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Tarn / Barrage de Sivens : un rapport officiel épingle le projet
Tarn / Barrage de Sivens : un rapport officiel
épingle le projet
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<figcaption>Le rapport de deux experts, commandité par Ségolène Royal, donne raison aux opposants du barrage de Sivens dans le Tarn. Un projet dont "le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé."AFP / REMY GABALDA</figcaption></figure>Des besoins surestimés, une étude d'impact "de qualité très moyenne", "un financement fragile" : un rapport d'experts commandé par le ministère de l'Écologie, critique fortement le projet de barrage de Sivens dans le Tarn.
Un jeune homme de 21 ans est mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le site de ce barrage contesté, les opposants à sa construction affirmant que le décès est survenu "dans le contexte d'affrontements" avec les gendarmes. En question : un projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée, soutenu par le conseil général du Tarn, qui le juge indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et affirme qu'une autre zone humide sera recréée. Mais ce projet semble très critiquable. Le rapport d'experts (à consulter en PDF), établi par deux ingénieurs généraux des ponts, eaux et des forêts et commandité par Ségolène Royal, a été publié sur le site de la préfecture du Tarn le 26 octobre.
Pour la défense d'une zone de biodiversité
Le barrage, destiné à alimenter en eau les fermes situées à proximité, ferait disparaître un réservoir de biodiversité de 13 hectares. La zone humide détruite du Testet, abritait 94 espèces protégées La préfecture du Tarn a insisté à plusieurs reprises sur le caractère, selon elle, exemplaire du projet en terme environnemental : 19,5 hectares de zones humides favorables aux espèces protégées recensées seront reconstituées en compensation de ces 13 hectares détruits. Mais les opposants rétorquent qu'une zone humide est le fruit d'un très long processus naturel. Ils dénoncent aussi le coût global du projet estimé par le Conseil général à 8,4 millions d'euros et les frais annuels de fonctionnement qu'ils évaluent à plus de 300 000 euros.
L'ancienne ministre de l'Ecologie demande l'arrêt des travaux à Sivens
"C'est bouleversant qu'un jeune de 21 ans puisse trouver la mort dans une manifestation pour l'écologie. Je souhaite que toute la lumière soit faite très rapidement, il y a une procédure judiciaire, je pense que ce serait utile aussi de saisir le Défenseur des droits qui est chargé de la déontologie des forces de sécurité. On n'aurait jamais du en arriver là", a déclaré Mme Batho sur i>TELE. "Je condamne les agissements d'un certain nombre de groupes ultra-violents qui cherchent à affronter les forces de l'ordre alors que l'écologie est une valeur positive et pacifique. La violence n'a pas sa place dans ce combat", "il faut que les organisateurs de ces mouvements soient très clairs sur le refus de la violence", a insisté la députée PS des Deux-Sèvres.
"Ensuite, on n'aurait jamais du en arriver là puisque lorsque j'étais ministre de l'Ecologie j'avais mis en place un moratoire sur ce type de projets qui a été levé très rapidement après mon limogeage. Je demande que l'on stoppe les travaux de ce barrage immédiatement et que l'on rétablisse les moratoires que j'avais mis en place sur tous les projets de ce genre dans toute la France", a réclamé l'ancienne ministre, s'adressant à la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal dont elle fut proche. Pour Mme Batho, "cette retenue d'eau est faite pour poursuivre un modèle agricole de grandes cultures massivement irriguées. On doit changer de modèle agricole. L'agriculture a besoin d'eau mais c'est un projet absolument absurde pour une minorité".
Un projet critiquable
Le rapport critique tout d'abord une évaluation "contestable" des besoins "réels" d'irrigation, évoquant "une surestimation du volume de substitution destiné à l'irrigation d'au moins 35 %". Un surdimensionnement qui s'explique par une estimation des besoins établie "sur des données anciennes et forfaitaires". "Le choix d'un barrage en travers de la vallée a été privilégié sans réelle analyse des solutions alternatives possibles", une situation d'autant "plus regrettable que le coût d'investissement rapporté au volume stocké est élevé", note le rapport. Il qualifie en outre l'étude d'impact de "qualité très moyenne" et juge le financement du projet "fragile".
Difficile "financièrement" de stopper le projet
Ce rapport juge cependant "difficile" d'arrêter le chantier, "compte tenu de l'état d'avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole". Il propose d'améliorer le projet sur plusieurs points. Pour le député EELV José Bové, qui milite contre la construction de ce barrage, il serait indécent de poursuivre le projet. "Beaucoup sont abattus après la mort de Rémi et en colère (...) Il faut suspendre ce projet. (...) Le rapport rendu public aujourd'hui est accablant. Le projet est dépassé. (...) Il faut arrêter." a-t-il expliqué sur RTL ce 27 octobre.
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