• Syrie : Obama doit réévaluer ses options militaires

    Syrie : Obama doit réévaluer ses options militaires

    Par Laure Mandeville Mis à jour <time class="updated" datetime="04-12-2012T18:37:00+02:00;">le 04/12/2012 à 18:37</time> | publié <time datetime="04-12-2012T18:26:00+02:00;" pubdate="">le 04/12/2012 à 18:26</time> 
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    Dans la crise syrienne, le président américain craint que l'inaction ne soit plus une option.

    Correspondante à Washington

    «L'administration Obama a été aussi léthargique en Syrie qu'elle l'avait été en Libye au début», écrit mardi le Washington Post. «L'inaction américaine a contribué à faire pourrir la crise», constate le journal, en écho aux accusations du sénateur John McCain, qui appelle depuis des mois à armer les rebelles.

    Avec la menace croissante d'un recours aux armes chimiques par le régime de Bachar el-Assad, le président américain est forcé de réévaluer ses options militaires dans une crise syrienne qui menace de déstabiliser tout le Moyen-Orient. Lundi, Barack Obama a directement menacé Assad«de conséquences» s'il recourait aux armes chimiques, comme il l'avait déjà fait au mois d'août. «Le recours aux armes chimiques est totalement inacceptable», a-t-il lancé depuis l'université de la Défense à Washington.

    À Prague, où elle consultait son homologue tchèque, Hillary Clinton a fait écho à cet avertissement, parlant «de ligne rouge». Mais la riposte que pourrait décider l'Amérique reste peu claire. Mardi un haut responsable du département d'État qui accompagnait Hillary Clinton en Europe a souligné que le déploiement de missiles Patriot en Turquie, à la frontière syrienne, n'annonçait pas «un mouvement inexorable vers la mise en place d'une zone d'interdiction de vol» dans l'espace aérien syrien, semblable à celle instaurée en Libye pour renverser Kadhafi. «Les zones d'interdiction aérienne sont la porte menant à une implication au sol», commente l'expert Fred Wehrey de la Fondation Carnegie.

    Suites imprévisibles

    Difficile également de recourir à des frappes aériennes, au risque de faire exploser des armes chimiques et de propager des produits mortels. Une autre option pourrait consister à organiser des raids des troupes spéciales américaines pour sécuriser les stocks. Le New York Times rapportait début octobre qu'environ 180 soldats des commandos américains avaient été envoyés secrètement en Jordanie pour le cas où. Ils sont installés sur une base jordanienne, leur travail se limite pour l'instant à observer la situation. Américains et Israéliens vivent dans la hantise que des armes chimiques puissent être utilisées ou tomber aux mains de groupes terroristes. Mais envoyer des troupes spéciales impliquerait de facto un engagement au sol aux suites imprévisibles.

    Armer les rebelles pourrait être une alternative, note David Schenker, expert au Washington Institute for Near East Policy, mais cette option a jusqu'ici été repoussée par une Amérique traumatisée par le souvenir des armes livrées à Ben Laden en Afghanistan. «Les Occidentaux devraient livrer des armes aux factions nationalistes de l'Armée syrienne libre, insiste Schenker. Sinon, nous laisserons les Qatariens et les Saoudiens renforcer respectivement les milices proches des Frères musulmans et des salafistes, avec des conséquences désastreuses.» Si les options d'Obama semblent toutes mauvaises, l'inaction pourrait devenir plus dangereuse que l'action.

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