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    Les vacances très ordinaires des banquiers français

    Par Veronique Chocron | 10/08 | 18:04 | mis à jour le 12/08 à 10:47 | 3commentaires

    Vélo, lectures en Provence ou à l'île de Ré pour Marc Simoncini, catamaran de compétition pour Erik Maris, alpinisme dans les alpages reculés de Savoie pour François Pérol... Sport intensif, culture et bain de famille dominent les vacances -pas franchement bling-bling- des grands financiers français.

    Les Vacances préférées des banquiers français - AFP

    Les Vacances préférées des banquiers français - AFP

    Marc Simoncini à l’attaque du mont Ventoux

    Il a trouvé une «combe» où le téléphone portable ne passe pas. Il y passe un mois, puis l’autre sur l’île de Ré, un peu plus peuplée l’été. Le business angel, star du Net et serial entrepreneur (iFrance revendu à Vivendi, Meetic, le site de rencontres, celui d’optiques à bas coûts Sensee) et multi-investisseur au travers de Jaïna Capital, Marc Simoncini, échoue «dans la verdure» pendant les premières semaines de la trêve estivale. Il y cultive la lecture «pas sur tablette, que du papier!» – «Nous sommes tous des cannibales», de Claude Lévi-Strauss, ou le «Journal d’un corps», de Daniel Pennac –, les amis, comme Patrick Bruel son voisin, «mais ne joue surtout pas au poker», le hobby du chanteur.

    «Pas de vie mondaine» pour autant, de vraies vacances, ou presque. Il avale des kilomètres à vélo, avec pour défi annuel de grimper les 1.912 mètres du mont Ventoux en rapprochant son chrono de celui du Tour de France – «2h30, c’est pas brillant..», assure-t-il –, fait le taxi pour ses deux garçons de retour de camp d’été en Suisse.

    Mais le cerveau reste connecté à ses bases. Chaque vendredi, il revient à Paris, «pour ne pas être décalé. Comme je suis 33 sociétés du portefeuille Jaïna, j’ai quand même du mal à déconnecter réellement!» Notamment depuis cet été de 2003, où, payé en actions Vivendi pour le rachat d’iFrance, il se retrouve ruiné et obligé d’annoncer à sa femme qu’il doit vendre leur maison de vacances et passe son temps les yeux rivés sur le cours de Bourse de celui qui devait lui assurer de vivre des jours heureux pour longtemps. Mais le vent est vite revenu dans son dos. «La vie m’a donné l’opportunité de pouvoir faire construire une nouvelle maison à l’île de Ré, dans le même village...»

    Frédéric Oudéa recharge ses batteries à La Baule

    Le PDG de la Société Générale a des plaisirs simples qui rompent avec son quotidien trépidant. «J’ai trois jeunes enfants de sept, cinq et deux ans: voyager dans des contrées exotiques est compliqué», explique Frédéric Oudéa. L’été se passe donc au bord de la mer entre la Côte d’Azur et La Baule. «C’est l’occasion de me remettre en forme en faisant beaucoup de sport, principalement du tennis et nager dans la mer. Je fais aussi du foot avec mes garçons sur la plage et un peu de vélo», précise-t-il. Les règles du rugby, que sponsorise son groupe, sont en revanche encore un peu trop compliquées pour ses jeunes enfants!

    S’il ne prend pas l’avion pendant ses heures d’oisiveté, Frédéric Oudéa n’en voyage pas moins... dans le temps. «J’épluche “La Gazette Drouot” et je consulte des sites d’antiquaires. Mon intérêt est très virtuel car j’achète peu mais c’est très intéressant de découvrir au travers d’un commissaire-priseur l’histoire d’un objet passé de mains en mains», explique cet amoureux des cabinets XVIIe et des commodes XVIIIe. Et de raconter l’histoire d’un coffre japonais de Mazarin récemment passé en vente à Cheverny, estimé 200.000 euros et vendu 7 millions au Rijskmuseum à Amsterdam. «Il avait été retrouvé dans une famille qui s’en servait comme minibar!», s’étonne-t-il encore.

    Cette passion lui vient de ses parents qui achetaient de la faïence et l’emmenaient avec son frère dans les musées admirer les peintres flamands. Petit à petit, il a élargi son champ d’investigation désormais jusqu’à l’art moderne que supporte la Société Générale en achetant chaque année des œuvres. Il n’a toutefois pas fait le grand saut, comme son frère. Ancien banquier marié à une Singapourienne, ce dernier s’est en effet lancé dans le commerce d’antiquités en ouvrant une galerie d’art à Singapour.

