• Syrie : quatre opposants de premier plan kidnappés

    Syrie : quatre opposants de premier plan kidnappés

    Le Monde.fr | <time datetime="2013-12-10T19:53:53+01:00" itemprop="datePublished">10.12.2013 à 19h53</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-12-10T20:40:05+01:00" itemprop="dateModified">10.12.2013 à 20h40</time> | Par

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    C'est une nouvelle dont les révolutionnaires syriens se seraient bien passés, au millième jour de leur soulèvement. Mardi 10 décembre au matin, Razan Zeitouneh, l'une des principaux inspirateurs de ce mouvement, figure de la lutte pour une Syrie laïque et démocratique, a été kidnappée par des inconnus dans la ville de Douma, dans la banlieue de Damas.

    Agée de 36 ans, cette avocate de formation, tête pensante des comités locaux de coordination (CLC) – un réseau de militants qui orchestre la révolte sur le terrain – a été enlevée en compagnie de son mari, Waël Hamada, ainsi que de deux autres compagnons de lutte : Samira Khalil, l'épouse de Yassin Haj Saleh, l'un des principaux théoriciens de la révolution, et Nazem Al-Hamadi.

    «  ON NE PEUT PAS REVENIR EN ARRIÈRE »

    Les quatre militants ont été pris en otage par des hommes masqués qui ont fait irruption dans les locaux du Centre de documentation des violations, une organisation non gouvernementale rattachée aux CLC, qui tient la comptabilité de la répression en Syrie. L'enlèvement a eu lieu dans la Ghouta orientale, un secteur à l'est de la capitale, contrôlé par les rebelles mais assiégé par les forces gouvernementales. En l'absence de revendication, les soupçons se portent sur les groupes armés djihadistes qui pullulent dans la région, comme l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

    Ces derniers mois, ces factions extrémistes, irritées par le credo progressiste de Razan Zeitouneh, avaient multiplié les menaces et les accusations de trahison à son encontre. « Certaines forces, qui ont encore besoin de tirer les leçons de la révolution, persistent à croire qu'ils peuvent forcer le peuple à adopter une opinion unique et à parler d'une seule voix, avait-elle déclaré au mois de septembre, au site Internet libanais NOW, en référence à ces pressions visant à la faire taire. Mais c'est impossible, on ne peut pas revenir en arrière. Ces forces finiront par tomber, de la même façon que le régime. »

    Spécialisée avant la révolution dans la défense des prisonniers politiques, fondatrice en 2001 de l'Association pour les droits humains en Syrie, Mme Zeitouneh était entrée dans la clandestinité dès les premiers mois de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad. En octobre 2011, avec quatre autres militants des « printemps arabes », elle avait reçu in absentia le prix Sakharov pour la liberté de pensée, décerné par le Parlement européen.

    Benjamin Barthe
    Journaliste au Monde


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