• Euthanasie: Plus de 200 médecins écrivent à François Hollande contre la radiation d'un urgentiste

    Créé le 06/02/2013 à 15h48 -- Mis à jour le 06/02/2013 à 16h15
    Le docteur Nicolas Bonnemaison (1er plan),le 6 qeptembre 2011 à Pau (sud-ouest)
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    Le docteur Nicolas Bonnemaison (1er plan),le 6 qeptembre 2011 à Pau (sud-ouest) Pierre Andrieu afp.com

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    SANTÉ - Leur confrère Nicolas Bonnemaison est poursuivi pour sept cas d'euthanasie sur des patients en fin de vie...

    Près de 250 médecins ont écrit une lettre ouverte à l'ordre des médecins et au président François Hollande dans laquelle ils réclament la suspension de la radiation visant un urgentiste de Bayonne, Nicolas Bonnemaison, poursuivi pénalement pour sept cas d'euthanasie sur des patients en fin de vie.

    «Nous sommes profondément choqués par cette sentence et avons souhaité manifester notre indignation», a indiqué à l'AFP le Dr François Bannier, médecin anesthésiste hospitalier à Bayonne, un des premiers signataires de la lettre ouverte avec le Dr Marie-Pierre Kuhn.

    Sanction la plus sévère

    Selon lui, la décision de la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins d'Aquitaine de radier du tableau le Dr Bonnemaison, la plus sévère des cinq sanctions possibles, a «paru rapide et brutale alors même que l'affaire est encore en cours d'instruction et couverte par le secret de l'instruction».

    «C'est un praticien qu'on connaît, il a travaillé 22 ans à l'hôpital, toute cette affaire est traitée de la manière la plus hâtive, l'urgence est de le soutenir», a estimé de son côté le Dr Kuhn. «Nous ne sommes pas des militants de l'euthanasie», a-t-elle souligné.

    «Par deux fois le Dr Bonnemaison a été jugé coupable, deux fois d'une manière hâtive. Parti en garde à vue au bout de même pas 24 heures sans expertise interne d'ordre médical et là, à nouveau, il y a une sanction extrêmement lourde sans que l'on connaisse le dossier», a-t-elle ajouté.

    Administration de certaines substances

    Le docteur Bonnemaison, a été mis en examen en août 2011 pour «empoisonnement» de quatre malades en fin de vie, dont le décès aurait pu être précipité par l'administration de certaines substances, un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. En janvier 2012, les juges lui ont notifié des poursuites pour trois autres cas.

    La lettre co-signée par quinze professeurs deux anciens directeurs d'hôpitaux, un sociologue et plus de 200 médecins de métropole et des Dom-Tom sera mise en ligne sur le site de soutien au Dr Bonnemaison.

    Le Dr Bannier dit espérer «que ce jugement soit revu pour une peine plus clémente, voire même la suppression de la radiation» à l'occasion de l'appel formulé par les avocats du Dr Bonnemaison qui sera étudié par la chambre disciplinaire nationale de l'Ordre des médecins, à Paris.

    «Caractère répété»

    Cette lettre ouverte s'adresse non seulement au président du Conseil de l'Ordre des médecins, Michel Legmann, mais également à François Hollande et aux ministres de la Santé et des Personnes âgées, Marisol Touraine et Michèle Delaunay.

    Les co-signataires pointent que «le seul document officiel public depuis le 17 novembre 2011 est le rapport de l'IGAS (Inspection générale des Affaires sociales)» et soulignent que dans le délibéré de la décision rendue «à aucun moment il n'y est fait référence».

    «Nous avons trouvé que la justice ordinale avait peu d'éléments pour ordonner un jugement aussi péremptoire», justifie le Dr Bannier, alors que le Dr Bonnemaison et son avocat avaient demandé «un sursis à statuer» en attendant que la justice pénale tranche.

    Pour la chambre disciplinaire cependant «les manquements déontologiques relevés» étaient «de nature à justifier une peine» et compte-tenu de leur «gravité» et de leur «caractère répété», ces manquements justifient la radiation.

    Projet de loi

    Le président de la République a promis un projet de loi sur la fin de vie en juin, après la remise le 18 décembre du rapport de la mission du professeur Didier Sicard, préconisant un geste médical «accélérant la survenue de la mort» dans certains cas, mais rejetant l'idée d'inscrire l'euthanasie dans la loi.

    Selon une étude récente de Nicolas Brouard, directeur de recherches à l'Institut national d'études démographiques (Ined) il y aurait chaque année en France quelque 3.000 cas d'euthanasie.

    L'euthanasie n'est pas légale en France, même si la loi Leonetti sur la fin de vie admet qu'on puisse soulager avec des anti-douleur un malade au stade terminal au point d'en «abréger la vie».

