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    Le débat Obama-Romney vu des «swing states»

     
     
     

      

    Barack Obama et Mitt Romney avant leur débat à Denver le 3 octobre 2012, REUTERS/Jason Reed

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    Au lendemain du premier débat télévisé entre les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, un consensus apparaît chez les commentateurs politiques et dans les premiers sondages: le républicain Mitt Romney a gagné cette première manche face au président sortant démocrate Barack Obama.

    Mais quel est le sentiment dominant dans les «Swing States», cette douzaine d’Etats (Ohio, Floride, Virginie, Pennsylvanie, Caroline du Nord...) qui ne sont ancrés fortement ni chez les Démocrates ni chez les Républicains, ce qui les rend très disputés?

    Les médias nationaux américains se sont penchés sur la question. La radio NPR a regardé le débat avec quatre électeurs indécis de Virginie, dont trois avaient voté Obama en 2008 et un avait donné sa voix à McCain. Verdict du mini-panel: Romney, plus «concentré et sincère», a gagné le débat face à un Obama qui «avait du mal à faire passer son message». Les quatre indécis ont tous été étonnés par l’attitude du président, qu’ils ont trouvé «distrait, fatigué et même parfois renfrogné».

    Le Washington Post a pour sa part recueilli les impressions à chaud d’une catégorie d’électeurs que les deux candidats tentent de séduire, les petits patrons, dans huit Etats indécis. Encore une fois, leur impression générale rejoint le consensus: sur neuf personnes, six ont trouvé Romney meilleur et trois n’ont pu départager les deux candidats. Barack Obama a été critiqué pour son manque d’investissement et ses réponses parfois vagues.

    Le journal de Washington s’est aussi rendu en Virginie chez Josh Sacks, un consultant en informatique de 24 ans qui avait voté Obama en 2008 mais est déçu de l’action du président. Il affirme désormais vouloir voter pour Romney, mais n’est pas encore totalement convaincu, et a organisé une séance de visionnage du débat chez lui avec des amis.

    S’il a préféré la prestation de Romney à celle d’Obama, il affirme qu’il attend le débat sur la politique étrangère avant de prendre sa décision finale. Ryan Pfister, un de ses amis également indécis, va adopter une autre stratégie le jour du vote:

    «Je crois que je vais juste tirer à pile ou face dans l’isoloir.»


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    Les laïques américains déplorent le poids de la religion sur la politique aux Etats-Unis

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2012-10-01T23:39:44+02:00" itemprop="datePublished">01.10.2012 à 23h39</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-10-02T02:47:44+02:00" itemprop="dateModified">02.10.2012 à 02h47</time>

     
     
    <figure class="illustration_haut"> Des délégués prient, à l'ouverture de la deuxième journée de la convention démocrate, le 5 septembre 2012. </figure>

    A l'occasion de leur première mobilisation dans les locaux du Congrès, les athées, agnostiques et autres libres penseurs américains déplorent l'emprise de la religion sur la politique aux Etats-Unis.

    Les laïques "en ont assez d'être ignorés et exclus d'un dialogue politique et de la société en général" et sont "très inquiets de voir la direction dans laquelle va l'Amérique", a déclaré devant la presse David Niose, vice-président de la Coalition laïque pour l'Amérique (Secular Coalition for America, SCA), qui regroupe 11 organisations athées. "Il y a 30 ans, lancer une campagne présidentielle avec une prière dans un stade de football était inimaginable", a-t-il poursuivi, évoquant le premier meeting de campagne de Barack Obama. "Cela aurait été malsain même pour le parti républicain", a conclu M. Niose, également président de l'Association humaniste américaine, qui estime que dans le domaine politique, jamais la religion n'a été autant mise en avant.

    Le mouvement laïque vient de lancer une campagne pour structurer les "non-religieux" dans la quasi-totalité des 50 Etats du pays, pour qu'ils fassent pression sur les élus locaux ou nationaux, ainsi que des sessions de formation pour les citoyens afin qu'ils fassent valoir leurs droits.

