• Viande de cheval: les plats redistribués aux associations

    Viande de cheval: les plats redistribués aux associations

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    Par Anne-Laure Frémont Mis à jour <time class="updated" datetime="28-02-2013T19:24:00+02:00;">le 28/02/2013 à 19:24</time> | publié <time datetime="28-02-2013T17:46:00+02:00;" pubdate="">le 28/02/2013 à 17:46</time>
     
    Un contrôle réalisé sur des plats surgelés à Herouville Saint-Clair, près de Caen.
    Un contrôle réalisé sur des plats surgelés à Herouville Saint-Clair, près de Caen. Crédits photo : CHARLY TRIBALLEAU/AFP

    Le ministre de la Consommation, Benoît Hamon, a déclaré sur RMC que les plats retirés de la vente pourraient être redistribués. Les associations se demandent si elles auront les moyens de gérer ces stocks.

    Le feu vert est clairement donné… mais tout reste à faire. Interrogé sur la question, le ministre de la Consommation, Benoît Hamon, a déclaré ce jeudi sur RMC que les plats cuisinés retirés de la vente à cause de la fraude sur la viande de cheval pourraient être redistribués aux associations caritatives. À condition, bien sûr, que celles-ci soient informées de leur contenu. Il existe «une disposition réglementaire (datant de 2009, ndlr) qui prévoit qu'on puisse faire le don de produits qui ont connu un défaut d'étiquetage», a en fait rappelé Benoît Hamon.

    Des garanties sanitaires exigées

    Les associations qui fournissent de l'aide alimentaire aux plus démunis s'étaient dites prêtes à accepter les plats surgelés retirés du commerce. Elles sont satisfaites, quoique prises de court par la déclaration du ministre. «C'est un petit peu précipité, car la Direction générale de l'alimentation nous a dit que les analyses étaient toujours en cours. Donc avant toute chose, nous attendrons les résultats. Ensuite, il faut savoir si les bénéficiaires potentiels accepteront de consommer ces plats», estime Solène Job, chargé de communication à la Fédération française des Banques Alimentaires, qui fournit quelque 5000 associations comme Emmaüs et la Croix-Rouge. Si elle rappelle que «la lutte contre le gaspillage reste une priorité», la Fédération préconise un «ré-étiquetage des produits pour une information complète du consommateur». Même son de cloche du côté des Restos du coeur: l'association prévient dans un communiqué que, «bien entendu, les personnes accueillies devront être informées de la possibilité de présence de viande de cheval, grâce à un ré-étiquetage des produits, et elles seront autorisées à refuser ce type d'aliments».

     

    «Ceux qui bénéficieront de ces produits alimentaires ont droit à la réalité sur ce qu'ils mangent», tient également à insister le ministre. Il y a quelques jours, quand la question s'était posée, un responsable de la Croix-Rouge n'envisageait pas de faire de demandes pour récupérer ces plats. «On considère que des produits qu'on ne propose pas au grand public ne devraient pas être offerts aux plus démunis. C'est une question de dignité. On n'a pas envie de les stigmatiser, de souligner que parce qu'on ne mange pas à notre faim, on peut manger des produits que les autres ne veulent pas», avait-il alors expliqué.

    Un stockage coûteux

    Outre la question sanitaire, voire morale , demeure celle du coût financier d'une telle opération. Benoît Hamon a ainsi précisé que «c'est aux associations de décider si oui ou non elles acceptent ces dons», reconnaissant qu'un tel don pouvait être coûteux pour ces dernières, notamment dans le cas des produits surgelés qui nécessitent un transport frigorifique. «On peut aussi comprendre que les associations refusent», a-t-il admis. Car ce sera vraisemblablement aux associations et aux distributeurs de se mettre d'accord et de gérer eux-mêmes cette redistribution.

    Pour le moment, «il y a un flou total sur la quantité et sur le type de produit que nous pourrions recevoir, indique Solène Job. Il n'y a eu pour l'instant aucun contact avec les fabricants au niveau national, seulement des prises de contacts très localement avec les grandes surface». La Fédération française des banques alimentaires «espère que ce ne sera pas à sa charge totale», sachant qu'elle possède des entrepôts limités. Comme le rappelle toutefois Solène Job, «il s'agit de produits avec des dates de péremption longue durée, donc il n'y a pas d'urgence. On préfère attendre que toutes les conditions soient remplies.»

    La quantité de produits en question est très importante. Le scandale, qui a éclaté au début du mois lors de la découverte de viande de cheval dans des produits Findus, s'est ensuite répandu à travers l'Europe. Il touche des entreprises comme Carrefour, Intermarché ou encore Picard et Ikea. Environ 4,5 millions de produits frauduleux seraient concernés dans une dizaine de pays européens.

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