    Erik Maris en quête de sensations extrêmes

    Rien de superfétatoire l’été mais de l’ingénierie bien huilée comme le reste de l’année. Erik Maris, voltigeur du M&A, une douzaine de deals en un an à son actif avec Jean-Marie Messier, n’a pas plus de temps pour lui en vacances que les jours ouvrés. «Je passe mon temps à m’occuper de ma femme et de mes enfants au Lavandou dans le Sud, cinq à six semaines», affirme le financier. Il se dit «sans hobbies particulier», «parti le plus longtemps possible» et «sans voir personne» du microcosme des affaires parisien, «sauf des copains». Le second mois encore est pour la famille, un grand voyage avec les sept enfants, au Brésil cette année.

    En réalité, ses vrais temps morts sont avant ou après l’été. Il s’offre une course, si possible mondiale (sa dernière était le championnat du monde en Italie en juillet) de catamaran Formule 18 (un Cirrus R), ou une course automobile (historiques et modernes). Pas de demi-mesure dans les disciplines là non plus. Sur mer, il s’est offert le titre de champion du monde de Mumm 30 en 2006, a participé au circuit Extreme Sailing pendant plusieurs années en très spectaculaire catamaran de 12 mètres et l’année dernière, il a alterné la barre avec Loïc Peyron. Sur les routes, même ambition: faire les 24 Heures du Mans...

    François Pérol goûte les cimes en Savoie

    S’il aime les grands voyages, François Pérol, président du directoire du groupe BPCE, a l’habitude de prendre ses quartiers d’été en Savoie. Il y possède un chalet dans des alpages isolés au-dessus de Sainte-Foy-Tarentaise, entre Bourg-Saint-Maurice et Val-d’Isère. «Je pars avec un guide, toujours le même. L’an dernier, nous avons traversé les arêtes de Rochefort», raconte sans formalité François Pérol. Une ascension glaciaire à près de 4.000 mètres sur une arête aérienne du massif du Mont-Blanc réservée aux alpinistes chevronnés. «J’aime les courses de rocher. ça me coupe de mes préoccupations et ça me remet en forme physique... Je vais y aller progressivement et cet été je ferai peut-être la Meije, dans le bassin de l’Oisans», des sommets en bordure nord-ouest du massif des Ecrins. Pour pratiquer son sport favori, François Pérol est parti trois semaines en août. Avec iPhone et iPad, qu’il «regardera de temps en temps». Ses vacances, c’est aussi un programme de lectures, mais qui à ce stade n’est pas arrêté. «Je ne vais pas vous dire que je vais relire Proust cet été», prévient-il dans un rire.

    Xavier Moreno change de braquet

    L’été, le président du fonds d’investissement français Astorg se dévoue aussi au vélo. «sur les routes des Cévennes dans le pays protestant de mes origines familiales» et «dans les montagnes de Savoie», précise-Xavier Moreno. Il cite aussi «l’art d’être grand-père dans les forêts et au bord des étangs du Morvan», ainsi que la marche et le golf mais revient toujours «au vélo». Avant de se lancer dans une longue envolée: «En un mot, parcourir les routes de France à vélo c’est savourer des paysages, des odeurs, des lumières, des sons, toujours changeants, plus rapidement qu’en marchant mais moins vite et sans bruit ni odeur parasite qu’avec des engins motorisés. Quand l’exercice est collectif on vit en plus la solidarité du peloton, les relais en tête pour couper le vent des autres, le confort de l’aspiration quand on se laisse glisser derrière. En plus, nos concitoyens, dans leur très grande majorité, ont une sympathie spontanée pour le cycliste, ce qui facilite les rencontres dès qu’on fait une pause.» Mais, précise-t-il, «j’ai peu de chance de rencontrer mes contreparties de la finance parisienne l’été». Et de reprendre sur son élan «sur le plan sportif, rouler plusieurs heures à son rythme permet de faire des efforts intenses mais qui ménagent le corps et le cœur…». C’est évidemment une discipline qu’il ne réserve pas au mois d’août. «Le premier défi sportif, c’est de ne pas régresser en roulant suffisamment tout au long de l’année. Et quand on sent la forme progresser, raccourcir le temps mis pour un parcours ou une ascension habituels suffit à satisfaire le compétiteur qui sommeille en chacun de nous.»

