AFP - Les ministres des affaires étrangères français et russe, Alain Juppé et Sergueï Lavrov, doivent se rencontrer jeudi matin à Vienne en marge d'une réunion de l'ONU consacrée au trafic de drogue, un sujet qui risque d'être éclipsé par le bras-de-fer diplomatique du moment sur la Syrie.

Les deux ministres participent, avec le secrétaire général de l'ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, à la 3e réunion ministérielle du Pacte de Paris, signé en 2003 et qui implique 56 pays dans la lutte contre le trafic de drogue en Afghanistan et qui se tient jeudi dans la capitale autrichienne.

Alain Juppé et Sergueï Lavrov aborderont, outre les routes de la drogue, la question de la Syrie et la proposition française de créer des "corridors humanitaires".

"Je n'ai pas encore vu cette proposition, donc je ne peux pas la commenter", a déclaré le chef de la diplomatie russe mercredi soir à Vienne. "Une chose est sûre, toutes les parties en Syrie doivent être d'accord avec la proposition", a-t-il poursuivi, soulignant que Moscou, bien qu'opposé à une intervention extérieure en Syrie, était ouvert au dialogue.

Principal soutien du régime du président syrien Bachar al-Assad, la Russie a bloqué à deux reprises des résolutions au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression sanglante en cours depuis près d'un an en Syrie. Moscou juge que la part de responsabilité de l'opposition dans les violences doit être reconnue.

Profondément divisée sur la Syrie, la communauté internationale étudie aussi la proposition d'une force de paix, avancée dimanche par la Ligue arabe.

L'Assemblée générale de l'ONU doit se prononcer jeudi sur un projet de résolution qui condamne la répression en Syrie, quelques jours après le blocage d'un texte similaire au Conseil de sécurité par Moscou et Pékin.

Damas accuse des "bandes terroristes armées" d'être derrière les violences dans le pays depuis le début de la contestation le 15 mars 2011, réprimée au prix de plusieurs milliers de morts.

Le Pacte de Paris, signé en 2003, promeut des projets de lutte contre le trafic d'héroïne en provenance d'Afghanistan avec la participation de 55 pays et d'une dizaine d'organisations internationales. Une douzaine de ministres sont attendus jeudi à Vienne, dont le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, ou encore le ministre afghan de la lutte contre les stupéfiants, Zarar Ahmad Muqbel Osmani.