• UKRAINE. Ianoukovitch étonné par le "silence" de Poutine

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    UKRAINE. Ianoukovitch étonné

    par le "silence" de Poutine

    <time>Publié le 28-02-2014 à 07h32Mis à jour à 16h05</time>

    Prenant la parole depuis la Russie, le président déchu assure ne pas avoir été "renversé" et dit vouloir "poursuivre la lutte pour l'avenir" de son pays.

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    <figure id="ultimedia_image"> Viktor Ianoukovitch aurait tenté de fuir en Russie (STR / PRESIDENTIAL PRESS-SERVICE POOL / AFP) Viktor Ianoukovitch aurait tenté de fuir en Russie (STR / PRESIDENTIAL PRESS-SERVICE POOL / AFP) </figure>

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    Le président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch, réapparu jeudi en Russie, a tenu une conférence de presse vendredi 28 février à Rostov-sur-le-Don, ville du sud de la Russie proche de la frontière ukrainienne.

    Il a affirmé qu'il n'avait "pas été renversé" et a promis de "poursuivre la lutte pour l'avenir de l'Ukraine". Viktor Ianoukovitch a déclaré avoir été contraint de quitter l'Ukraine après des menaces sur sa vie, affirmant que le pouvoir avait été pris "par des jeunes gaillards nationalistes et pro-fascistes".

    L'ex-président ukrainien s'est également étonné du "silence" du président russe Vladimir Poutine et a accusé les Occidentaux d'être responsables des bouleversements et des victimes à Kiev. "La Russie doit et est obligée d'agir, et connaissant le caractère de Vladimir Poutine, je me demande pourquoi il est si réservé et pourquoi il garde le silence", a-t-il déclaré. Il a aussi estimé que les bouleversements et les victimes en Ukraine étaient le "résultat de la politique irresponsable de l'Occident qui a montré trop d'indulgence envers Maïdan".

    Pas favorable à une intervention russe

    Interrogé par ailleurs sur l'éventualité d'une intervention russe dans son pays, Viktor Ianoukovitch s'est dit opposé à cette solution. "Je ne suis pas pour une intervention militaire. Je pense que l'Ukraine doit rester une et indivisible", a-t-il affirmé.

    Alors qu'il n'avait pas donné signe de vie depuis sa destitution samedi par le Parlement, Viktor Ianoukovitch, recherché en Ukraine pour "meurtres de masse" après la mort de 82 personnes à Kiev la semaine dernière, a refait surface en Russie, où il a réclamé et obtenu la protection des autorités face aux "extrémistes". "Je me considère toujours comme le chef légitime de l'État ukrainien", avait-il annoncé jeudi.

    L'Ukraine a répliqué qu'elle allait demander à la Russie l'extradition du président déchu : "Le parquet général d'Ukraine a l'intention de demander l'extradition du citoyen Viktor Ianoukovitch recherché sur le plan international si sa présence en Russie est confirmée", indique le parquet général qui a ouvert contre lui une enquête pour "meurtres de masse".

    Inquiétudes concernant la Crimée

    L'Occident, qui s'alarme des tensions séparatistes en Crimée a mis en garde la Russie contre toute "escalade". Dans la nuit de jeudi à vendredi, une cinquantaine d'hommes armés a pénétré dans l'aéroport de Simferopol, capitale de la Crimée, selon l'agence Interfax-Ukraine. L'aéroport est néanmoins resté ouvert, alors que des hommes armés, en uniforme, patrouillaient à l'extérieur.

    A Simferopol, capitale de la Crimée, région majoritairement russophone rattachée en 1954 à l'Ukraine, le drapeau russe a été hissé sur le toit du Parlement local, contrôlé depuis jeudi matin par plusieurs dizaines d'hommes armés pro-russes qui ont limogé le gouvernement local et voté la tenue le 25 mai d'un référendum pour plus d'autonomie.

    La prise du Parlement de Crimée a été qualifiée de "dangereuse et irresponsable" par le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui s'est déclaré "extrêmement inquiet des évolutions les plus récentes en Crimée", exhortant la Russie à éviter "toute action pouvant provoquer une escalade" dans la crise ukrainienne.

    Mais Moscou a assuré ne pas être derrière les troubles dans la région, selon le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui s'est entretenu jeudi au téléphone avec son homologue russe Sergueï Lavrov. La Russie, dont la flotte militaire est basée en Crimée, a promis de "respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a encore dit le chef de la diplomatie des Etats-Unis, tout en renouvelant sa mise en garde contre toute "provocation".

    Washington a Moscou à l'oeil

    Les Etats-Unis ont aussi affirmé surveiller les activités militaires de Moscou qui a mercredi "mis en alerte" certaines de ses troupes, et décidé d'une inspection surprise de ses troupes des districts militaires de l'Ouest, proche de l'Ukraine, et du Centre pour vérifier leur aptitude au combat.

    Cette opération, mobilisant 150.000 hommes et se prolongeant jusqu'au 3 mars, ainsi que les tensions séparatistes en Crimée, a suscité les inquiétudes de plusieurs pays occidentaux et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui a fait part jeudi de sa "grave inquiétude".

    Des préoccupations partagées par le ministre ukrainien de l'Intérieur par intérim, Arsen Avakov, qui a annoncé la mise en alerte de l'ensemble de la police et des forces spéciales.

    S'ils outrepassent les limites du territoire prévu par les accords avec l'Ukraine, "tout mouvement de troupe armé (russe) sera considéré comme une agression militaire", a prévenu le président par intérim du Parlement ukrainien, Olexandre Tourtchinov.

    La Russie, qui dit respecter les accords signés, a affirmé jeudi que les "actes" en cours de ses troupes "ne présentent aucune menace. Il n'y a aucune limitation juridique à cela". 

    Le nouveau gouvernement adoubé

    Le pro-européen Arseni Iatseniouk a été désigné à l'unanimité jeudi par le Parlement comme Premier ministre du gouvernement de transition.

    A 39 ans, cet ancien ministre de l'Economie et des Affaires étrangères va diriger le gouvernement d'union nationale jusqu'à l'élection présidentielle anticipée prévue le 25 mai, à laquelle il a déclaré ne pas être candidat.

    S'il a souligné la gravité de la situation en Crimée, il a aussi rappelé l'immense défi économique auquel son gouvernement fait face. Selon lui, la dette publique s'élève à 75 milliards de dollars maintenant, soit le double de son niveau de "2010, quandIanoukovitch est arrivé au pouvoir".

    L'Ukraine, qui a estimé avoir besoin de 35 milliards de dollars dans les deux ans à venir, a envoyé une demande officielle d'aide au Fonds monétaire international (FMI), reçu jeudi par l'institution, qui s'est dite "prêt(e) à y répondre".

    Vladimir Poutine a ordonné à son gouvernement de poursuivre les contacts avec Kiev et les partenaires internationaux sur l'aide à l'Ukraine.

    BFM Story: Ukraine: réapparition de Viktor Ianoukovitch en Russie et vives tensions politiques en Crimée - 27/02

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