    Jean-Pierre Denis vit au rythme des marées bretonnes

    C’est à l’extrême pointe du Finistère sud, un coin de bout du monde campé entre les baies d’Audierne et de Douarnenez, que Jean-Pierre Denis aime passer ses étés. Le président du groupe Crédit Mutuel Arkéa et du Crédit Mutuel de Bretagne, y situe «depuis toujours» son centre de gravité, dans la maison familiale où il a vécu enfant, face à l’océan. Pas de dépaysement, mais un mois d’août au rythme des marées. «J’adore nager dans de l’eau bien fraîche, à 18° C, c’est parfait!», annonce celui qui commence et termine ses journées par une longue baignade. Le programme de vacances de Jean-Pierre Denis tourne essentiellement autour du sport, entre marche nordique sur les sentiers côtiers et VTT sur les chemins de campagne. Son goût de la Bretagne se prolonge toutefois dans l’assiette, puisqu’il «aime faire le marché le matin, cuisiner et recevoir avec des produits authentiques». «On trouve près de chez moi les meilleurs pêcheurs de bar de ligne», assure-t-il, tout en donnant sa préférence au lieu jaune, un poisson qui s’accommode mal du transport et ne se savoure réellement, selon lui, qu’en bord de mer. En visitant il y a quelques jours sa bibliothèque, le banquier breton est tombé sur le livre d’Antoine Blondin «Tours de France. Chroniques intégrales de “L’Équipe”, 1954-1982», dans lesquelles il se plonge quand il ne feuillette pas le quotidien sportif lui-même. La maison de famille, c’est aussi le temps partagé avec ses quatre enfants. Il part, pendant ces quelques semaines d’accalmie, «à leur reconquête».


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    Ask.fm et le suicide de Hannah Smith :

    faut-il interdire ce site d'ados ?

    </header>

    <time class="date-post" datetime="2013-08-09T13:12:37" itemprop="dateModified">Publié le 09-08-2013 à 12h55 - Modifié le 09-08-2013 à 13h12</time>

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    Temps de lecture Temps de lecture : 2 minutes

    LA QUESTION DU JOUR. Un réseau social peut-il tuer ? Pour le père de Hannah, oui. L'adolescente s'est suicidée après avoir reçu des messages d'intimidations sur le site Ask. Quelle est la responsabilité du site ? Faut-il craindre les réseaux sociaux ? On fait le tour de la question.

    Édité par Mathieu Sicard

    Hannah Smith s'est suicidée après avoir reçu des messages d'intimidation sur Ask.fm (CAPTURE)

    Hannah Smith s'est suicidée après avoir reçu des messages d'intimidation sur Ask.fm (CAPTURE)

     

    ASK. Hannah Smith, 14 ans, un compte sur Ask.fm. Le 2 août, sa sœur l'a retrouvée pendue. Et pour leur père, il y aurait un lien entre le site et le suicide de sa fille

     

    C'est quoi, Ask.fm ? Si vous vous posez cette question, c'est que vous avez plus de 18 ans. Ask est un réseau social très prisé des adolescents. Le Facebook des 13-18 ans, en quelque sorte. Ne faites pas l'étonné : votre compte Facebook de 2007 est ringard et c'est bien normal. 

     

    Qu'est-il arrivé à Hannah Smith ? La jeune Britannique avait posté des photos d'elles sur Ask. Elle a aussi posé des questions sur ses problèmes de peau. 

     

    Réponses : 

    "Avale de l'eau de Javel"

    "Tu es laide va mourir et tout le monde sera content"

    "Attrape un cancer"

     

    Les parents de Hannah dénoncent la responsabilité d'Ask.fm. David Cameron a appelé au boycott national du réseau social. De nombreuses marques ont demandé le retrait de leurs publicités. 

     

    Ask doit-il fermer ?

     

    Oui ! Ask est responsable, ce site doit fermer

     

    • Une simple navigation sur le site, sans même vous créer de compte, vous permettra de voir par vous même la virulence de certains échanges. Une jeune fille s'est suicidée après avoir reçu de violentes intimidations. Et elle n'est pas la première ! Le "Daily Mail" l'a même mis à la une : "Fermez cet infâme site internet."