    Avec AFP

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  • Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-02-05T12:13" itemprop="datePublished" pubdate=""> 05/02/2013 à 12:13</time> - Modifié le <time datetime="2013-02-05T16:02" itemprop="dateModified"> 05/02/2013 à 16:02   </time>
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    Le ministre de la Famille de Benoît XVI s'est déclaré favorable à la tutelle des droits privés et matrimoniaux des couples de fait.

    Vincenzo Paglia, ministre de la Famille de Benoît XVI, a fait une ouverture en direction des droits des couples gay.

    Vincenzo Paglia, ministre de la Famille de Benoît XVI, a fait une ouverture en direction des droits des couples gay. © Alberto Pizzoli / AFP


     

    Président du Conseil pontifical pour la famille, l'archevêque Vincenzo Paglia a fait une - prudente - ouverture en direction des droits des couples gay. Certes, il n'est pas question de reconnaître le mariage pour tous. Et le "ministre de la Famille" de Benoît XVI a félicité l'Église de France pour son combat contre les noces gay, "qui portent la société sur le bord de l'abysse". Mais monseigneur Paglia a reconnu qu'il existe "toutes sortes d'unions familiales". "Il y a des droits individuels à garantir, a déclaré l'archevêque. Il faut chercher des solutions dans le droit privé et dans le domaine patrimonial. Je pense que la politique doit, sereinement, s'en occuper."

    La référence aux droits privés des couples homosexuels qui doit s'adapter n'est pas nouvelle pour l'Église. Mais c'est le ton - l'adjectif sereinement - et l'appel lancé au monde politique en vue d'une solution légiférée qui représentent une avancée. "Certains ne veulent rien changer. Moi, je pense qu'il faut trouver de nouvelles voies pour arriver à une solution", a souligné monseigneur Paglia, avant de condamner la discrimination des homosexuels dans le monde. "Je veux réaffirmer la dignité de tous les fils de Dieu. Une dignité intouchable. Tous les hommes sont égaux parce qu'ils ont le signe de Dieu. Dans une vingtaine de pays, l'homosexualité est un délit. Je souhaite que nous nous battions contre ça."

    Une vaste réflexion entamée ?

    Les organisations homosexuelles italiennes sont partagées après les déclarations de monseigneur Paglia. Pour Aurelio Mancuso, d'Equality, "reconnaître les droits individuels des homosexuels dans le cadre du droit privé revient à conserver le statu quo, c'est-à-dire l'absence de droits". Mais pour Franco Grillini, leader historique des gays italiens, "c'est la première fois qu'un prélat reconnaît les droits des couples gay et que les homosexuels sont persécutés dans le monde".

    Reste que les déclarations de monseigneur Paglia, fin communicateur et étoile montante de la curie romaine, confirment que Benoît XVI a entamé une vaste réflexion sur tous les thèmes touchant la famille, y compris celui de l'eucharistie pour les divorcés remariés. "Le pape veut résoudre la question grâce à la possibilité de reconnaître l'annulation d'un mariage par manque de foi, a affirmé le président du Conseil pontifical pour la famille. Les procédures peuvent être abrégées. Le synode des évêques a longuement abordé ce thème. Il faut trouver une solution, rapidement."


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    Grenoble 2013 : Jeunes, débattez-vous !

    La 4e édition des Etats généraux de la République se poursuit à la MC2 ce samedi.  lien 

    Événements Libé

    «Redonner corps au progrès éducatif»

    2 février 2013 à 16:22
    Bruno Julliard le 2 février 2013 à Grenoble.
    Bruno Julliard le 2 février 2013 à Grenoble. (Photo Aude Fredouelle)

    En direct du forum de Grenoble L’adjoint à la culture de la mairie de Paris et ancien conseiller du ministre de l’Education Nationale, Bruno Julliard, appelle à une réhabilitation de l’idée de «réforme» et à une transformation en profondeur du système éducatif.

    Par Aude Fredouelle, étudiante en master de journalisme à Sciences Po Grenoble

    «Nous sommes à la veille d’un changement profond du système éducatif, et les objets de transformation sont nombreux». Intervenant dans le débat «Quelle école idéale en Europe ?», Bruno Julliard se montre optimiste. Pourtant, à l’heure où les syndicats d’enseignants s’opposent à la réforme de 4,5 jours, le «changement profond» ne semble pas d’actualité.

    Fort de son expérience à la tête de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), entre 2005 et 2007, puis comme conseiller auprès du ministre de l’Education Nationale, Vincent Peillon, entre juin 2012 et janvier 2013, le secrétaire à l’éducation du Parti socialiste et adjoint à la Culture du maire de Paris livre sa vision de l’école idéale. Entretien.

    Quelle est votre école idéale ?