    Il vient en outre de se doter d'une nouvelle directrice générale, Edwina Rogers, une lobbyiste confirmée. Selon la SCA, qui cite diverses études et sondages, les personnes se déclarant athées, sans religion ou refusant de s'identifier à une religion particulière, étaient entre 20 et 30 % en 2012 aux Etats-Unis, soit une hausse d'au moins 38 % depuis 1990. Les personnes se déclarant précisément athées sont passés de 1 million en 1990, à 2 millions en 2001 puis 3,6 millions en 2008, selon la SCA. La population américaine compte 310 millions de personnes dont une très forte majorité (76 %) se déclarent chrétiennes.

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    Une nouvelle vidéo embarrassante pour Romney

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-09-27T15:25:07+02:00" itemprop="datePublished">27.09.2012 à 15h25</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-27T18:15:27+02:00" itemprop="dateModified">27.09.2012 à 18h15</time>

    Le magazine Mother Jones a pris goût à déterrer des vidéos embarrassantes pour Mitt Romney. Après avoir diffusé la vidéo où on voit le candidat républicain qualifier 47 % des Américains "d'assistés", voici une nouvelle vidéo datant de 1985 où l'on voit M. Romney s'adresser à des membres de Bain & Company au moment de la création du fonds d'investissement dont il sera le patron, Bain Capital.

    M. Romney explique les raisons qui ont poussé la compagnie mère à investir la finance. Une d'entre elles est de profiter des connaissances en management pour investir dans des entreprises et ensuite "les exploiter et en tirer un profit important" dans une période allant de cinq à huit ans, explique-t-il en utilisant une métaphore agricole (to harvest, "récolter, moissonner").

    "JE NE VAIS PAS M'EXCUSER D'AVOIR EU DU SUCCÈS"

    Ce nouveau clip apparaît alors que le candidat républicain tente encore de s'éloigner de l'image d'un financier sans scrupule. Tout au long de la campagne, il a répété que son expérience à la tête de Bain, où il avait créé "plus de 100 000 emplois", le qualifiait pour redresser l'économie américaine.

    Ce chiffre a été qualifié de "difficilement vérifiable" par le Wall Street Journal, qui a par ailleurs noté que l'objectif de Bain Capital n'était pas "de créer des emplois" car "son succès se mesurait par les retours que recevaient ses investisseurs".

    M. Romney a été à la tête de Bain Capital de 1984 à 1999. Il a toujours défendu la manière dont son entreprise se conduisait. "Je ne vais pas m'excuser d'avoir eu du succès et je ne vais pas présenter des excuses au nom des Etats-Unis à l'étranger, a-t-il répondu en juillet à ce propos. Et oui, j'ai pris une décision et fondé une entreprise, et cette entreprise a connu bien plus de succès que ce que j'aurais pu imaginer. Et d'ailleurs, les bénéfices de cette entreprise, en très grande majorité, sont allés aux personnes qui ont investi."

    Voir le portrait interactif Mitt Romney, portrait du candidat en cinq thèmes

    Dans son programme, M. Romney promet de mettre en place des mesures qui créeront 12 millions d'emplois. Récemment, les noms de Bain et de Romney ont été associés à la délocalisation vers la Chine d'une petite usine automobile rachetée par Bain dans le nord des Etats-Unis. Un des ouvriers licenciés se posait la question suivante : "Comment le républicain peut-il promettre de créer 12 millions d'emplois quand il n'a qu'à passer un appel au fonds qu'il a quitté à la fin des années 1990 pour en sauver 170 ?"

    </article>

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    La leçon de politique étrangère d'Obama à Romney

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-09-13T06:46:49+02:00" itemprop="datePublished">13.09.2012 à 06h46</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-13T08:41:54+02:00" itemprop="dateModified">13.09.2012 à 08h41 </time>
    lien

     
    <figure class="illustration_haut"> Barack Obama en campagne, à Las Vegas, le 12 septembre 2012. </figure>

    Dans une interview qui sera diffusée jeudi sur Telemundo, la première donnée à une chaîne de télévision en langue espagnole aux Etats-Unis, Barack Obama est revenu sur la situation au Moyen-Orient.

    Après la mort de quatre Américains à Benghazi, il espère "être en mesure de capturer [les coupables], mais nous allons devoir bien évidemment coopérer avec le gouvernement libyen et nous allons rester concentrés sur cet objectif."

    Concernant la réaction de Mitt Romney à l'attaque contre l'ambassade au Caire, il estime que ce "n'était pas le moment de faire de la [basse] politique. J'ai observé qu'il y a une tendance à tirer avant de viser, mais en tant que président, mon devoir est de me concentrer sur la sécurité de nos concitoyens, de faire progresser les intérêts des Américains au lieu d'entrer dans des disputes idéologiques, surtout au moment où nous sommes endeuillés."

