• Sur France 24, Amr Moussa justifie le coup d?État militaire en Égypte

    Dernière modification : 17/07/2013 

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    Sur France 24, Amr Moussa justifie le coup d’État militaire en Égypte

    Sur France 24, Amr Moussa justifie le coup d’État militaire en Égypte
    © AFP

    La division de la scène politique égyptienne est profonde et semble insurmontable tant les points de vue de chaque camp recueillis par FRANCE 24 au Caire, notamment celui de l'opposant Amr Moussa (photo), sont divergents.

    Par Marc DAOU (texte)
     

     

    "Nous ne voyons pas la démarche de l’armée comme un coup d’État, […] il y a eu une révolution populaire contre le règne du président Morsi du fait de l’échec de son régime." Dans un entretien accordé au Caire à FRANCE 24, l’ex-candidat à la présidentielle égyptienne et figure de l’opposition, Amr Moussa, justifie la destitution par les militaires du chef de l’État issu des Frères musulmans.
     
    "Ceux qui ont fait tomber le président sont ses amis et ses collègues qui ont empêché le régime d’aller plus loin et de s’ouvrir à l’opposition à cause d’un blocage mental et d’un déni de ce qui se passait réellement dans le pays", explique l’ancien président de la Ligue arabe. Selon lui, l’opposition "a tout essayé vis-à-vis du gouvernement de Mohamed Morsi", avant son renversement, "pour sauver la situation et le pays", mais elle a découvert "que cela ne servait à rien".
     
    "En Égypte, nous vivons dans une ambiance révolutionnaire"
     
    D’après Amr Moussa, les militaires étaient autant "en colère" que le peuple. "L’armée est composée de citoyens égyptiens, elle n’est pas séparée de la société du pays, et voyant l’Égypte décliner et souffrir d’un manque de réformes, elle a essayé de convaincre Morsi d’aller à la rencontre de l’opposition, en vain", précise-t-il.
     
    L’opposant reconnaît que le président issu des Frères musulmans a été élu démocratiquement, mais il juge qu’il l’avait été pour servir et réformer le pays. "En Égypte, nous vivons dans une ambiance révolutionnaire, nous nous attendions à ce que les choses évoluent favorablement, que les réformes seraient l’ordre du jour et que toutes les politiques seraient revues pour développer le pays, or rien de tout cela n’a été fait", insiste le chef du Parti du congrès.
     
    Et de conclure : "Nous n’avons pas seulement renversé un président et un régime, nous avons aussi soulevé la question de la viabilité de la théorie de l’islam politique, cette dernière n’est pas morte, mais elle a été affaiblie".
     
    "Ils ont détruit nos rêves"
     
     
    "Le coup d’État militaire a détruit le processus démocratique dans son intégralité […], nous devons chasser les dirigeants qui l’ont fomenté car ils ont détruit nos rêves et pas simplement nos vies", affirme le responsable islamiste. Ce dernier est convaincu que le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, "se retirera comme Moubarak", indiquant que nul ne pouvait imaginer en 2011, que l’ancien raïs allait quitter le pouvoir au terme de 18 jours de manifestations.
     
    "Nous n’acceptons que le verdict des urnes […], l’armée devait protéger le pays et se garder d’intervenir dans la politique, or en lançant un ultimatum au président Morsi, elle a fait une action politique anticonstitutionnelle", s’insurge Issam al-Arian, qui appelle son camp à rester mobiliser dans la rue jusqu’à ce qu’il obtienne "la restauration de ses droits".
     
    L’islamiste nie par ailleurs l’existence d’un dialogue entre les nouvelles autorités politiques du pays et les Frères musulmans dans le but d’intégrer la confrérie dans le processus de transition. "Nous n’avons aucune discussion avec qui que ce soit et nous rejetons toute négociation tant que la légitimité n’est pas restaurée. À commencer par la remise en place du président déchu, de la Constitution et du Parlement, respectivement suspendue et dissous par l’armée égyptienne."

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