WASHINGTON - Le président américain Barack Obama a déclaré avoir assuré le leader républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, qu'il était prêt à négocier avec les républicains sur leurs priorités, mais pas sous la menace du «chaos économique».

Les deux hommes ont soufflé le chaud et le froid, mardi, laissant transparaître un certain assouplissement dans leur discours sans toutefois parvenir à une entente quelconque au huitième jour de la fermeture partielle des institutions publiques du gouvernement fédéral.

Les marchés boursiers s'en sont ressentis, alors que la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles reculait mardi de 159 points. Le Fonds monétaire international y est également allé d'un avertissement, soutenant que l'économie américaine serait replongée dans la récession et que les marchés mondiaux s'effondreraient si le pays était confronté à un défaut de paiement.

Au Congrès, un plan soumis par les sénateurs démocrates pour relever le plafond de la dette à 1 billion $ US — et ainsi éviter le défaut de paiement —, n'a semblé susciter que peu de soutien du côté républicain.

Par ailleurs, la suggestion des républicains de la Chambre des représentants de créer un groupe de travail de 20 élus pour examiner le dossier a incité la Maison-Blanche à imposer son veto. L'administration Obama insiste pour que le Parti républicain consente à rouvrir le gouvernement avant d'entreprendre des négociations sur l'élimination du déficit ou la réforme sur la santé du président.

M. Obama a lancé que les républicains ne pouvaient «exiger une rançon pour faire leur boulot».

Mardi, MM. Obama et Boehner ont tous deux fait des déclarations télévisées et ont semblé lâcher du lest, mais cela n'a toutefois pas débouché sur des résultats concrets.

En matinée, M. Boehner et les républicains semblaient être prêts à revoir leurs demandes.

«Je crois que nous pouvons nous entendre sur un mécanisme permettant de relever le plafond de la dette tout en négociant», a indiqué un proche de M. Boehner, le représentant républicain dans l'Oklahoma Tom Cole.

Interrogé quant à savoir s'il accepterait de relever le plafond de la dette et voter en faveur d'un budget à court terme, M. Boehner a déclaré refuser «de faire dans la spéculation».

Quelques heures plus tard, le président Obama a soutenu en point de presse être prêt à négocier sur le budget et d'autres dossiers si le Congrès adoptait une loi à courte échéance pour mettre fin à la crise.

«Je vais même me précipiter au souper encore une fois», a-t-il lancé en référence à la cour qu'il avait faite aux sénateurs républicains l'hiver dernier et dans une tentative d'insuffler un peu d'humour à une impasse politique où les injures ont jusqu'ici été la norme.

Mais M. Boehner ne semblait pas sur la même longueur d'ondes.

«Ce que le président a dit, aujourd'hui, c'est que si les républicains abandonnent sans aucune condition, alors il va s'asseoir à la table et parler», a-t-il lancé.

Le secrétaire du Trésor américain, Jacob Lew, a déclaré que le Congrès devait agir d'ici au 17 octobre, sans quoi le gouvernement ne pourrait plus emprunter de fonds et devrait chaque jour piger dans les impôts et d'autres revenus pour honorer ses obligations.