    Quant à la situation en Egypte, il indique : "Je ne pense pas que nous pourrions les considérer comme un allié, ni comme un ennemi. Ils sont un nouveau gouvernement qui cherche sa voie. Ils ont été élus démocratiquement... Mais si tout indique qu'ils ne sont pas en mesure de protéger notre ambassade, comme les autres pays dans lesquels nous avons des ambassades le font, je crois que ça va être un réel problème."

    A propos de l'aide économique américaine au Moyen-Orient, il observe : "Les Etats-Unis ne peuvent se retirer des affaires du monde, nous sommes la seule nation indispensable. Les pays du monde entier se tournent vers nous pour le leadership. Même les pays où parfois nous rencontrons de la contestation. Il est donc important pour nous de rester présents."

     

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    Selon le New York Times, "Mitt Romney, qui veut faire croire aux Américains qu'il peut être président, a montré un manque total d'envergure présidentielle en utilisant le meurtre des Américains en Libye comme un moyen non seulement d'attaquer M. Obama, mais surtout de le faire d'une manière qui dénote une ignorance complète des faits ou une volonté de transformer la réalité pour répondre à des objectifs partisans."

    Pour le Washington Post, Mitt Romney s'entête dans sa lecture des faits, persistant, mercredi 12 septembre, à qualifier de "honteuse" la réaction de l'administration Obama aux attaques anti-américaines en Egypte et en Libye et l'accusant de sympathies pour les extrémistes musulmans.

    </article>

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  • Dernière modification : 12/09/2012 

    Violences anti-américaines : "Obama finira-t-il comme Jimmy Carter ?"

     
    © AFP

    La mort de l'ambassadeur américain en Libye aura-t-elle le même impact que la prise d'otages dans l'ambassade américaine de Téhéran en 1979 ? Un épisode qui avait coûté à Jimmy Carter sa réélection. Entretien avec Karim Bitar, chercheur à l'Iris.

    Par Guillaume GUGUEN (texte)

    L'ambassadeur des États-Unis en Libye tué, drapeaux américains déchirés et incendiés...  Les attaques, survenues les 11 et 12 septembre contre les représentations diplomatiques américaines en Égypte et en Libye en réaction à un film anti-islam, rappellent à nombre d'observateurs la prise d'otages dans l'ambassade américaine de Téhéran en 1979. Un épisode de l'histoire américaine qui avait largement contribué à priver, cette même année, Jimmy Carter d'un second mandat à la Maison Blanche.

    Un témoin des attaques de Benghazi raconte

    Jusqu'alors très discret sur les questions de politique internationale, le camp républicain attaquera-t-il l'actuel président américain sur son attitude, déjà jugée trop molle après ce déchaînement de violences ?

    Chercheur spécialiste du Proche et Moyen-Orient à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), Karim Bitar revient sur le sentiment anti-américain qui agite les pays arabes, et les espoirs qu'avait suscité l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche en 2008.

    FRANCE 24 - Comment le peuple américain risque-t-il de réagir aux attaques menées en Égypte et, surtout, en Libye contre les symboles de son pays ?

    Karim Bitar - Nous sommes face à un événement choc avec des images choc. L’ambassadeur américain en Libye a été tué, en Égypte le drapeau américain a été brûlé et remplacé par un drapeau noir qui est souvent brandi par les partisans d’Al-Qaïda. Ce sont des symboles forts. Ma première réaction en voyant les images en provenance d’Égypte et de Libye fut de me demander si Barack Obama ne risquait pas de finir comme Jimmy Carter. Dans l’inconscient populaire américain, les images de la prise d’otage dans l’ambassade américaine de Téhéran en 1979, juste après la révolution iranienne, avait très fortement traumatisée l’Amérique et avait conduit à la défaite du démocrate aux élections de cette même année.

    Les républicains vont faire feu de tout bois pour exploiter ces violences. Mitt Romney a en tous cas immédiatement sauté sur l’occasion en disant que ces événements constituaient une disgrâce pour la Maison Blanche. Il va pouvoir entonner le refrain de l’Amérique qui a perdu l’Égypte, d’un Obama qui n’a pas suffisamment fait pour protéger ses alliés au Moyen-Orient.

