"Le Nouvel Observateur" rend compte des temps forts de l'émission. Pour actualiser ce direct, cliquez ici.
- Quelques nouveautés par rapport à l'an dernier : François Lenglet est remplacé par Dominique Verdeilhan, journaliste et chroniqueur judiciaire à France 2. Françoise Fressoz, journaliste au "Monde", remplace Hélène Jouan partie sur Canal+. > Interview de Gilles Bornstein, rédacteur en chef de l’émission, sur TéléObs.
- Après une année 2012-2013 marquée par les débats passionnés autour du "Mariage pour tous", Christiane Taubira doit encore une fois faire œuvre de pédagogie pour convaincre les Français de l'intérêt de la réforme pénale, son second texte emblématique.
- Il s'agit ce soir de la première émission en "prime time" pour la ministre de la Justice, signe de son poids politique croissant. Le calendrier de la réforme pénale n'étant pas encore tranché, la ministre de la Justice veut maintenir le rapport de force, après un été marqué par sa rivalité avec Manuel Valls. Christiane Taubira peut compter sur le soutien dans le public de Pierre Joxe. > Des paroles, des actes, et des soutiens
L'émission en direct :
22h30 - Christian Estrosi entre sur le plateau
C'est l'heure du débat, Christian vs Christiane. Le maire de Nice (UMP) a lancé une pétition, "stop "Disons stop à la réforme pénale de Christiane Taubira". "Depuis un an et demi, la justice pénale s’en va à vau-l’eau. (…) Les politiques laxistes de Madame Taubira font peur à la France!"
"Cette réforme pénale va fragiliser l'action de la police dans notre pays", déclare le maire de Nice.
Le débat tourne au dialogue de sourds et n'éclaire en rien l'opinion du téléspectateur...
22h20 - Cannabis, PMA, laïcité
Christiane Taubira refuse d'exprimer son opinion sur la dépénalisation du cannabis. Elle qualifie en revanche la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes homosexuelles de "demande légitime".
Quant à la question du voile, Christiane Taubira n'est pas favorable à une nouvelle loi.
21h45 - L'émission aborde les nouvelles peines de probations, qui seront créées par la future réforme pénale
Quel sera le visage de la peine de probation ?
"Nous créons une peine de probation, qui est une peine en milieu ouvert, restrictive de liberté, que nous appelons la contrainte pénale", avait annoncé la ministre le 24 août.
Selon le texte du projet de loi, elle consistera "dans l'obligation pour la personne condamnée d'être soumise, pendant une durée comprise entre six mois et cinq ans (…) à des mesures d'assistance, de contrôle et de suivi adaptées à sa personnalité et destinées à prévenir la récidive en favorisant son insertion ou sa réinsertion au sein de la société, tout en respectant certaines obligations ou interdictions justifiées par sa personnalité ou les circonstances de l'infraction".
Les manquements au régime de la peine de probation constitueront cependant un délit, qui sera suivi d'un renvoi devant le tribunal. Cette nouvelle peine ne remplacera pas la prison avec sursis et mise à l'épreuve (73% des peines actuellement).
Et les commentaires sur Twitter se politisent. Le MJS :
"La contrainte pénale n'est pas un cadeau. Elle sera prononcée par les magistrats." @ChTaubira #JSprtaubira #DPDA
Eric Ciotti (UMP) :
Taubira incapable d'expliquer la contrainte pénale ,elle fait la démonstration que c'est une peine fictive #DPDA
Nadine Morano (UMP) :
Nadine Morano ✔ @nadine__morano
Madame Taubira ne connait pas la loi sur les peines planchers pour les multirécidivistes. Le juge a sa liberté d'appréciation !
Marie-Pierre de la Gontrie, qui était annoncée dans le public de l'émission sur le plateau de France 2 :
mp de la gontrie @mpdelagontrie
Pour info 21% seulement des peines prononcées en correctionnelle prévoient de la prison ferme #reformepenale #dpda
Une femme, dont la fille a été victime d'un délinquant récidiviste, témoigne. Alors qu'on lui demande de commenter ce cas individuel, la ministre refuse : "J'ai une règle : face aux victimes, je fais silence. Là, je cherche mes mots." "C'est trop facile", lance la mère. "Je m'incline, c'est tout (...) Je salue le courage qu'il faut pour venir témoigner. j'espère que sa fille ira bien. Je sais que l'on me rend comptable de tout, mais je l'accepte. Je n'ai pas souvenir que d'autres gardes des Sceaux aient eu ainsi à répondre des décisions de justice, mais je m'incline."
