• SYRIE: Vers une intervention, mais sous quelle forme?

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    SYRIE.Vers une intervention, mais sous quelle forme?

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    <time datetime="2013-08-26T17:00:53" itemprop="dateCreated">Créé le 26-08-2013 à 17h00</time> - <time datetime="2013-08-26T20:31:18" itemprop="dateModified">Mis à jour à 20h31    </time>
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    Frappes aériennes ciblées et renforcement de l'aide aux rebelles semblent être les options les plus envisageables.

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    Image d'illustration du Conseil de sécurité de l'ONU. (STAN HONDA / AFP)

    Image d'illustration du Conseil de sécurité de l'ONU. (STAN HONDA / AFP)

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    L'hypothèse d'une intervention de la communauté internationale en Syrie, après l'usage présumé d'armes chimiques dans plusieurs localités près de Damas, ne fait désormais plus de doute. Officiellement, aucune décision n'a été prise pour l'instant. Mais, depuis jeudi dernier, les discussions entre les chancelleries occidentales sur les modalités d'une éventuelle intervention vont bon train à en croire la multiplication de réunions au sommet et les déclarations tous azimuts des ministres concernés et des chefs d'Etat-major qui n'éludent plus la question. Comme pour donner du crédit à cette agitation, les Etats-Unis ont décidé de renforcer leur présence navale en Méditerranée avec l'envoi d'un quatrième destroyer équipé de missiles de croisières Tomahawk.

    Le compte à rebours aurait même déjà commencé et la première attaque pourrait avoir lieu dès cette semaine. Citant une source "proche du dossier", le journal "L'Opinion" affirme que "dans les heures" qui suivront la réunion du Conseil de sécurité (a priori mardi soir) "et sauf coup de théâtre, les Etats-Unis devraient déclencher des opérations militaires en Syrie, avec le soutien de nombreux pays".

    Au "Parisien", François Hollande, qui dit être en contact permanent avec Barack Obama, confirme que "tout va se jouer cette semaine [...] il y a plusieurs options sur la table, qui vont du renforcement des sanctions internationales aux frappes aériennes en passant par l'armement des rebelles" et précise qu'"il est encore trop tôt pour se prononcer de façon catégorique sur ce qui va se passer".

    Quelles seraient les modalités d'une telle intervention qui fait déjà frémir les alliés de Bachar al-Assad, en l'occurrence l'Iran et la Russie. Comment peut-elle se décider ? Quand peut-elle avoir lieu ? Quelle pourrait être le modus operandi ?

    Avec ou sans accord de l'Onu

    Premier obstacle à franchir : parvenir à un consensus avec les pays qui veulent s'engager. Faute de vote d'une résolution au Conseil de sécurité bloqué par Moscou et Pékin qui refusent de condamner Damas, la communauté internationale devra faire autrement. Lundi, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a estimé qu'il était "possible" de répondre "sans unité complète au Conseil de sécurité de l'Onu".

    De nombreuses voix parient sur une intervention façon Kosovo. En 1999, au nom de l'urgence humanitaire, l'administration Clinton attaque sous l'égide de l'Otan le régime yougoslave de Slobodan Milosevic sans accord au Conseil de sécurité (la Russie y avait opposé son veto), seul habilité à autoriser le recours à la force en vertu du chapitre VII. Illégal donc mais légitime aux yeux de la communauté internationale. L'opération avait duré 78 jours. Ce procédé a été utilisé à de nombreuses reprises, notamment par George W. Bush en Irak.

    Le 23 août, le "New York Times" affirme que les responsables américains de la sécurité nationale planchent sur ce cas d'école pour l'appliquer à la Syrie. Dans le même article, Ivo H. Daalder, ancien ambassadeur américain auprès de l'Otan, estime que Barack Obama peut lui aussi invoquer la nécessité de protéger les populations car le gouvernement Assad pourrait être tenté d'utiliser de nouveau des armes chimiques contre sa population. "Une autre façon de justifier une intervention est d'invoquer la violation du Protocole de Genève de 1925 qui interdit l'emploi de gaz asphyxiants", ajoute l'ancien ambassadeur.

