L'Organisation des Nations unies (ONU) a accusé lundi 21 avril les partisans de l'ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar d'avoir tué des centaines de personnes sur des bases ethniques lorsqu'ils ont repris la localité septentrionale de Bentiu la semaine passée. C'est l'un des plus importants massacres de civils rapportés depuis le début des combats, qui ont éclaté le 15 décembre à Juba au sein de l'armée sud-soudanaise entre troupes fidèles au président sud-soudanais, Salva Kiir, et celles loyales à Riek Machar, avant de s'étendre au reste du pays.
Au total, plus de 200 personnes ont péri dans une mosquée, une église, des bâtiments évacués de l'ONU et à l'hôpital, a détaillé la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss). Quand les troupes de Riek Machar « ont pris Bentiu (…), elles ont fouillé un certain nombre d'endroits où des centaines de civils sud-soudanais et étrangers avaient trouvé refuge », a expliqué la Minuss dans un communiqué.
« A l'hôpital, des hommes, femmes et enfants nuer ont été tués parce qu'ils se cachaient et refusaient de rejoindre d'autres Nuer célébrer l'entrée » des forces rebelles dans la localité. « Des individus d'autres communautés sud-soudanaises, ainsi que des Darfouris [habitants de la région du Darfour, dans l'ouest du Soudan] ont été spécifiquement visés et tués à l'hôpital », ajoute le texte. Le camp Machar accuse régulièrement des rebelles du Darfour — qui y combattent les troupes de Khartoum — de prêter la main aux forces du président Kiir.
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La Minuss dénonce également les appels à la haine diffusés sur Radio Bentiu par les nouveaux maîtres de la localité, certains encourageant notamment à chassercertaines communautés de Bentiu ou à violer les femmes.
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NUER CONTRE DINKA
Les combats, qui ont déjà fait plusieurs milliers de morts depuis le 15 décembre, s'accompagnent régulièrement de massacres à caractère ethnique, en raison de vieux antagonismes entre peuple dinka et nuer dont sont respectivement issus MM. Kiir et Machar. Ces inimitiés plongent une partie de leurs racines dans la guerre civile soudanaise contre Khartoum (1983-2005) — qui a abouti à l'indépendance du Soudan du Sud, en juillet 2011 —, période durant laquelle les deux rivaux étaient de hauts dirigeants de la rébellion sudiste, désormais aupouvoir à Juba.
L'International Crisis Group (ICG) a récemment fait état « de niveaux consternants de cruauté contre les civils », et plus d'un million de Sud-Soudanais terrifiés ont été chassés de chez eux depuis le début des combats, qui se poursuivent à travers le pays malgré un cessez-le-feu signé le 23 janvier à Addis-Abeba mais resté lettre morte.
Plus de 12 000 personnes sont actuellement réfugiées dans la base de l'ONU à Bentiu. La Minuss héberge environ 68 000 personnes sur ses huit sites à travers le pays. Environ 30 000 personnes continuent de s'entasser dans des conditions catastrophiques sur les deux bases onusiennes de Juba, craignant d'être visées en raison de leur appartenance ethnique.
Le 18 avril, 350 jeunes hommes, armés et en civil, avaient attaqué l'enceinte de l'ONU à Bor, à 200 km au nord de Juba, où près de 5 000 civils, essentiellementnuer, ont trouvé refuge, tuant une cinquantaine d'entre eux.
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