La Syrie mise sous surveillance des Nations Unies ? L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, a confirmé vendredi l'envoi d'une mission à Damas ce week-end pour discuter de cette éventualité, après avoir parlé en vidéoconférence au Conseil de sécurité des Nations unies.
Petit bémol toutefois, l'émissaire a encore des doutes sur la bonne volonté du régime syrien : "J'espère qu'ils auront l'accès qui leur sera nécessaire", a-t-il dit. Son porte-parole avait auparavant déclaré: "M. Annan a décidé d'envoyer une mission à Damas pour discuter des modalités d'un mécanisme d'observation et d'autres étapes pratiques pour mettre en place (...) certaines de ses propositions, incluant un arrêt immédiat de la violence et des tueries".
Outre ce souhait, Annan a indiqué que l'accueil qu'il avait reçu à Damas avait été "accueillant et correct", ajoutant avoir rencontré des représentants des autorités, de l'opposition ainsi que des responsables économiques. Par ailleurs, s'adressant au Conseil de sécurité de l'ONU par vidéoconférence depuis Genève, M. Annan a lancé vendredi un appel solennel aux pays membres pour qu'ils s'unissent afin de faire pression sur le président syrien Bachar al-Assad. "Plus votre message sera fort et unifié, plus les chances seront grandes de voir la dynamique du conflit changer", a déclaré l'ancien secrétaire général de l'ONU en s'adressant aux 15 Etats membres du Conseil, selon des propos rapportés par des diplomates.
"Accès humanitaire sans entrave"
A Genève devant la presse, M. Annan a expliqué que le Conseil de sécurité était "préoccupé" quant à l'impact de la crise "si elle n'était pas traitée effectivement". Il a par ailleurs réitéré son appel à la "fin de la violence" et pour "un accès humanitaire sans entrave", soulignant que le dialogue avec les autorités se poursuivait.
Depuis le début, le 15 mars 2011, de cette révolte, plus de 9.000 personnes, en grande majorité des civils, ont péri dans les violences, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'ONU doit participer ce week-end pour la première fois à une mission humanitaire en Syrie, "menée par le gouvernement", selon la responsable des opérations humanitaires des Nations unies Valerie Amos. Interrogé sur cette mission humanitaire, M. Annan a espéré que les humanitaires "auront la capacité et l'indépendance pour travailler sur le terrain".