• Suicide de Jean Germain: «On aurait tort d'accuser la presse ou la justice»

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    Suicide de Jean Germain: «On aurait tort d'accuser la presse ou la justice»

    Le suicide hier matin de l'ancien maire de Tours, le sénateur Jean Germain, provoque une vague d'émotions mercredi parmi les éditorialistes qui réfutent les accusations portées sur la presse dans ce drame. «La mort tragique d'un élu ordinaire», titre en Une Le Parisien/Aujourd'hui en France. «Tours entre chagrin et stupeur», écrit Libération alors que Le Figaro souligne la «vive émotion après la fin tragique de Jean Germain».

    «Il a jugé insupportable sa traduction devant la justice», relève Laurent Joffrin dans Libération. Jean Germain «a préféré la mort au déshonneur», note Bruno Dive, de Sud Ouest. Même constat pour Patrice Chabanet, du Journal de la Haute-Marne, «il n'a pas supporté le déshonneur» et pour Jean-Louis Hervois de la Charente Libre, le sénateur «n'a pas supporté que l'idée qu'il se faisait de son honneur soit bafouée.»

    «C'est un spectacle bien surréaliste»

    «Hier, les noces ont viré au drame dans la cité tourangelle», déplore Florence Chédotal, pour La Montagne Centre France. Passée l'émotion, «le suicide d'un homme est toujours triste», rappelle Baptiste Laureau, dans Paris-Normandie, les éditorialistes se demandent «qu'est-ce qui peut pousser un homme politique, rompu aux combats», comme le souligne Bruno Dive (Sud Ouest), à mettre fin à ses jours et refusent les accusations portées sur la presse ou la justice.

    «C'est un spectacle bien surréaliste que de voir des sénateurs s'autoriser à rendre justice eux-mêmes (...) s'offusquer de ce "tous pourris " dont ils s'estiment victimes, et accuser juges et journalistes d'avoir escorté un homme tout droit vers la mort», assène Florence Chédotal, dans La Montagne.

    «On aurait tort d'accuser la presse ou la justice, aussi cruelle soit l'info en accéléré et à cadence continue que permettent aujourd'hui les médias», renchérit Jean-Louis Hervois, pour La Charente Libre. Pour Daniel Muraz, du Courrier Picard, ce drame «ne doit pas conduire à une mise en accusation a priori du travail de la justice ou des médias, quand ceux-ci cherchent à mettre en lumière le fonctionnement de la vie publique.»

    «Les chiens auraient été lâchés»

    Jean Germain a laissé une lettre d'adieu dans laquelle il écrit notamment: «On ne peut laisser la chasse systématique aux politiques se dérouler normalement, quotidiennement.» «L'accusation est terrible. Cette chasse, à bien y regarder, ne touche pas beaucoup d'élus», estime Raymond Couraud, dans l'Alsace. «Les chiens auraient été lâchés déchiquetant la réputation d'un homme jusqu'à le tuer. Mais quels chiens?,» s'étonne Jean-Marie Montali, dans Le Parisien.

    «C'est plus l'attitude générale de l'opinion et des médias envers les hommes politiques qui est en cause. L'humanité blessée et brisée de Jean Germain vient nous le rappeler utilement», conclut Laurent Joffrin, dans Libération.

    Jean Germain, s'est suicidé mardi à 67 ans, peu de temps avant de comparaître devant le tribunal correctionnel de Tours. Il était poursuivi pour «complicité» dans l'organisation, à la mairie de Tours, de simulacres de mariage pour touristes chinois qui ont donné lieu à des malversations, selon les magistrats instructeurs et le parquet.


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