• Syrie: la Russie pourrait suivre l'ONU si aucun "ultimatum" n'est posé

    Syrie: la Russie pourrait suivre l'ONU si aucun "ultimatum" n'est posé

    Par LEXPRESS.fr, publié le 20/03/2012 à 17:01, mis à jour à 17:02


    Syrie: la Russie pourrait suivre l'ONU si aucun "ultimatum" n'est posé

    Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le 20 mars 20102 à Moscou. La Russie se dit prête à soutenir une déclaration de l'ONU à condition que celle-ci ne constitue pas un "ultimatum" pour le régime syrien.

    afp.com/Alexander Nemenov

     

    L'armée d'el-Assad se déploie massivement à Damas ce mardi, alors que les efforts diplomatiques se poursuivent. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit examiner un nouveau projet de déclaration appelant à des "mesures supplémentaires". 

    Le Conseil de sécurité de l'ONU doit examiner ce mardi un projet de déclaration proposé par la France, appelant à des "mesures supplémentaires" si la Syrie n'accepte pas les propositions de médiation de l'émissaire de l'ONU Kofi Annan. La Russie, alliée indéfectible du régime syrien, s'est dite par ailleurs prête à soutenir une déclaration de l'agence onusienne à condition que celle-ci ne constitue pas un "ultimatum", a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. 

    "Nous sommes prêts à soutenir la mission de l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan et les propositions faites au gouvernement et à l'opposition syriens. Nous sommes prêts à soutenir ses propositions au Conseil de sécurité de l'ONU, et pas seulement dans une déclaration, mais dans une résolution", a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse. 

    Sept jours pour agir pour le régime syrien

    Dans le dernier projet de texte, le Conseil de sécurité demande au président syrien Bachar al-Assad et à l'opposition syrienne d'appliquer "totalement et immédiatement" le plan de règlement en six points proposé par Kofi Annan à Damas, qui prévoit notamment l'arrêt total des violences, et s'engage à "considérer des mesures supplémentaires" si rien ne se passe dans les sept jours. Il s'agit d'"obtenir une cessation des violences dès que possible, un cessez-le-feu, ensuite permettre l'accès de l'aide humanitaire (...) et poursuivre le processus politique car on ne peut pas confisquer l'aspiration démocratique du peuple syrien", a expliqué le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. 

    Ce projet de déclaration, adopté par consensus, ne constituerait toutefois par un plan de résolution, la Russie, allié de longue date de Damas et qui continue de lui vendre des armes, ayant empêché par deux fois, en y mettant son veto avec la Chine, l'adoption d'une résolution condamnant la répression en Syrie

    Les conditions de Moscou

    Le chef de la diplomatie russe, qui recevait à Moscou son homologue libanais Adnan Mansour, a posé plusieurs conditions au projet de déclaration de l'ONU, soulignant que les propositions faites par l'émissaire de l'ONU au président syrien Bachar el-Assad lors d'une visite à Damas en mars, n'avaient pas été rendues publiques. "Il faut d'abord que ces propositions soient publiées (...) et (...) ensuite que le Conseil de sécurité les approuve non sous la forme d'un ultimatum mais comme une base de travail pour les efforts de Kofi Annan en vue d'obtenir un accord entre tous les Syriens", a-t-il ajouté. 

    Le ministre russe a notamment insisté sur la nécessité d'empêcher le passage d'armes pour l'opposition syrienne par la frontière libanaise. "Notre objectif commun est de faire en sorte que des mesures soient prises, parce que cela aggrave réellement la situation en Syrie et alimente le conflit armé, a-t-il déclaré. Le ministre libanais a estimé de son côté, que les positions de son pays et de la Russie concordaient. "Nous sommes pour l'arrêt de la violence de tous côtés, contre une ingérence armée dans les affaires syriennes", a déclaré ce dernier. 

    Une réelle évolution de la position russe?

    Les Etats-Unis et la France ont affirmé lundi constater une évolution de la position russe, après que Moscou ait notamment appelé Damas à accepter "immédiatement" un cessez-le feu quotidien pour faciliter l'aide humanitaire aux civils. A l'issue d'une rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères et le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Jakob Kellenberger, Moscou aurait également "souligné la nécessité d'assurer l'accès du CICR à toutes les personnes détenues en Syrie à la suite des actions de protestations". 

    "Je sens que les Russes sont en train de bouger parce qu'ils se sentent profondément isolés", a estimé Alain Juppé. De même, le département d'Etat américain a noté lundi une "évolution" positive de la position russe. Mais pour Moscou, "il ne peut être question d'aucune révision de (...) sa (...) position", selon Serguei Lavrov, affirmant voir de son côté, du côté occidental et des pays arabes un décalage entre le discours public et la compréhension réelle que ces pays ont de la situation. "S'il leur est commode de dire que nous changeons notre position, qu'ils le fassent, pourvu que cela améliore la situation", a-t-il déclaré. 

    Le régime continue sa répression

    Sur le terrain, les troupes poursuivaient leurs opérations à travers le pays ce mardi, provoquant la mort d'au moins 16 civils d'après un dernier bilan, tandis que des combats sporadiques opposaient des soldats de l'armée régulière aux déserteurs de l'Armée syrienne libre (ASL) au coeur même de Damas, selon des militants.  

    L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a par ailleurs dénoncé pour la première fois de graves violations des droits de l'Homme commises par l'opposition syrienne armée, notamment des enlèvements, des tortures et des exécutions de militaires et de partisans du gouvernement. 

    Depuis lundi, les cinq experts mandatés par Kofi Annan sont en Syrie pour négocier la mise en place d'une mission d'observation dans le but de faire cesser ces "tueries". La prochaine "visite de Kofi Annan en Syrie dépendra largement des progrès réalisés" lors des discussions avec les experts, a précisé son porte-parole. 

    Depuis le 15 mars 2011, la répression par le régime de la contestation populaire a fait plus de 9000 morts, selon l'OSDH. 

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