• UMP : pourquoi "l'unité" n'est pas gagnée

    UMP : pourquoi "l'unité" n'est pas gagnée

    Par Gaétan Supertino

    Publié le 25 janvier 2014 à 17h49 Mis à jour le 25 janvier 2014 à 17h53

     
     

    A deux mois des élections municipales, les dirigeants de l'UMP ont affirmé samedi un front uni face, mais les divisions et les rivalités internes compliquent l'oeuvre de "reconquête"

    • L'UMP affiche son unité lors de son Conseil national

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    A deux mois des élections municipales, les dirigeants de l'UMP ont affirmé samedi un front uni face, mais les divisions et les rivalités internes compliquent l'oeuvre de "reconquête" © Reuters

    PHOTO DE FAMILLE - L'UMP tente de faire front commun à l'occasion de son conseil national. Mais...

    L'info. "L'UMP de 2014 n'est plus celle de la triste année 2012", a fièrement promis Jean-François Copé samedi, lors du conseil national de l'UMP, à Paris. À l'instar de son président, les nombreux cadres du parti, présents à la réunion, ont affiché leur "unité", le maitre mot du jour. "La ligne rouge, c'est la division", a ainsi martelé Jean-Pierre Raffarin. "La diversité, elle sert le parti ; la division, elle sert l'adversaire. Il faut s'arrêter entre les deux", a lancé le sénateur, prévenant qu'une scission mettrait "le FN devant".

    François Fillon, Jean-Claude Gaudin, Luc Chatel, Brice Hortefeux, Valérie Pécresse, Bruno le Maire, Claude Guéant, François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet ou encore Xavier Bertrand… Tous ont fait le déplacement salle de l'Equinoxe pour ce rendez-vous destiné à adopter une ébauche de programme politique et créer une Haute autorité pour superviser les futures primaires visant à désigner le candidat à la présidentielle de 2017.

    >> Mais si, en apparence, les morceaux sont recollés, pas sûr qu'ils ne tiennent très longtemps, tant les motifs de fracture subsistent. Vous en doutez encore ? Europe1.fr vous les a listés.

    Un "mercato du recyclage" aux européennes. Signe de la fragilité de cette unité sans cesse proclamée, les têtes de liste pour les élections européennes, dont la désignation a été source de conflits, ont été ratifiées à seulement 74%, contre 91% pour les municipales. L'ancien président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a même dénoncé la semaine dernière un "mercato du recyclage", après la désignation de Nadine Morano, Michèle Alliot-Marie ou encore Brice Hortefeux.

    "Certains se sont égarés" sur le projet. Sortie définitive des 35 heures, report de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans à l'horizon 2023, baisse drastique de la dépense publique… Les grandes lignes du programme de l'UMP ont certes été validées à plus de 90%. Pourtant, tout le monde ne les soutient pas. Alain Juppé était d'ailleurs le grand absent de cette réunion "d'unité". Officiellement manquant pour des questions de calendrier, il serait en réalité "mal à l'aise avec un projet trop libéral" à son goût, selon ses propres mots rapportés par le Monde de samedi. "Trop libéral", c'est également ce que pense l'ancien ministre de l'Economie, François Baroin, qui n'a pas voté le projet.

    "Je n'ai pas le sentiment d'être 'ultralibéral' comme certains se sont égarés à le dire. (...) Il s'agit de prendre des décisions courageuses", leur a rétorqué Jean-François Copé. Les questions de société, enfin, dont Hervé Mariton, responsable du projet, concède qu'elles divisent au sein du parti, ont carrément été renvoyées à l'après-municipales.

    Le tournant de Hollande, "chiche" ou pas ? Le "pacte de responsabilité" proposé par François Hollande aux entreprises, auxquelles il promet une nouvelle baisse du coût du travail en échange d'embauches, a également ébranlé la stratégie du parti. Certains, comme Jean-François Copé, Xavier Bertrand ou Brice Hortefeux, fustigent la "mascarade" présidentielle tandis que d'autres, à l'image de Bruno Le Maire ou François Baroin, disent "Chiche", au chef de l'Etat. Le sujet n'a pas été évoqué au conseil de samedi. Mais il fait parti des nombreuses querelles qui risquent de fissurer "l'unité".

    Querelles auxquelles il faut ajouter les divergences, pour l'heure silencieuses, autour de la future primaire, entre ceux qui rêvent de s'y lancer et ceux qui jugent que Nicolas Sarkozy devrait mener seul la bataille.


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