• Sommet européen: ce que l'Allemagne pourrait lâcher ... ou pas

    Sommet européen: ce que l'Allemagne pourrait lâcher

    ... ou pas

     Par Sébastien Julian - publié le 22/05/2012 à 17:59   lien

    La réunion entre les dirigeants européens devrait déboucher sur la mise en place de "project bonds". En revanche, Berlin s'oppose fermement aux Eurobonds et elle devrait remettre à plus tard les décisions concernant la Grèce.

    Angela Merkel et François Hollande lors de leur rencontre du 15 mai 2012.

    Angela Merkel et François Hollande lors de leur rencontre du 15 mai 2012.
    Jacky Naegelen / Reuters

    Les dirigeants européens se réunissent mercredi à Bruxelles pour explorer les voies d'une relance de la croissance, mais aussi évoquer le cas de la Grèce. Ce dîner informel des chefs d'Etat et de gouvernement des 27 devrait être prolongé par une réunion des membres de la seule zone euro. Si François Hollande a d'ores et déjà prévenu qu'il mettrait tous les sujets sur la table lors de cet évènement, l'Allemagne en revanche, reste sur la défensive. L'Expansion fait le point sur ce qui pourrait être accepté ou refusé par la chancelière Angela Merkel

    Pacte budgétaire: un compromis est possible

    Le pacte européen de discipline budgétaire, adopté en mars par 25 des 27 pays de l'UE et déjà ratifié par plusieurs pays, pour faire face à la crise de la dette en zone euro, est-il vraiment une pomme de discorde entre François Hollande et Angela Merkel? Avant d'être élu, François Hollande avait certes annoncé vouloir rouvrir les négociations sur le traité pour y ajouter des mesures de croissance, ce à quoi Mme Merkel s'oppose fermement. En fait, la renégociation du Pacte de croissance est un faux problème: on peut le contourner ajoutant une annexe concernant la croissance sans toucher au texte principal. Reste à s'entendre sur les mesures destinées à doper l'activité.

    Eurobonds : un non définitif de l'Allemagne

    Selon une étude de la Commission européenne, la mise en place d'euro-obligations permettrait d'apaiser la crise actuelle. En effet, les États membres les plus attaqués sur les marchés obligataires pourraient bénéficier de la forte solvabilité des autres États membres, et notamment de l'Allemagne. Le président français n'est pas le seul à réclamer la mise en place des eurobonds. Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ainsi que les dirigeants italien et espagnol Mario Monti et Mariano Rajoy, appuient eux aussi cette mesure. En théorie, tout le monde trouverait son compte avec les eurobonds. En effet, ses créateurs ont imaginé un système de compensation financière pour les pays les plus vertueux. Mais rien n'y fait : l'Allemagne, ne veut pas en entendre parler. Elle a d'ailleurs fermé la porte mardi à toute discussion sur ce sujet en déclarant que sa position était ferme et qu'elle n'évoluerait pas d'ici juin.

    Project Bonds: l'Allemagne et la France semblent déjà d'accord

    S'il y a une avancée concrète à attendre de la soirée de mercredi, il pourrait s'agir de la mise en place d'une phase pilote des "project bonds", des obligations européennes liées à des grands projets d'infrastructure, avouait récemment un diplomate. Celles-ci seraient financées par le déblocage de 230 millions d'euros de fonds européens mais aussi par la Banque européenne d'investissement, établissement peu connu du grand public mais qui dispose d'une capacité de financement est de 45 milliards d'euros. Ces investissements devraient donner un coup de pouce à l'activité. Mais leur montant est trop juste pour sortir l'Europe de l'ornière, comme le rappelle le site Euractiv.fr, dédié aux politiques de l'Union Européenne. L'évaluation des coûts nécessaires à l'achèvement du réseau transeuropéen de transports (secteurs routier, ferroviaire, aérien et maritime) atteint des proportions vertigineuses : 550 milliards d'euros d'ici à 2020, selon la Commission et jusqu'à 1500 milliards d'ici à 2030...

    Grèce: pas de vraie décision avant le 17 juin

    Comme l'indique un diplomate européen, "il est très difficile de savoir ce que nous pourrions faire de substantiel" avant les élections du 17 juin, qui pourraient déboucher sur la victoire de partis rejetant les mesures de rigueur imposées à Athènes par ses créanciers et ouvrir la voie à la faillite du pays et à sa sortie de l'euro. Quoi que nous fassions, il y a un risque que cela passe pour une ingérence malvenue dans le processus démocratique, et l'expérience montre que cela a toujours des conséquences négatives", explique-t-il. "S'il y a une marge de manoeuvre, c'est uniquement sur le rythme" des réformes et non sur leur substance, estime une 'autre source, qui s'attend tout de même à ce qu'un texte concernant la Grèce soit publié à l'issue du sommet.

    Taxe financière: le SPD et les verts mettent la pression sur Merkel

    Les autres sujets proposés par la Commission européenne et élevés au rang de priorités par M. Hollande, comme l'augmentation du capital de la Banque européenne d'investissement (BEI) et la réallocation de fonds structurels européens pour les orienter vers des projets porteurs, ils ne devraient pas être abordés avant juin, selon une source diplomatique. Angela Merkel ne veut pas faire de concessions importantes avant le résultat des élections législatives françaises. Mais elle est quand même poussée au compromis par ses opposants politiques. En effet, le SPD et les Verts réclament l'instauration d'une taxe sur les transactions financières et des mesures de soutien à la croissance, à l'image de celles de M. Hollande, en échange de leurs voix pour faire ratifier le pacte budgétaire par le Parlement allemand.


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