     

     

    • Si, comme sur Facebook ou Twitter, il y a bien une option "signaler" (un peu cachée, tout de même), il y a de quoi se questionner sur un travail de modération. Lorsque, sur un site d'ados, des messages souhaitant la mort voire incitant au suicide ne sont pas modérés, il y a une responsabilité, non ?

     

    • En plus, sur Ask, la plupart des utilisateurs choisissent l'anonymat. Ils ne donnent pas leurs noms sur leur profil mais plutôt des pseudos type "Machindu21", "Blondasse42", etc. Si à cela vous ajoutez que vous contactez les utilisateurs en mode "roulette" ("voir qui est en ligne"), il n'est pas étonnant de trouver des propos irresponsables. 

     

    Non ! Fermer Ask, ce n'est pas la solution

     

    • Juridiquement, le site se dégage de toute responsabilité. L'utilisateur est responsable de ses propos et averti qu'il peut avoir accès à "des contenus pouvant être considérés comme choquants, obscènes ou de mauvais goût". Son siège est basé en Lettonie. La bataille juridique risque d'être compliquée. 

     

    • Le monde est brutal. Les internets aussi. Je comprends la détresse du père qui veut faire fermer Ask. Mais la prévention, le dialogue en famille ou à l'école à propos de la violence et l'intimidation en ligne est sans doute le meilleur moyen d'éviter ces drames. 

     

    • Le meilleur moyen... si ce n'est le seul ! Vous voulez fermer Ask ? Oui, très bien. Et combien de sites analogues ouvriront, peut-être plus violents encore ?

     

    À vous de juger ! 

     

    - Faut-il fermer Ask.fm ? 

    - Comment prévenir les ados des dangers du harcèlement et de l'intimidation en ligne ?

     

    C'est votre avis qui compte. Rendez-vous dans les coms.


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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Plainte de parents d'élève sur des notes jugées trop basses au bac

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-10T05:16:34+02:00" itemprop="datePublished">10.08.2013 à 05h16</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-10T05:17:44+02:00" itemprop="dateModified">10.08.2013 à 05h17</time>

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    Des parents d'élèves d'un lycée privé d'Agen sont en train d'adresser un courrier au rectorat de Bordeaux, dans lequel ils s'étonnent des mauvais résultats obtenus par leurs enfants à l'issue de l'oral du bac de français, le mois dernier.

    "Sur les 21 élèves de la série L de la classe, un seul a obtenu 10 et il y a surtout eu des 6", a relevé l'un des parents d'élèves, dont la fille a obtenu 8. Vendredi, une quinzaine de parents de cette classe du lycée Saint-Caprais à Agen avaient adressé individuellement une lettre de réclamation au rectorat qui, jusqu'à présent, est restée lettre morte.

    "J'ai peur que ces mauvaises notes soient liées à l'origine de l'établissement de ma fille. C'est un lycée privé et l'examinateur lui a demandé, comme à tous les autres candidats, dans quel établissement ils étudiaient", indique une autre mère, dont la fille a obtenu 6 sur 20 à l'oral et un 12 sur 20 à l'écrit.

    Pour les parents, ces mauvais résultats sont d'autant plus étonnants que la quinzaine d'élèves de la classe, qui sont en section S, "ont eu un autre examinateur à l'oral et des notes, à l'exception de trois d'entre eux, allant de 12 à 17". "Pourquoi une telle discrimination ?", s'interrogent les parents.

    Sur les 21 parents d'élèves concernés, 20 entendent adresser dans les prochains jours un courrier au ministre de l'éducation, Vincent Peillon, ainsi qu'au président de la République, François Hollande, afin de leur faire part de ce qu'ils considèrent comme "une injustice claire et flagrante".

    </article>

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  • Des stars du football et des ministres

    à la Gay Pride d'Amsterdam

    Créé le 03/08/2013 à 18h26 -- Mis à jour le 03/08/2013 à 18h29
    Des participants à la Gay Pride d'Amsterdam le 3 août 2013
    <aside>

    Des participants à la Gay Pride d'Amsterdam le 3 août 2013 Koen van Weel ANP

    </aside>

    Amsterdam - Des dizaines de milliers de personnes ont célébré la Gay Pride samedi le long des canaux à Amsterdam en présence de footballeurs professionnels, pour la première fois, et de ministres qui étaient venus soutenir les droits des homosexuels.

