• Tirs dans un Thalys: la sécurité des gares en question

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    Tirs dans un Thalys: la sécurité des gares en question

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    <time>Publié le 22-08-2015 à 18h43Mis à jour à 19h15</time>

    Sans aucun contrôle à quai, le tireur a pu entrer dans le Thalys muni d'un véritable arsenal. Pourtant, il semble peu probable que les gares s'équipent de contrôles de sécurité systématiques.

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    Patrouille de policiers gare du Nord à Paris (MEHDI FEDOUACH / AFP)
    Patrouille de policiers gare du Nord à Paris (MEHDI FEDOUACH / AFP)
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    L'attaque déjouée d'un homme armé à bord d'un Thalys pose la question de la sécurité dans les gares et trains, compliquée à assurer, alors que l'acteur Jean-Hugues Anglade accuse les agents de la rame d'avoir abandonné les passagers du train Amsterdam-Paris à leur sort. Le gouvernement belge a décidé dès samedi 22 août, quelques heures après cette attaque, de renforcer les mesures de sécurité dans les trains et les gares du pays: contrôle des bagages renforcé, intensification des patrouilles dans les Thalys, mais aussi dans les gares.

    De telles mesures sont en effet décidées par les gouvernements, et non par les compagnies ferroviaires. Le Premier Ministre français Manuel Valls a ainsi annoncé que la SNCF allait "mettre en place un numéro national de signalement des situations anormales".  Le gouvernement a réaffirmé "la pleine mobilisation des services de l'Etat pour assurer la sécurité de tous en tous points du territoire, notamment dans les transports en commun", avec notamment le relèvement du plan Vigipirate au niveau maximum en Ile-de-France depuis le 7 janvier dernier et l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo. "Au total, 30.000 policiers, gendarmes et militaires sont affectés à la protection de 5.000 lieux sensibles sur l'ensemble du territoire, dont les gares et aéroports", souligne le gouvernement.

    3.000 gares environ en France

    Sans aucun contrôle à quai, le tireur a pu entrer dans le Thalys muni d'un véritable arsenal. Pourtant, il semble peu probable que les gares, qui accueillent un flux de personnes 20 fois supérieur à celui des aéroports, s'équipent elles aussi de contrôles de sécurité systématiques.

    En France, gendarmes et militaires arpentent les quelque 3.000 gares, arme à la main. C'est également le cas en Grande-Bretagne , où des membres de la British Transport Police (BTP) sont présents dans les grandes gares, souvent armés. Mais nos voisins d'Outre-Manche ne subissent pas non plus de contrôle des bagages avant d'embarquer à bord d'un train. Même chose en Suisse, ou encore en Allemagne où la police fédérale a conclu en 2000 avec la Deutsche Bahn un accord prévoyant des échanges d'informations et de vidéo-surveillance, ainsi que des actions de prévention. Les gares italiennes, connues pour leur désorganisation, soumettent les passagers, depuis le 1er mai et au départ de certaines grandes gares, à des contrôles de sécurité avant d'embarquer.

    Des lieux compliqués à gérer

    Seule l'Espagne, profondément marquée par les attentats du 11 mars 2004 à Madrid qui avaient fait 191 morts et près de 1.900 blessés dans quatre trains de banlieue, contrôle les bagages des passagers des trains longue distance, a expliqué l'établissement public espagnol chargé de gérer le réseau ferroviaire et la sécurité dans les gares, Administrador de infraestructuras ferroviarias (ADIF).

    Eurostar, filiale de la SNCF qui relie la Grande-Bretagne à la France, demande également à ses passagers d'arriver plus d'une demi-heure avant le départ du train, et leur fait passer un contrôle de sécurité comme à l'aéroport. Mais cela est dû, d'une part, aux contrôles d'identité effectués pour entrer au Royaume-Uni , qui ne fait pas partie de l'espace Schengen, et aux mesures de sécurité nécessaires avant d'emprunter le tunnel sous la Manche.

    "Les gares sont des lieux extrêmement compliqués à gérer", car elles sont "anciennes, beaucoup plus ouvertes" que les aéroports, explique Marc Ivaldi, chercheur à l'Institut d'économie industrielle de Toulouse. Sécuriser l'ensemble des gares? "A très court terme, c'est strictement impossible", juge-t-il, estimant que le coût serait astronomique.

    En effet, aux dépenses liées à l'installation de barrières et autres portiques s'ajouterait celles induites par le personnel indispensable pour que les voyageurs ne fassent pas la queue pendant des heures avant d'embarquer. Marc Ivaldi estime pourtant qu'"on ne peut pas faire autrement que de sécuriser les Thalys, et un certain nombre de TGV".

    L'accusation de Jean-Hugues Anglade

    Car dans les trains, les agents SNCF n'ont pas de mission de police, rappelle la compagnie ferroviaire. L'acteur Jean-Hugues Anglade, qui voyageait dans le Thalys et a été blessé en déclenchant le signal d'alarme, a raconté à Paris Match qu'il a eu l'impression d'être ("prisonnier) de ce train, (...) (piégé) dans une souricière". Il a mis en cause le personnel de bord, qui, selon lui, a abandonné les passagers.

    Mais la direction de Thalys l'a contredit, affirmant que les agents de la rame où s'est déroulée l'attaque armée, avaient alerté le conducteur, et que l'un d'eux s'était caché avec plusieurs passagers, précisant que dans le règlement français, les agents doivent d'abord alerter, puis arrêter le train.

    Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a annoncé samedi qu'il allait rencontrer dans les jours prochains l'acteur. "J'ai proposé de rencontrer M. Anglade, qui a dit oui", a déclaré le patron de la compagnie ferroviaire: "Je comprends l'émotion, les témoignages, mais pour pouvoir conclure, il faut se donner le temps d'entendre tout le monde".

    (Avec AFP)


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