Avec sa Xbox One, sortie vendredi 22 novembre, Microsoft veut proposer plus qu'une console de jeu. Le groupe américain entend se placer dans l'interstice entre l'écran de télévision et la box d'un fournisseur d'accès à Internet. Cette stratégie fait sens, car le salon est le nerf de la guerre des consoles. Mais surtout, Microsoft tente de trouver des relais de croissance, après le PC et les terminaux mobiles.
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En l'état actuel, la Xbox One ne permet que d'avoir une première idée de ce que pourrait être une machine entièrement dédiée au divertissement. Après avoir – assez rapidement – téléchargé une mise à jour de 500 mégaoctets, l'utilisateur de la Xbox One retrouve une interface en tuiles, désormais bien connue : il s'agit de l'adaptation pour téléviseurs de l'interface de Windows 8. L'utilisateur peut ensuite choisir entre un mode basse ou haute consommation, permettant notamment, dans le second cas, des démarrages plus rapides.
La navigation entre les menus et l'accès aux différentes applications sont plutôt fluides. Comme lors des débuts du store de Windows 8, l'offre de logiciels est néanmoins peu étoffée. Les "basiques", comme Internet Explorer, Skype, YouTube ou Twich TV, permettant de regarder en streaming les vidéos de jeu, sont toutefois bien présents. Les partenariats signés par Microsoft en France permettent aussi d'accéder à la télévision, ainsi qu'aux replays ou à la VOD. Si le principal attrait est de rendre la télévision pilotable comme n'importe quelle autre application, l'offre elle-même est similaire à celle déjà proposée par les fournisseurs d'accès à Internet.
PARLER À SA BOX
Pour sélectionner de façon encore plus intuitive ses différentes applications, Microsoft mise une nouvelle fois sur son périphérique Kinect, qui reconnaît les mouvements de l'utilisateur. L'appareil doté d'une résolution accrue, dispose aussi de la reconnaissance vocale. "Xbox, allez à telle application, Xbox, allez à l'accueil, Xbox, ancrez la télévision…" C'est en "parlant" directement à Kinect que l'utilisateur peut choisir ses activités. Dans les faits, la machine comprend l'essentiel des ordres, mais il faut parfois s'y reprendre à plusieurs reprises avant d'être entendu.
La Xbox One est aussi vendue comme une machine multitâches, permettant à Microsoft de prendre en compte les usages de plus en plus disparates des différents écrans. La Xbox One dispose en effet de trois systèmes d'exploitation, afin de gérer des fonctionnalités lancées simultanément. Le système d'ancrage, qui fait apparaître une fenêtre secondaire à droite de l'écran, permet ainsi de continuer de jouer à un jeu, tout en gardant un œil, par exemple, sur les chaînes de télévision. Ces fenêtres multiples entraînent toutefois parfois quelques lenteurs.
Microsoft a également pris en compte dans sa réflexion la dimension du second écran. Déjà sur Xbox 360, le groupe américain propose une application baptisée "Smartglass", permettant d'interagir avec un terminal mobile. La nouvelle mouture est plutôt réussie, dans ses usages liés aux applications, mais également dans certains jeux.
COUVRIR LE SECOND ÉCRAN
Il existe toutefois des ratés, dans la gestion multiécrans de YouTube par exemple. Il est certes possible de déterminer, depuis son smartphone, les vidéos diffusées sur le téléviseur. Mais il faut passer par l'application de YouTube, et non par Smartglass. Les vidéos se lancent rapidement, même si les messages d'erreur sont assez réguliers. Le jeu de zombies Dead Rising 3, exclusif à la Xbox One, entend aussi démontrer les capacités de cette application mobile. Le joueur qui a installé l'application peut accéder à des missions complémentaires, en écoutant sur son smartphone les messages téléphoniques laissés par les survivants dans le jeu. Il faudra toutefois attendre pour voir comment les développeurs vont utiliser et généraliser ou non l'utilisation de ce "compagnon", et s'il ne s'agit pas là d'un simple gadget.
L'offre de jeux au lancement ne justifie pas en soi un achat. Avant de s'adonner à une partie, le joueur devra attendre, parfois de longues minutes, avant que le jeu ne soit installé sur la machine. Les temps de chargement durant les niveaux de jeu n'ont pas disparu non plus...
En termes d'offre ludique de lancement, Microsoft s'est attaché à couvrir toutes les cibles, allant des enfants avec Zoo Tycoon, aux adeptes de sport automobile avec Forza Motorsport 5. Microsoft veut introduire un équilibre entre les ventes dématérialisées et celles en boîte. L'offre en ligne est pour l'heure limitée, avec deux titres comme Killer Instinct et Crimson Dragon. Les licences exclusives comme Dead Rising et Ryse : son of Rome laissent aussi entrevoir le potentiel technique de la console, mais ne constituent pas – encore – des titres indispensables.