    Les défenseurs des droits de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, et transsexuelle (LGBT) ont pris pour cible cette année le président russe Vladimir Poutine considéré comme opposé aux minorités sexuelles, et qui a fait une visite à Amsterdam en avril dernier.

    La Fédération néerlandaise de football KNVB disposait pour la première fois d'un bateau pour participer à la parade sur les canaux.

    «Le monde du football est un monde macho où il est facile de faire des plaisanteries, visant tout particulièrement les homosexuels», a déclaré à l'AFP l'ancien joueur international néerlandais Pierre van Hooijdonk.

    «Je n'ai jamais eu l'occasion de côtoyer des homosexuels dans mon équipe et je n'en connais aucun, mais nous sommes ici aujourd'hui pour dire OK, si vous êtes gays, nous vous soutiendrons et ne vous discriminerons pas», a-t-il ajouté.

    Le coach de l'équipe nationale de football des Pays-Bas Louis van Gaal, de même que les anciens joueurs internationaux Ronald de Boer and Patrick Kluivert participaient également aux festivités dans une ville réputée depuis longtemps comme accueillante pour les gays.

    «Nous voulons envoyer un signal aux joueurs de football et aux gens selon lequel l'homosexualité n'est pas un problème dans le football», a déclaré à l'AFP l'ancien joueur Regillio Vrede, ajoutant «tout le monde a le droit de faire ce qu'il aime, si vous aimez le football et que vous êtes gays, cela ne doit pas être un problème».

    Montrant d'une main un bandeau rose où le mot «respect» est écrit en grosses lettres noires, il a affirmé être présent pour montrer que les joueurs respectent «les gens, le sport et que le sport est pour tout le monde».

    Dans le public, en nombre, les boas et autres accessoires roses sont de mise : «c'est la première fois que je viens, mais c'est quelque chose qu'il faut faire au moins une fois dans sa vie», assure Wil, une Néerlandaise, âgée de 70 ans.

    «C'est une vraie fête et en même temps, c'est important de montrer que tout le monde a les mêmes droits», a-t-elle ajouté, envoyant d'une main des baisers à des hommes en mini-shorts en cuir sur un bateau passant au même moment.

    La police était également de sortie sur un bateau intitulé «le rose dans le bleu».

    Le ministre de la Défense, Jeanine Hennis-Plasschaert, et le ministre des Finances et président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, étaient aussi de la partie.

    «C'est bon de voir aujourd'hui la façon dont nous voulons traiter les droits des homosexuels,» a déclaré M. Dijsselbloem à l'agence de presse ANP.

    M. Dijssebloem a revendiqué le fait d'avoir demandé à ce que chacun à bord de son bateau du Parti travailliste porte un Tee-shirt avec l'inscription «Gay Pride pour la Russie».

    «Les choses ne vont pas dans la bonne direction pour les droits des homosexuels là-bas», a-t-il rappelé, cité par ANP.

    Le mois dernier, la Russie a interdit à quatre ressortissants néerlandais, accusés de faire «la propagande de l'homosexualité»,-- un délit puni par une loi controversée qui s'applique pour la première fois à des étrangers-- l'entrée de son territoire pour une période de trois ans.

    Les quatre Néerlandais étaient venus tourner un film sur les droits des homosexuels en Russie dans la région septentrionale de Mourmansk et avaient participé à une table ronde consacrée aux droits de l'homme.

    Une loi adoptée il y a un an à Saint-Pétersbourg et étendue en juin dernier à l'ensemble de la Russie punit tout acte de propagande homosexuelle devant mineur par de lourdes amendes, un texte critiqué par les militants des droits de l'homme et les gouvernements des pays occidentaux.

    Les Pays-Bas, dont la communauté homosexuelle compte environ un million de personnes, ont été le premier pays au monde à avoir légalisé le mariage entre personnes du même sexe le 1er avril 2001.

    © 2013 AFP

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  • 119 euros 24/07/2013 à 17h49

    Qui est Rachid Nekkaz, celui qui paie

    les amendes des femmes voilées ?

    Tiphaine Le Liboux | Journaliste

    Promoteur immobilier controversé aux airs de BHL, ex-candidat aux législatives, Rachid Nekkaz se dit contre le niqab, mais pour la liberté de circuler avec.