    Ce qui est à craindre maintenant, c’est que ces incidents permettent à une droite américaine radicale, animée par une vision très caricaturale du monde musulman, de prendre le dessus dans le débat.

    F24 - Ce déchaînement de violence ne risque-t-il pas, justement, de donner du crédit aux extrémistes américains qui, à l’image du producteur du film "L’Innocence des musulmans", pensent que l’islam est une religion de haine ?

     

    "L'innocence des musulmans"lien
     

    K. B. - Mais le même scénario grotesque se reproduit régulièrement - on se souvient de l’affaire des caricatures de Mahomet. Au départ, il s’agit d’une provocation émanant d’un milieu extrémiste de l’Occident qui, bien qu’initialement passée inaperçue, est montée en épingle par des démagogues mobilisant les foules.

    En fait, chacun tombe dans le piège à éléphants tendu par l’autre. Les salafistes, qui souhaitent rouvrir les guerres de religion, trouvent de formidables alliés chez les extrémistes américains comme Terry Jones [pasteur chrétien intégriste de Floride qui avait menacé de brûler 200 exemplaires du Coran le 11 septembre 2010]. Nous avons affaire à ce que Sigmund Freud appelait des "jumeaux psychiques". Les uns et les autres ont une vision totalement déformée du camp adverse qu’ils perçoivent comme un bloc homogène et sur lequel ils projettent leurs fantasmes. Il s’agit de deux "essentialismes" qui s’opposent : pour les uns, l’islam est par essence violente, pour l’autre, l’Amérique est par essence impérialiste. Ces représentations culturelles biaisées constituent un terreau propice aux affrontements géopolitiques.

    F24 - L’anti-américanisme est-il un sentiment partagé par la majorité de la population des pays arabes et musulmans ?

    K. B. - Chez une petite partie de la population, la critique de la politique extérieure menée par les États-Unis prend la forme d’une hostilité aux valeurs américaines. Mais, comme l’ont prouvé les révolutions arabes, ce n'est pas la démocratie et la liberté que déteste la majorité de la population, mais le soutien que les États-Unis ont apporté à certains dictateurs.

    F24 - Les espoirs nourris par le monde musulman à l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche en 2008 sont-ils aujourd’hui anéantis ?

    K. B. - À son arrivée au pouvoir, Barack Obama s’est distingué en refusant les visions "essentialistes" que j’ai évoquées auparavant. Contrairement à son prédécesseur, il avait une vision ouverte et ne réduisait pas à une caricature le mot "musulman". Le discours du Caire en juin 2009 avait constitué une date importante parce que, pour la première fois, un président américain refusait les caricatures et tendait la main aux musulmans.

    Malheureusement, il n’a pas été suivi d’actes ou de changements radicaux au Moyen-Orient. Ce que lui ont reproché les Égyptiens par exemple, c’est d’avoir soutenu Hosni Moubarak un peu trop longtemps et de ne pas avoir infléchi la politique américaine dans la région. Mais Obama ne peut être considéré comme seul responsable. Car il y a, sur le terrain, des situations très difficile à débloquer.

    F24 - L’enlisement du dossier israélo-palestinien ne constitue-t-il pas un échec de sa politique au Moyen-Orient ?

    K. B. - On a beau faire de la diplomatie publique, on a beau renforcer son "soft power" dans la région, tant que les grandes questions telles que le conflit israélo-palestinien ne seront pas résolues on ne pourra pas améliorer la situation.

    F24 - En cas de réélection, Obama n’aura-t-il pas davantage les coudées franches pour exercer davantage de pression sur Israël ?

    K. B. - Il est vrai que dans un second mandat, il aura un peu plus de latitudes pour accentuer la pression sur Israël. Mais si le Congrès n’est pas sur la même ligne et si Benjamin Netanyahou reste au pouvoir Tel-Aviv, je crains, malheureusement, qu’il ne faille pas avoir trop d’espoir là-dessus.

    Son second mandat lui servira surtout à laisser une trace dans l’Histoire, et il sait qu’au Moyen-Orient il a peu de chance de réussir un coup d’éclat. Il s’intéressera davantage aux questions portant sur la Chine plutôt qu’à celles portant sur une région où les choses semblent désespérées.


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