21h30 - Taubira l'oratrice
Au cours des 45 premières minutes, on a retrouvé une Taubira pleine de verve qui manie la langue française avec talent, ne reculant pas devant un subjonctif imparfait. Une Taubira combattive, qui exploite la moindre faille dans les questions des journalistes.
Valerio Motta, ex-responsable web du PS, se régale sur Twitter :
Clarté et précision de langage et richesse de l'expression. C'est un bonheur à écouter. #dpda
21h20 - Les rapports avec Manuel Valls
"Ce qui est important, c'est que nous faisions notre travail comme il faut (…) nous nous parlons, nous discutons, nous rions, nous nous disons nos désaccords", déclare Taubira.
Les images de France rappellent le bras de fer des derniers mois autour de la réforme pénale, sur laquelle le ministre de l'Intérieur a exprimé des désaccords. Le 22 août, la ministre était allée se faire applaudir par les militants écologistes réunis à l'université d'été d'EELV à Marseille. Le surlendemain, lors de l'université d'été du PS à La Rochelle, elle mettait en scène le soutien de Martine Aubry.
Cette fois, sur France 2, Christiane Taubira peut compter sur le soutien dans le public de Pierre Joxe. La présence de l'ancien ministre de l'Intérieur de François Mitterrand sonne comme une réponse à ceux qui crient à l'angélisme des nouvelles peines de probation.
21h15 - Retour en arrière
Flash back sur le parcours politique de Christiane Taubira, son engagement pour l'indépendance de la Guyane. Ce qui ne l'empêche pas d'aimer en même temps "la France de Jean Ferrat".
Mais aussi son soutien, en 1993, lors de l'investiture d'Edouard Balladur (RPR) comme Premier ministre. "Je ne suis pas passée à droite, j'ai voté la confiance à M. Edouard Balladur (...) C'est tout." Elle explique qu'elle était alors une toute nouvelle députée et qu'il s'agissait d'une décision de son parti, Walwari.
Quand à son indépendance d'esprit : "Jean-Marc Ayrault n'est pas un patron, le gouvernement n'est pas une entreprise".
21h03 - "J'avais un chagrin d'amour"
C'est la séquence émotion. France 2 diffuse des photos de la jeunesse de Christiane Taubira. Sur l'une des images, elle fait la moue. "J'avais un chagrin d'amour", explique-t-elle.
20h57 - Petit malaise sur la Syrie
Interrogée à plusieurs reprises, Christiane Taubira refuse obstinément de livrer sa conviction personne sur l'opportunité d'une intervention en Syrie. "Personne ne peut être à l'aise avec une idée pareil. (…) Cela se fait en conscience." Mais elle insiste sur la responsabilité du président de la République, seul à même de disposer de toutes les informations, seul légitime pour engager la France. "Vous ne trouverez aucun membre du gouvernement pour s'interroger", conclut-elle. Sur une question aussi essentielle que l'engagement des forces française, la solidarité gouvernementale doit donc être sans faille.
20h50 - A Marseille, "l'Etat n'est pas démuni"
L'émission s'ouvre sur le sujet le plus brûlant : l'insécurité à Marseille. "L'Etat n'est pas démuni", assure la ministre. "La responsabilité politique consiste à forger tous les instruments, toutes les armes qu'il faut, pour combattre une situation de non-droit, une situation de criminalité. Et c'est ce que nous faisons puisque évidément la première priorité c'est l'ordre public, c'est la responsabilité de Manuel Valls et vous savez à quel point il s'y implique, fortement, durablement, constamment. La responsabilité de la justice est également élevée. (…) J'ai renforcé les effectifs au parquet, au siège, dans l'administration pénitentiaire (…)"
Marseille : "L'Etat n'est pas démuni" par LeNouvelObservateur
Baptiste Legrand - Le Nouvel Observateur