    Rachid Nekkaz à Paris le 3 janvier 2012 (Francois Mori/AP/SIPA)

    661 amendes ont été dressées depuis la loi de 2011 interdisant le port du voile intégral dans l’espace public. Rachid Nekkaz dit en avoir payé 653. La dernière, c’était celle de Liala, mardi 23 juillet. Il s’est déplacé en personne, pour aller déposer un chèque de 119 € à la trésorerie d’Evry. « Chez Manuel Valls », nous dit-il au téléphone, d’une voix souriante.

    Trois jours après les émeutes de Trappes, « l’homme qui paie les amendes des femmes en niqab » n’est pas mécontent de son nouveau pied de nez. Liala a contacté Rachid Nekkaz, directement, « en passant par le site de mon association Touche pas à ma constitution », assure-t-il.

    Pour qu’il sorte le carnet de chèques, la jeune femme a dû lui envoyer « un petit courrier, s’engageant à ne pas faire preuve de violence envers des policiers ».

    Une majorité de converties

    Rachid Nekkaz, qui paie aussi pour les femmes belges – seul pays avec la France et la Turquie à interdire le port du niqab –, a dit non une seule fois. A une convertie de Bruxelles, verbalisée quatre fois d’affilée, et affiliée au groupe extrémiste Sharia for Belgium. Un cas loin d’être représentatif selon lui :

    « Les femmes qui portent le niqab sont des femmes normales, aux parcours de vie très différents. »

    Un tiers de celles qu’il a rencontrées sont des célibataires et la majorité est convertie « Il y a même une Linda Le Pen qui a fait appel à moi », rigole t-il.

    « Je m’oppose au niqab »

    Sa femme à lui est une américaine, et catholique. Il le répète partout, histoire de bien mettre les choses au clair :

    « Je suis un musulman laïc, opposé au niqab. Ce que je défends, c’est la liberté pour les femmes de le porter ou non. »

    Pour lui, il s’agit de défendre une liberté fondamentale : pouvoir se déplacer dans la rue. C’est sur ce principe qu’il s’est appuyé pour déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, afin de faire invalider la loi de 2011.

    Pour ce militant PS, qui assure être membre de la fédération du XVIe arrondissement (le PS, interrogé par Rue89 dit que non), ce serait plus simple si le gouvernement avait le « courage » d’amender la loi :

    « Il faut annuler l’interdiction de porter le niqab dans les espaces publics ouverts. Sinon, dans les mois à venir on va être confrontés aux mêmes débordements qu’à Trappes. »

    En attendant, il est persuadé qu’en payant les amendes, il « neutralise sur le terrain » la loi de 2011.

    De gros airs de BHL

    Ça lui a coûté 119 000 euros, frais d’avocat compris. Mais Rachid Nekkaz ne serait pas à ça près. On le dit millionnaire. Il esquive :

    « J’ai suffisamment de biens immobiliers pour pouvoir payer des amendes pendant des années. »

    A la sortie des trésories publiques, il pose souvent avec une jeune femme en niqab, le récépissé de la contravention en main. Sourire assuré, crinière grise, costume noir et chemise blanche ouverte, on croit voir le sosie de BHL.

    Comme lui, Rachid Nekkaz, est prêt à s’engager pour toutes « les atteintes faites à la liberté et aux droits de l’homme ». En Chine par exemple, où il est allé rendre visite à des prisonniers politiques ouïghours, la minorité musulmane persécutée.

    Rachid Nekkaz partage aussi ce souci de s’engager pour les causes qui sont au centre des débats médiatiques. En 2010, alors que Brice Hortefeux expulse massivement de leur campements les Roms, Rachid Nekkaz déclare vouloir acheter en Auvergne, sur les terres de l’ex-ministre de l’Identité nationale, un terrain de seize hectares.

    Il avait prévu de louer cette « République des Roms » un euro symbolique. Mais « ça n’a rien donné concrètement », explique Saimir Mile, le président de l’association « La voix des Roms » :

    « Je ne sais pas s’il était vraiment prêt à signer le chèque, mais quand nous nous sommes rencontrés, je lui ai expliqué que cette proposition était irréalisable.

    Les Roms sont en France pour gagner leur vie, pas pour prendre des vacances. Personne n’avait envie d’aller s’installer loin de tout, au fin fond des montagnes d’Auvergne. »

    « Il aurait pu avoir une carrière à la Tapie »

    Depuis, Saimir Mile n’a plus revu Rachid Nekkaz. Pour lui, c’est un « homme moderne, qui a très bien compris l’importance des coups médiatiques ».

