797505+02:00" itemprop="datePublished">11 octobre 2012 à 21:38 </time>lien
Ils sont suspectés d'avoir un projet de filière jihadiste en Syrie.
Attentat contre une épicerie casher ou projet de filière jihadiste en Syrie: sept membres présumés de ce que les enquêteurs présentent comme le «groupe terroriste le plus dangereux» depuis les années 1990 en France, s’expliquaient jeudi devant les juges.
Considéré comme le suspect le plus important, Jérémy Bailly, a été le premier mis en examen en début de soirée. Les six autres devaient le suivre devant les juges antiterroristes. Le parquet a requis l’incarcération de ces sept personnes, pour la plupart des musulmans convertis.
Le président François Hollande a promis jeudi d'éliminer les «cellules», qui, en France, «veulent faire de l’islamisme radical une cause de haine et d’agression». «Nous ne les lâcherons pas, nous les pourchasserons, nous les éliminerons», a-t-il déclaré lors d’une interview sur France24/RFI/TV5Monde.
Cinq autres personnes interpellées samedi ont été remises en liberté. Un dernier homme, Jérémie Louis-Sidney, 33 ans, avait été tué lors de son arrestation à Strasbourg.
Ces suspects sont «âgés de 19 à 25 ans, tous nés en France et de nationalité française», a déclaré le procureur de la République de Paris, François Molins. Parmi eux Jérémy Bailly, interpellé à Torcy, en Seine-et-Marne.
Il s’agit du «démantèlement d’un groupe terroriste qui est probablement le plus dangereux mis au jour depuis 1996 en France», a souligné M. Molins, lors d’une conférence de presse. «Une attaque terroriste dans notre pays a pu être évitée», a-t-il dit.
Selon le procureur, le premier volet de l’enquête se concentre sur l’attaque de l'épicerie de Sarcelles (Val-d’Oise) le 19 septembre, qui avait fait un blessé léger et à laquelle cinq personnes, dont Jérémy Bailly, sont soupçonnées d’avoir participé.
Il est «probable que le groupe, composé au moins de Jérémie Louis-Sidney et Jérémy Bailly, le repéreur et deux auteurs, se soit rendu à Sarcelles avec (une) Alfa Romeo, se soit enfui à son bord avant de (la) brûler, puis de repartir avec (une) 206 volé(e)», a dit le procureur.
Les enquêteurs ne sont cependant pas certains d’avoir interpellé les deux auteurs directs de l’attaque, qui seraient «deux individus jeunes», l’un «de type européen, l’autre de type africain», a-t-il précisé.
Deux acteurs clé pour la filière jihadiste
L’autre projet mis au jour est une filière de recrutement de candidats au jihad, notamment pour la Syrie.
Deux des interpellés ont joué un «rôle clé» dans cette filière, l’un qui avait un contact à l'étranger et «servait de relais» pour les candidats au jihad, et l’autre qui s’est récemment rendu en Égypte et en Tunisie «avec Jérémie Louis-Sidney pendant trois mois», a déclaré le procureur.
M. Molins a évoqué une «absence totale de coopération» des suspects en garde à vue, précisant que Jérémy Bailly avait seulement reconnu vouloir fabriquer une bombe mais sans «désigner de complice ou de cible».
A propos du profil des suspects, tous sont des «convertis plus ou moins récents, sauf un». Concernant la radicalisation d’hommes qu’il a décrits comme des «petits délinquants», «il n’apparaît pas» qu’elle soit liée à leur détention, selon M. Molins. Outre Jérémie Louis-Sidney, seuls deux des suspects «avaient été incarcérés, respectivement pour six et trois mois».
Concernant Jérémy Bailly, une liste d’associations juives a été retrouvée à son domicile, tandis que des armes et des éléments pouvant servir à la fabrication d’engins explosifs ont été trouvés dans un box dont la clef était chez lui.
«L’utilisation de cet engin placé dans une cocotte-minute comme celle découverte dans la perquisition, au regard de la quantité de nitrate de potassium retrouvée (...) aurait à l'évidence eu des effets vulnérants et létaux conséquents», a dit le procureur.
Pour tous ces faits, le parquet a ouvert une information judiciaire, notamment pour «tentative d’assassinat en lien avec l’appartenance avec une religion, en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs préparant des destructions par substances explosives susceptibles d’entraîner la mort».
Cette dernière qualification est retenue pour la première fois depuis sa création en 2006.
(AFP)
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