• Sommet avec Poutine annulé : "Obama montre les muscles"

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    Sommet avec Poutine annulé :

    "Obama montre les muscles"

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    <time datetime="2013-08-07T18:37:56" itemprop="dateCreated">Créé le 07-08-2013 à 18h37</time> - <time datetime="2013-08-07T19:20:19" itemprop="dateModified">Mis à jour à 19h20</time>

    Thomas Snegaroff, spécialiste des Etats-Unis, livre son analyse sur la décision américaine d'annuler une rencontre bilatérale importante avec Moscou.

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    Obama a décidé de ne pas se rendre au sommet rossu-américain prévu en septembre. JEWEL SAMAD / AFP

    Obama a décidé de ne pas se rendre au sommet rossu-américain prévu en septembre. JEWEL SAMAD / AFP

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    Le président Barack Obama a pris la décision rarissime mercredi 7 août d'annuler son sommet avec Vladimir Poutine. Le spécialiste des Etats-Unis Thomas Snegaroff, directeur de recherche à l'IRIS et chercheur à Sciences Po, livre son analyse. Interview.

    Barack Obama a décidé d'annuler le sommet avec son homologue russe Vladimir Poutine, prévu début septembre à Moscou. Nouvelle turbulence dans les relations russo-américaines ou point de non-retour ?

    - C'est symboliquement très fort car la visite d'homme à homme en marge du G20 était importante. C'est aussi une décision spectaculaire dans la mesure ou cela marque l'aboutissement des tensions qui existe depuis plusieurs années. Cela acte la détérioration des relations entre les deux pays.

    C'est aussi pour montrer que Obama n'est pas aussi faible que ça. Depuis des mois et des mois, les Russes multiplient les entraves, que ce soit sur le dossier syrien ou sur le dossier du bouclier anti-missile face à un Obama plutôt dans le dialogue. Le président américain montre les muscles pour rééquilibrer le dialogue qui était à l'avantage de Moscou.

    C'est la première fois qu'on met au grand jour les désaccords entre les deux hommes. Auparavant les tensions étaient étouffées en permanence, et d'autres impératifs internationaux supérieurs, comme la Syrie, la Corée du Nord, prenaient le dessus.

    En lieu et place de ce sommet bilatéral, Obama se rendra en Suède...

    - Le choix de Stockholm, qui sera d'ailleurs historique, n'est, à mon avis, pas anodin. La Suède est l'un pays les plus à cheval sur les droits de l'Homme. Or, la question des droits de l'Homme a tendance à être sous-évaluée alors qu'elle est au cœur des relations entre les Etats-Unis et la Russie.

    D'abord, parce qu'elle rappelle largement ce qu'était la guerre froide lorsque chaque bloc s'accusait de totalitarisme, d'impérialisme et de peu démocratique; et cela s'est poursuivi, malgré une accalmie dans les années 1990.

    La Russie ne supporte rien moins que d'être critiquée sur sa démocratie, considérant qu'il s'agit d'ingérence. L'une des grandes clés de la géopolitique russe, c'est d'être respectée en tant que nation souveraine.

    Et cela a pris encore plus d'importance ces derniers temps, parce qu'en décembre 2012, le Congrès américain a voté la loi "Magnitski", du nom de l'avocat russe mort en prison après avoir dénoncé la corruption, qui prévoit le refus d'entrer aux Etats-Unis et le gel des actifs des auteurs d'atteintes aux droits de l'Homme en Russie. Et puis est arrivée l'affaire Snowden qui a permis à Moscou de faire la nique à Washington et de mettre en avant les contradictions américaines sur les droits de l'Homme.

    Cela me rappelle la campagne présidentielle de 2012, lorsque le candidat républicain Mitt Romney avait déclaré que la Russie était "l'ennemi géopolitique numéro 1" des Etats-Unis. Tout le monde s'était moqué. Pourtant, la Russie est le pays qui a le moins d'interdépendance avec les Etats-Unis et peut se permettre des crises diplomatiques.

    Cette annulation n'est-elle pas juste un coup de pression supplémentaire pour l'extradition de Snowden ?

    - Pas forcément. Je n'imagine pas Moscou accepter une extradition. Maintenant que les choses sont publiques, c'est difficile de revenir en arrière.

    Obama a-t-il été sous influence de sa politique intérieure ?

    - Bien sûr, il ne faut pas perdre de vue que les deux dirigeants parlent aussi à leur opinion publique respective, du côté de Washington, comme du côté de Moscou. Obama est dans un temps politique très fort sur l'économique et le social. Attaqué par les républicains, Obama a cherché un consensus politique. Il est en train de reprendre la main sur les questions sécuritaires et a besoin d'apparaitre comme un leader fort.

    En face, Poutine a aussi besoin de ce discours anti-américain qui plait beaucoup aux Russes.

    Obama avait décidé au début de son mandat de normaliser les relations russo-américaines. Peut-on déjà dire que c'est un échec ?

    - C'est clairement un échec, malgré les avancées dans l'accord Start. Il a en face de lui quelqu'un qui manie très bien l'anti-américanisme.

    Propos recueillis par Sarah Diffalah - Le Nouvel Observateur


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