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Syrie: plus de 30 000 réfugiés en Irak en cinq jours
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</nav> <header class="article_header">Quru Gusik (Irak)Syrie: plus de 30 000 réfugiés en Irak en cinq jours
Depuis jeudi, quelque 30 000 Syriens fuyant les combats entre Kurdes et jihadistes se sont réfugiés dans la région autonome du Kurdistan irakien. 5000 ont encore passé la frontière lundi, provoquant un casse-tête humanitaire.
<figure class="ouverture"> <figcaption>Comme des milliers d'autres, une famille de Kurdes syriens partage un repas sous une tente du Haut Commissariat aux Réfugiés de l'Onu, dans le camp de réfugiés de Quru Gusik, près d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien.
afp.com/Safin Hamed
</figcaption> </figure> </header>Alors que les restrictions imposées à la frontière entre la Syrie et le Kurdistan irakien ont été progressivement levées depuis le mois dernier, plus de 30 000 Syriens se sont réfugiés dans la région autonome depuis jeudi pour fuir les combats entre Kurdes et jihadistes en Syrie, a annoncé l'Onu lundi, en évoquant un afflux sans précédent en Irak.
"Quelque 5000 personnes sont arrivées aujourd'hui", a déclaré Peter Kessler, un porte-parole du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), l'agence des Nations uniés pour les réfugiés.
"Je n'ai jamais vu quelque chose comme ce qui s'est passé jeudi, samedi et dimanche", a souligné Emily Dakin, la représentante de l'organisation non-gouvernementale américaine International Rescue Committee en Irak.
Alors qu'elle explique avoir vu des réfugiés "aussi loin que les yeux pouvaient voir", Peter Kessler a assuré que cette vague de réfugiés était la plus importante depuis novembre 2012, lorsque 9000 Syriens avaient traversé la frontière vers la Turquie.
"Ils sont effrayés et nerveux", a-t-il ajouté, en soulignant que les réfugiés faisaient état de "combats et de tensions, mais aussi de l'effondrement de l'économie dans leurs régions d'origine".
Selon un journaliste de l'agence France-Presse présent sur place, les Syriens traversant la frontière transportaient avec eux des bagages contenant des vêtements et effets personnels, et embarquaient dans des bus qui les attendaient côté irakien pour les conduire vers des camps de réfugiés.
Une réponse humanitaire difficile à mettre en oeuvre
Pour répondre à cet afflux, le HCR a envoyé 70 camions transportant de l'aide, ainsi que 2100 tentes, deux entrepôts préfabriqués et des containers d'eau, a détaillé Peter Kessler. Mais malgré les efforts déployés sur place, équiper les camps en sanitaires et approvisionnement en eau adéquats pourrait prendre jusqu'à un mois, d'après Emily Dakin.
Les travailleurs humanitaires et les autorités du Kurdistan irakien ont lancé un appel à la communauté internationale réclamant plus de moyens pour faire face "au nombre (de réfugiés) qui augmente constamment", a expliqué Dindar Zebari, adjoint du département des Affaires étrangères de la province autonome du Kurdistan irakien.
Nombre de familles ont été prises au piège des combats qui font rage entre les Kurdes syriens et des jihadistes du Front al-Nosra, en particulier depuis que des milices kurdes ont chassé en juillet des jihadistes de la ville de Ras al-Aïn, à la frontière turque.
Instabilité dans le Kurdistan syrien
Dans le nord-est de la Syrie, les forces du régime s'étaient retirées de la plupart des régions kurdes l'année dernière, laissant les responsables kurdes gérer les affaires locales. Mais les jihadistes liés à al-Qaïda et combattant le régime syrien considèrent ces régions comme stratégiques pour assurer un lien avec leurs frères d'armes en Irak.
Un afflux sans précédent en Irak
Cet afflux soudain de Syriens, en majorité Kurdes, contraste avec le nombre relativement réduit de réfugiés que l'Irak accueillait jusque-là --154.000 selon l'ONU avant que le flux ne débute jeudi. Surtout en comparaison des aux autres pays frontaliers de la Syrie, Liban et Jordanie en tête. Au total, près de deux millions de Syriens ont fui le pays depuis le début du conflit.
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