    « Son fonds de commerce, c’est l’image et la communication », confirme son ami Moussa Khedimellah, sociologue de l’islam et des quartiers populaires :

    « Nekkaz est un lanceur d’alerte. Il aurait pu avoir une carrière politique à la Tapie, mais il a préféré utiliser son argent pour éveiller les consciences. »

    Il ajoute :

    « C’est un amoureux de la France, engagé depuis plus de vingt ans du côté des pauvres. Sa démarche est à la croisée de celles de Coluche et de Stéphane Hessel. »

    Marchand de sommeil ou bienfaiteur ?

    Rachid Nekkaz est né en 1972 à Choisy-Le-Roi. Neuf frères et soeurs, des parents immigrés algériens et analphabètes. Leur fils fait de la philo à la Sorbonne, avant de s’engouffrer dans la bulle Internet, en créant une start-up à la fin des années 90.

    Il la revend « bien » en 2000, et investit sa fortune dans l’immobilier. Depuis, le riche propriétaire est soupçonné d’être un marchand de sommeil.

    Rachid Nekkaz porte plainte pour diffamation, expliquant loger ceux qui n’ont pas accès aux logements sociaux :

    « Vous croyez qu’ayant vécu 25 ans dans une cité de transit totalement délabrée, je vais profiter de la misère des gens ? J’essaie d’aider ceux qui en ont besoin.

    Mais de toutes façons en France, dès que vous faites quelque chose de bien on essaie de vous bloquer. Surtout, si vous avez de l’argent et que vous vous appelez Rachid ou Mamadou, vous êtes tout de suite suspect. »

    C’est aussi comme ça qu’il interprète ses échecs politiques. Les 500 parrainages pour être candidat à la présidentielle de 2007 jamais obtenus par exemple. Une histoire « bizarre », qui n’a jamais été éclaircie, raconte Moussa Khedimellah :

    « A quelques mois du dépôt des signatures, sa maison a été cambriolée et son ordinateur – où toutes les promesses de parrainages étaient enregistrées – a disparu. »

    « Nous n’avons pas de lien avec ce monsieur »

    Rachid Nekkaz essaie ensuite, sans succès, de se présenter aux primaires PS de 2011. Candidat à l’élection législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, chez Cahuzac, en juin 2013, il finit dernier avec 0% des voix.

    Même dans les quartiers, les scores de celui qui s’était auto-proclamé « candidat des banlieues » sont catastrophiques. Candidat dans la septième circonscription de Seine-Saint-Denis aux législatives de 2007, il obtient 156 voix (0,56% des voix exprimées).

    Les collectifs qui contestent la loi de 2011 sur le niqab ne veulent pas non plus entendre parler de lui. A l’évocation de son nom, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) coupe court :

    « Nous n’avons pas de lien avec ce monsieur. »

    Abdelaziz Chaambi, le président de la Coordination contre l’islamophobie (CRI) préférerait qu’il rejoigne les initiatives existantes :

    « Son combat serait plus crédible et plus efficace. C’est bien de jeter l’argent par les fenêtres, ça permet de se faire sa pub, mais ça n’est pas suffisant. »

    Le 14 juillet, il demande à ne plus être français

    Mohamed Mechmache, le président de l’Association collectif liberté égalité fraternité ensemble unis (ACLEFEU), est du même avis :

    « On ne peut pas arriver sur des terrains où des gens luttent depuis 20 ou 30 ans juste parce qu’on a de l’argent. Nous, on se bat contre les amalgames et les exclusions avec les outils de la citoyenneté, on a pas les moyens de payer des amendes. »

    Moussa Khedimellah propose une autre interprétation :

    « Rachid a toujours voulu faire différemment, mais quand on est iconoclaste, on en paie le prix. »

    Il en fait un symbole de cette génération « extra-européenne qui a du potentiel mais à qui la France n’a pas fait de place ». L’intéressé est en tout cas bien décidé à la quitter.

    Le 14 juillet il a demandé la déchéance de sa nationalité. Cela devrait aussi lui permettre de mener à bien son prochain combat : il est candidat à l’élection présidentielle algérienne de 2014. Sa première promesse de campagne : réserver le poste de vice-président à une femme.


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