    C’est une école qui est en capacité des former des individus éclairés, émancipés, mais aussi des citoyens et les travailleurs de demain. C’est une école qui est juste, parce qu’elle donne plus à ceux qui ont besoin de plus. C’est une école qui lutte contre la reproduction des inégalités. C’est une école, enfin, qui s’ouvre sur le monde, la culture, l’Europe, les sciences.

    L’école française est-elle allergique au changement ?

    Les difficultés pour mettre en place des réformes viennent du fait qu’on ne peut pas se contenter de quelques aménagements à la marge. On a besoin de changer en profondeur un système qui est aujourd’hui structurellement en crise, donc le consensus est difficile à atteindre.

    Nous devons mettre au cœur des débats des croyances qui sont aujourd’hui dépassées, comme le redoublement, l’orientation par l’échec, l’égalitarisme dans l’attribution des moyens sur le territoire, ou le rôle des collectivités territoriales. Surtout, nous devons réhabiliter le terme de «réforme». Depuis 10 ans, elles ont toutes été synonymes de régression.

    Il faut aujourd’hui redonner corps au progrès éducatif, à la transformation positive de l’école. Il n’y aura jamais de consensus général mais il faut espérer le plus large rassemblement possible et faire des choix courageux.

    Quelles devraient-être les priorités de la réforme du système éducatif ?

    La priorité absolue devrait être donnée à l’école primaire. D’abord en lui attribuant davantage de moyens, et ensuite en mettant l’accent sur les contenus pédagogiques. Ensuite, il faut réformer la formation des enseignants et changer leur mission, notamment en les faisant travailler plus souvent en équipe, en renforçant le lien avec les familles et le suivi individuel des élèves. Enfin, nous devons répartir plus justement les moyens entre les établissements scolaires.

    Que pensez-vous de la réforme des rythmes scolaires et de la semaine de 4,5 jours ?

    C’est un choix courageux. Le retour à la semaine de 4,5 jours est nécessaire pour l’intérêt des enfants, qui ont aujourd’hui des journées trop chargées. La réforme est difficile à faire passer parce qu’il faut convaincre les enseignants de travailler une journée de plus par semaine même si le nombre d’heures reste le même.

    Elle oblige aussi à mieux organiser le lien entre le temps d’enseignement scolaire, pris en charge par les instituteurs, et le temps éducatif, sous la responsabilité des collectivités territoriales. Il faut trouver, et je pense que le gouvernement est en passe de l’obtenir, le bon équilibre entre l’intérêt des enfants, des enseignants, et les projets des collectivités territoriales.


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  • Grenoble 2013 : Jeunes, débattez-vous !   lien 

    La 4e édition des Etats généraux de la République se poursuit à la MC2 ce samedi.

    Événements Libé

    La diversité en question

    1 février 2013 à 21:20
    Pascal Blanchard à Grenoble le 1er février 2013.
    Pascal Blanchard à Grenoble le 1er février 2013. (DR)

    En direct du forum de Grenoble Historien spécialiste du fait colonial et de l’immigration, Pascal Blanchard participait au débat : diversité et parité au cœur du changement. Qu'en est-il aujourd’hui ? Entretien vidéo.

    VIDEO 

    Par Lola Palmier et Sonia de la Forterie, étudiantes en master de journalisme à Sciences Po Grenoble 

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  • Société

    Instructions

    1 février 2013 à 22:36 lien 
     
    Par Éric Decouty

    Rassurer les parents n’est pas la moindre vertu du rapport de l’Académie des sciences. Non, la télé, les ordinateurs, les tablettes, les jeux vidéo n’ont pas pour conséquence de ramollir jusqu’à l’irréversible la cervelle de nos enfants ! Certes, les académiciens qui ne manquent pas de bon sens commun rappellent qu’il faut rester prudent et savoir modérer les usages pour «préserver l’équilibre et la santé» des garnements. Mais l’essentiel est ailleurs. Et notamment dans l’affirmation que les outils numériques auraient sur les enfants une influence formidable dans leur relation aux savoirs, dans leurs apprentissages et leur socialisation. Le psychiatre Serge Tisseron affirme même que «les écrans amplifient tout ce que la culture du livre imprimé laisse de côté». S’il convient de prendre avec une certaine précaution des conclusions qui méritent encore validation, nul ne peut plus contester l’outil pédagogique essentiel que constitue le numérique en général, et les tablettes en particulier. Mais l’analyse restera partiellement vaine si des réponses concrètes ne lui sont pas données. Si la révolution numérique dont parle Tisseron ne gagne pas toutes les écoles. Si les enfants des villes et des champs ne peuvent accéder aux mêmes moyens. L’enjeu est d’importance, car une fois balayée la dangerosité des écrans, pointe désormais le risque d’une éducation numérique à plusieurs vitesses.


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