• USA : Romney dans le collimateur d'Obama sur la fiscalité des riches

    10 avril 2012 - 16H13  

     

    Présidentielle américaine: Romney dans le collimateur d'Obama sur la fiscalité des riches
     

    Barack Obama va plaider mardi pour la "règle Buffett", un rééquilibrage des barèmes fiscaux destiné à faire payer plus les Américains les plus riches, une façon de mettre en difficulté le multimillionnaire Mitt Romney, son probable adversaire à la présidentielle

     
    Barack Obama va plaider mardi pour la "règle Buffett", un rééquilibrage des barèmes fiscaux destiné à faire payer plus les Américains les plus riches, une façon de mettre en difficulté le multimillionnaire Mitt Romney, son probable adversaire à la présidentielle

    AFP - Barack Obama va plaider mardi pour la "règle Buffett", un rééquilibrage des barèmes fiscaux destiné à faire payer plus les Américains les plus riches, une façon de mettre en difficulté le multimillionnaire Mitt Romney, son probable adversaire à la présidentielle.

    Le président démocrate s'est envolé en début de matinée vers la Floride (sud-est), un Etat crucial sur la carte électorale dans la perspective de l'élection du 6 novembre lors de laquelle il va briguer un second bail de quatre ans à la Maison Blanche.

    Sur place, il doit prononcer en début d'après-midi un discours consacré à la "règle Buffett", un dispositif qu'il défend depuis septembre 2011 et qui veut que les revenus annuels supérieurs à un million de dollars soient taxés au minimum à 30%.

    A plusieurs reprises ces derniers mois, M. Obama a souligné qu'il était injuste que Warren Buffett, un multimilliardaire qui figure parmi les plus grandes fortunes mondiales, soit assujetti à un taux d'imposition inférieur à celui de sa secrétaire salariée, en raison d'un code des impôts qui taxe moins les revenus du capital que ceux du travail.

    M. Buffett lui-même a dit soutenir cette mesure.

    Le Sénat, que dominent les alliés de M. Obama, doit effectuer lundi prochain un vote de procédure sur ce dispositif. Mais les adversaires républicains du président ont dit leur hostilité à cette mesure et peuvent la bloquer, faute de majorité qualifiée des démocrates à la Chambre haute du Congrès.

    En outre, ce projet de loi n'a aucune chance d'être entériné par la Chambre des représentants, où les républicains sont en position de force.

    L'insistance de M. Obama semble donc surtout destinée à mettre son adversaire putatif à la présidentielle, Mitt Romney, sur la défensive.

    M. Romney, un ancien entrepreneur de capital-risque dont la fortune est estimée entre 190 et 250 millions de dollars, a reconnu n'être assujetti qu'à un taux moyen de 15% environ malgré des revenus annuels de plus de 20 millions de dollars en 2010 et 2011.

    Il profite ainsi en particulier, comme de nombreux Américains aisés, de niches fiscales instaurées en 2001 et 2003 sous l'égide de l'ancien président républicain George W. Bush.

    La Maison Blanche a publié mardi un rapport démontrant que les Américains figurant dans les 0,1% de revenus les plus élevés acquittent aujourd'hui des impôts représentant 26% de leurs revenus, contre 51% en 1960, alors que les membres de la classe moyenne ont vu dans le même temps leur taux d'imposition passer de 14 à 16%.

    La remise sur le tapis de la "règle Buffett" par M. Obama coïncide avec la fin attendue de la course à l'investiture républicaine, M. Romney semblant avoir pris une avance décisive sur ses concurrents.

    Elle intervient aussi alors que les Américains doivent déclarer leurs revenus au fisc avant le 17 avril et pourraient être davantage réceptifs à un discours d'égalité face à l'impôt.

    Les sénateurs à qui ce texte sera soumis "devront expliquer la raison pour laquelle ils ne sont pas d'accord sur ce principe" de rééquilibrage de la fiscalité, a affirmé lundi le porte-parole de M. Obama, Jay Carney.

    Le camp républicain a riposté mardi en soulignant que ce qu'ils ont appelé "l'impôt Buffett" ne permettrait de lever que moins de 50 milliards de dollars supplémentaires en dix ans, une goutte d'eau par rapport à la dette de l'Etat fédéral qui dépasse les 15.600 milliards.

    Et la directrice de la communication de M. Romney, Gail Gitcho, a estimé que "le président Obama est le premier président dans l'histoire à faire ouvertement campagne pour sa réélection sur un programme de hausse d'impôts".


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