    Prudent, Barack Obama risque tout de même d'être en première ligne. Il pourra compter sur l'appui de ses alliés français et britanniques. La Turquie a aussi proposé de rejoindre une éventuelle coalition même sans le feu vert de l'ONU. En revanche, l'Allemagne si elle s'est dite prête à soutenir une intervention internationale, est plutôt réticente à s'engager personnellement.

    Frappes ciblées

    Les observateurs s'accordent à dire qu'une opération militaire ne peut s'inscrire dans la durée. Elle devra être rapide, limitée et sans troupes au sol. Selon plusieurs médias, l'option de frappes ciblées est la plus évidente et la plus réalisable. "Les frappes seraient conduites, dans un premier temps, par l'US Navy grâce aux quatre destroyers et sans doute des sous-marins qui sont déjà à poste pour tirer leurs missiles", affirme "L'Opinion" avant d'ajouter "l'aviation, y compris celles des alliés, dont les Français, participerait elle aussi avec des missiles de croisière tirés à distance de sécurité".

    Les cibles seront essentiellement constituées de dépôts de munitions et d'infrastructures stratégiques comme des postes de commandement. Pas question en revanche de toucher aux sites chimiques et de stockages de gaz, trop dangereux. "Le Monde", de son côté cite des objectifs tels que les "lanceurs et l'aviation, voire les aéroports par lesquels les Iraniens ravitaillent leur allié".

    Aide et accompagnement des rebelles

    Autre solution qui peut venir compléter un dispositif militaire : le renforcement de l'aide aux rebelles. Cette fois, les soutiens en formation et en encadrement pourraient être plus affichés et les livraisons d'armes plus officielles. Reste que les 27 pays de l'Union européenne, qui ont levé l'embargo sur les armes, ne sont pas officiellement passés à l'action d'une livraison effective d'armes pour ne pas compromettre les négociations politiques. Interrogé, il y a quelques jours, François Heisbourg, ancien directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et expert en affaires stratégiques et défense, expliquait qu'"aujourd'hui il y a nettement moins d'armes en circulation qu'il y a six mois, malgré les déclarations qui se multiplient dans le sens inverse [...] Les Saoudiens sont effrayés par la destination d'une partie des armes qataries et les Turcs ont adopté une position plus modérée dans le conflit, sur fond de question kurde".

    La riposte aura-t-elle vraiment lieu ?

    Il y a un mois, le général américain Dempsey, qui se disait réticent à toute intervention, mettait sur la table cinq scénarios d'intervention. Parmi elles, la mise en œuvre d'une zone d'exclusion aérienne pour empêcher de bombarder les zones rebelles, la mise en place de zones-tampons pour protéger les frontières avec la Turquie et la Jordanie et le "déploiement de milliers de membres de forces spéciales et d'autre forces terrestres (...) pour prendre d'assaut et sécuriser les sites capitaux" où se trouvent les armes chimiques du pays", ne sont plus évoquées aujourd'hui.

    Reste une dernière question : la riposte aura-t-elle vraiment lieu ? Le risque d'un embrasement régional en cas d'opération militaire de grande envergure peut tempérer les ardeurs des plus aventuriers. Le souvenir des guerres en Irak et en Afghanistan peut inciter à la prudence. La crainte de soutenir sans le vouloir des djihadistes qui veulent en finir avec le régime de Bachar al-Assad peut faire reculer cette volonté de réagir vigoureusement. Les opinions publiques ne sont pas dans leur majorité, surtout aux Etats-Unis, favorable à une intervention. Mais l'inaction semble ne plus être une option non plus, les différents scénarios sont de nouveau sur la table, étudiés et mis à jour. Au cas où...


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